« La politique monétaire/L'inflation » : différence entre les versions

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: <math>\frac{di}{d\pi} \approx \frac{dr}{d\pi} + \frac{d\pi}{d\pi} = 1 + \frac{dr}{d\pi}</math>
 
Tout dépend alors du terme <math>\frac{dr}{d\pi}</math>, qui traduit la variation du taux réel en fonction de l'inflation. Le cas le plus simple est celui où les taux réels ne dépendent pas de l'inflation. DansCe cequi cas,se ontraduit amathématiquement par la formule suivante <math>\frac{dr}{d\pi} = 0</math>, etgrâce à laquelle l'équation précédente se simplifie comme montré ci-dessous. L'équation obtenue dit que les taux nominaux varient de la même manière que l'inflation. Une augmentation de 1% de l'inflation se traduit par une hausse identique des taux nominaux, alors que les taux réels restent les mêmes.
 
: <math>\frac{di}{d\pi} \approx 1</math>
 
L'équation obtenue dit que les taux nominaux varient de la même manière que l'inflation. Une augmentation de 1% de l'inflation se traduit par une hausse identique des taux nominaux, alors que les taux réels restent les mêmes. Mais ce cas simple n'est cependant pas vraiment réaliste. Il est valable sur le très long-terme, c'est à dire qu'il s'agit d'un comportement moyen sur de longues périodes de temps. En réalité, tout dépend de la manière dont la banque centrale fixe ses taux nominaux (et indirectement les autres taux nominaux dans l'économie).
 
En temps normal, les taux réels sont influencés par l'inflation. La raison est que la banque centrale influence les taux réels en suivant une sorte de règle assez stricte, appelée règle de Taylor. On expliquera pourquoi les banques centrales suivent cette règle dans quelques chapitres, mais nous devons l'admettre pour le moment. Celle-ci dit que les taux réels doivent varier dans le même sens que l'inflation. Si l'inflation augmente, la banque centrale augmente les taux réels, et inversement pour une baisse. Le taux nominal et le taux réels tendent tous deux à suivre l'inflation et à covarier avec elle. On a donc : <math>\frac{dr}{d\pi} > 0</math>, ce qui donne l'équation ci-dessous. Celle-ci dit que les taux nominaux augmentent plus vite que l'inflation (même chose pour une baisse). Les variations des taux nominaux sont en quelque sorte plus amples que les variations de l'inflation.
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* Si la banque centrale fixe ses taux, ou ne peut les faire descendre plus bas (parce qu'ils sont à 0), le taux réel change dans les mêmes proportions que l'inflation, mais en sens contraire. Une hausse de l'inflation entraine une baisse des taux réels, et inversement.
 
====L'effet sur les crédits : un allégement de certains crédits====
 
On dit que l'inflation allège le poids des crédits et emprunts, mais cela n'est pas forcément le cas. En réalité, tout dépend de l'effet de l'inflation sur les taux réels. Ce qu'on a vu précédemment sur les taux d'intérêts, s'applique aux taux d'intérêt des crédits. Ici, l'effet dépend de si la dette est à taux fixe ou à taux variable.
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Pour résumer, l'inflation aide donc les emprunteurs à taux fixe, défavorise les emprunteurs à taux variable et mais n'a pas d'effet sur les dettes indexées à l'inflation. L'effet macroéconomique de l'inflation dépend donc des proportions d'emprunts à taux fixe/variable/indexés sur l'inflation. Difficile d'en dire plus, sauf à analyser la proportion de chaque type de dette dans la population et leur répartition selon les revenus ou le patrimoine. L'effet redistributif est difficile à déterminer et dépend surtout du système bancaire du pays étudié et de sa régulation.
 
====L'effet sur l'épargne : la vraie-fausse euthanasie du rentier====
 
Une autre conséquence de l'inflation est son effet sur l'épargne. Intuitivement, une hausse des prix entraine une baisse du pouvoir d'achat de l'épargne, si celle-ci reste constante. Sauf que ce n'est pas le cas en réalité. Tout dépend, encore une fois de l'effet de l'inflation sur les taux d'intérêts des placements. Il faut, encore une fois, faire la différence entre les placements à taux fixes et les placements à taux variables.
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Là encore, l'effet redistributif de l'inflation dépende de la proportion de chaque type de placement selon le revenu. Généralement, les ménages pauvres ou de la classe moyenne investissent en actifs sûrs, généralement à taux fixes ou indexés sur l'inflation. Ils investissent en placements monétaires ou en obligations (via des assurance-vie ou en fonds obligataires). Ce sont donc les plus touchés par l'inflation A l'inverse, les ménages riches ont surtout des actions et de l'immobilier, qui sont protégés de l'inflation.
 
====L'effet sur la monnaie : la taxe d'inflation====
 
Le cas le plus intéressant à étudier n'est cependant pas celui des rentiers, mais le cas général de tout un chacun, à savoir celui de la monnaie. Vu que son taux nominal est nul, son taux de rendement réel étant de <math>- \pi</math>. On peut voir l'inflation comme une '''taxe sur la détention d'espèces''', qui touche surtout les ménages qui détiennent une grande partie de leur patrimoine sous la forme de monnaie.