« Mémoire/Le modèle de Baddeley » : différence entre les versions
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Dans le chapitre précédent, nous avons constaté que le modèle modal de la mémoire a quelques défauts. Nous avons évoqué le fait que la vision de la MCT a largement été amendée depuis, et ce chapitre propose de vous montrer en quoi. De nos jours, la MCT est plutôt vue comme une '''mémoire de travail''', dans le sens où celle-ci n'est pas seulement un lieu de stockage passif, mais un mécanisme mêlant mémorisation et capacités de traitement, les deux interagissant fortement. Pour expliquer son fonctionnement et sa structure, Alan Baddeley et Graham Hitch ont proposé un modèle contenant plusieurs MCT distinctes, qui interagissent et échangent des informations. Dans ce modèle, la mémoire à court terme est
* un sous-système verbal : la '''boucle phonologique''' ;
* un sous-système visuel : le '''calepin visuo-spatial''' ;
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[[File:Mémoires de travail.png|centre|vignette|upright=2.0|Mémoires de travail]]
L'existence de mémoire séparées se fonde autant sur des arguments expérimentaux que de l'étude de cas cliniques. Nous verrons bientôt les arguments expérimentaux, mais nous allons d'abord évoquer les cas cliniques de dissociations. De nombreux patients, la plupart ayant
==Boucle phonologique==
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Pour vérifier que la boucle phonologique est bien impliquée dans l'effet précédent, il suffit d’empêcher le cobaye de répéter mentalement les mots qui lui sont donnés. Pour cela, on ajoute une tâche de Brown-Petterson entre chaque mot. L'effet de la longueur du mot disparaît : les mots longs sont alors aussi bien rappelés que les mots courts. Pour estimer la durée de ce processus de répétition subvocale, on peut essayer de se fonder sur la longueur à partir de laquelle un mot commence à être difficilement mémorisable. Cette longueur dépend des personnes, qui peuvent lire ou parler plus ou moins vite. Mais dans tous les cas, le taux de mémorisation chute brutalement pour les mots qui mettent plus de deux secondes à prononcer.
Ensuite, d'autres expériences ont testé la '''suppression de la répétition à haute voix'''. Il
[[File:Effet subvocalisation mémoire, d’après Slowiaczek et Clifton, 1980.png|centre|vignette|upright=2.0|Effet subvocalisation mémoire, d’après Slowiaczek et Clifton, 1980]]
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===Tâches d’empan complexe===
L'existence de ce superviseur attentionnel est utile pour rendre compte des résultats dans les expériences d'empan complexe. Les expériences du chapitre précédent étaient relativement simples : il s'agit d'expériences d'
La mesure la plus simple de l'empan complexe consiste à intercaler des calculs entre paires de mots.
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===Processus emboités de Cowan===
Le modèle des processus
[[File:Memory model of cognition.png|centre|vignette|upright=2.0|Modèles de mémoire unifiée]]
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Quelques théories sur l'oubli en MCT disent, pour rappel, que les items à retenir s'effacent avec le temps. Une façon de contrer cet effacement progressif est de rafraichir les items. Une des capacités du superviseur attentionnel est de rafraichir le contenu des différentes MCT. Attention : le terme « rafraichir » est différent de « répéter ». La raison est simple : répéter sera réservé au mécanisme de répétition utilisé par la boucle phonologique, la répétition articulatoire. Le superviseur attentionnel dispose d'un autre processus de répétition séparé, capable d'intervenir dans toutes les mémoires à court terme : on l’appellera le rafraichissement.
Pour expliquer les observations obtenues avec ce genre d'épreuves, divers modèles ont été
Deuxièmement, les traitements et le rafraîchissement des informations s'effectuent les uns après les autres : l'attention est focalisée sur un objet à la fois. La mémoire de travail utilise traitements et rafraîchissement de manière séquentielle. L'administrateur central va ainsi constamment switcher entre traitements et rafraîchissement, rafraîchissant et traitant les chunks les uns après les autres en mémoire de travail.
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Troisièmement, l'attention est disponible en quantité limitée, et ne peut traiter ou rafraîchir qu'un seul chunk à la fois. Cette capacité à ne pouvoir maintenir qu'une quantité limitée de chunks sous le feu de l'attention fait que l'on parle de focus attentionnel : on peut focaliser son attention sur un chunk en particulier.
Et enfin, quand l'attention n'est pas portée sur un objet, que ce soit pour rafraîchissement ou pour traitement, celui-ci se désactive progressivement et finit par être oublié s'ils n'est pas
Sur une tâche qui dure un temps limité, une partie de la durée de la tâche sera dédiée aux traitements, et une autre partie servira pour le rafraîchissement. La difficulté de mémorisation ne dépend alors pas tellement du nombre d'informations qu'il faut mémoriser, mais surtout du pourcentage de temps passé à faire les traitements. Plus les traitements prennent de temps, plus le temps disponible pour rafraîchir les autres chunks en mémoire de travail sera faible : cela peut empêcher de rafraîchir à temps les chunks en-dehors du focus attentionnel.
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