« Le noyau atomique/La cohésion du noyau » : différence entre les versions

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===La vallée de stabilité===
 
Le graphique précédent illustre l'énergie de liaison en fonction du nombre de masse. Mais on peut aussi regarder ce qui se passe en fonction du nombre de protons et de neutrons. Le graphique ci-dessous représente l'énergie de liaison (représentée par des couleurs), en fonction du nombre de neutrons (abscisse) et de protons (ordonnée). On voit que les noyaunoyaux stables sont rassemblés sur une quasi-zone assez petite, appelée la '''vallée de stabilité'''. Elle est proche de la droite où <math>Z = N</math>, ceavec cependant une petite inflexion vers le haut de la courbe, qui signifietend qu'ilsà rabaisser la courbe. En clair, les noyaux stables ont un nombenombre de protons et de neutrons assez équilibré, presque égal. Les noyaux avec un excès de protons par rapport aux neutrons sont instables, de même que les noyaux avec un déficit majeur en protons. CetteCependant, zonepour les senoyaux trouventavec lesbeaucoup noyauxde stablesnucléons, suron ceobserve graphiqueun léger excès de neutrons par rapport aux protons, qui est appeléesuffisant pour infléchir légèrement la '''valléezone de stabilité'''.
 
[[File:BindingNuDat2.png|centre|vignette|upright=3.0|Énergie de liaison en fonction du nombre de protons et de neutrons.]]
 
La seule déduction possible est que l'énergie de liaison dépend du rapport entre nombre de protons et de neutrons. Cette dépendance reflète l'implication de deux processus distincts : l'interaction électrostatique entre protons, qui se repoussent, et un processus quantique assez compliqué à décrire.
* Si on pouvait supprimer l’influence de l'interaction électrostatique, les noyaux les plus stables seraient ceux avec un nombre de protons identique au nombre de neutrons. La raison est que neutron et proton sont presque identiques, les seules différences étant leur charge électrique et une faible différence de masse qu'on peut négliger. Au niveau du formalisme de mécanique quantique, on peut les voir comme deux versions d'une même particule appelé le nucléon quantique. Celui-ci peut prendre deux états différents : un chargé qui correspond au proton et un autre qui est le neutron. Ces deux états se distinguent par un nombre quantique, appelé l''''isospin''', qui est de <math>\frac{1}{2}</math> pour le neutron et de <math>- \frac{1}{2}</math> pour le proton. Si on assemble plusieurs nucléons ensemble, l'isospin est la somme des isospin de chaque nucléon. Or, une énergie est associée à l'isospin et les calculs nous disent que celle-ci est minimale si l'isospin du noyau est nulle, ou du moins la plus faible possible. Ce qui n'est possible que pour un nombre égal de protons et de neutrons. On en déduit que les noyaux les plus stables sont ceux avec autant de protons que de neutrons.
* Mais l'équilibre d'isospin est contrarié par la charge électrique des protons : ceux-ci possèdent la même charge positive, ce qui fait qu'ils se repoussent. Cela ajoute de l'énergie au noyau, réduisant sa stabilité. Un noyau avec trop de protons va exploser de l'intérieur sous l'effet de la répulsion proton-proton. La stabilité maximale est obtenue via un compromis entre la répulsion électrostatique et l'équilibre d'isospin.
 
===Les nombres magiques===