« La politique monétaire/L'inflation » : différence entre les versions
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: Dans la réalité, les taux varient plus amplement que l'inflation : une hausse de x% l'inflation peut entrainer une hausse supérieure à x% des taux. Ce qui fait que l'inflation a bien un effet défavorable sur les emprunteurs à taux variable, mais favorable pour les emprunteurs à taux fixe. L'effet macroéconomique de l'inflation dépend donc des proportions d'emprunts à taux fixe/variable.
===L'effet sur l'épargne : la
Une autre conséquence de l'inflation est son effet sur l'épargne. Intuitivement, une hausse des prix entraine une baisse du pouvoir d'achat de l'épargne, si celle-ci reste constante. Sauf que ce n'est pas le cas en réalité. Tout dépend, encore une fois de l'effet de l'inflation sur les taux d'intérêts des placements. Il faut, encore une fois, faire la différence entre les placements à taux fixes et les placements à taux variables.
D'autres placements sont à taux fixes, à savoir que leur taux est garanti et fixé par la loi ou un contrat quelconque. C'est le cas par exemple des comptes à termes, dont les taux sont fixés lors de la signature du contrat et garantis par la loi. Même chose pour les obligations à long-terme, du moins celles non-indexées sur l'inflation : leur taux nominal est fixé une fois pour toute dans la loi. Enfin, un cas bien plus important est celui de la monnaie, dont le taux d'intérêt est presque toujours de zéro. Pour ces placements à taux nominal fixe, l'inflation se répercute sur le taux réel. L'inflation est alors mauvaise pour l'épargnant à taux fixe, elle lui fait perdre son pouvoir d'achat. Ce qui est souvent résumé en disant que "l'inflation est l'euthanasie des rentiers" (affirmation que nous nuancerons par la suite).
Cependant, il existe un cas où l'épargne est bien rognée par l'inflation : celui de la monnaie, dont le taux d'intérêt est presque toujours de zéro. L'inflation fait donc perdre son pouvoir d'achat à a monnaie, son taux de rendement réel étant de <math>- \pi</math>. On peut voir l'inflation comme une '''taxe sur la détention d'espèces''', qui touche surtout les ménages qui détiennent une grande partie de leur patrimoine sous la forme de monnaie.▼
===L'effet sur la monnaie : la taxe d'inflation===
Généralement, les ménages "riches" font partie des ménages investis en actifs protégés de l'inflation, les ménages modestes étant au contraire les plus touchés. La taxe d'inflation est donc une taxe fiscalement régressive, dont le taux diminue avec le patrimoine et les revenus. De plus, il ne faut pas croire que les ménages et entreprises ne réagissent pas à cette taxe d'inflation. Les ménages tentent de s'en prémunir en réduisant leurs encaisses, en dépensant immédiatement leur argent et en réduisant leur épargne de précaution. Cela entraîne l'apparition de divers coûts, appelés coûts de semelle (''Shoe leather cost'' en anglais). Ce nom, d'inspiration comique, vient du fait que les voyages incessants à la banque lors des épisodes de forte inflation sont censés user plus vite les semelles des ménages. Il faut cependant noter que cette taxe d'inflation ne touche pas les placements rémunérés, ce qui incite les épargnants à placer leur argent, plutôt que de le laisser dormir sur un compte courant ou un livret faiblement rémunéré.▼
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Généralement, les ménages "riches" font partie des ménages investis en actifs protégés de l'inflation, les ménages modestes étant au contraire investis fortement en monnaie ou en obligations (plus sures). les ménages pauvres sont donc les plus touchés. La taxe d'inflation est donc une taxe fiscalement régressive, dont le taux diminue avec le patrimoine et les revenus.
===L'influence sur les impôts : des distorsions macroéconomiques===
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