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==Les subdivisions de la mémoire à long-terme==
 
Si la MCT est certainement subdivisée en plusieurs sous-systèmes, le fait est que la même chose semble être valable avec la MLT. Encore une fois, les observations sur les patients amnésiques en donnent une bonne illustration. Par exemple, des observations relativement anciennes montrèrent que H.M gardait cependant une capacité de mémorisation à long-terme très différente de celle étudiée dans les expériences antérieures. ParEntre exempleautres, sa performance de résolution d'un problème relativement connu, les tours de HanoiHanoï, augmentait suite à un entrainement. Et cela sans que H.M garde le moindre souvenir des séances d'apprentissage. AÀ chaque nouvelle séance, il disait n’avoir jamais eu affaire à ce problème des tours de HanoiHanoï, alors que sa performance augmentait à chaque essai. Dans le même genre, H.M a appris à lire un texte en miroir, suite à plusieurs séances d'entrainement. Des apprentissage moteurs simples étaient aussi possibles.
 
Ces apprentissages avaient cependant une nature différente des apprentissages verbaux ou conceptuels usuels. H.M ne pouvait pas former de souvenirs ou de connaissances, mais certainescertains apprentissages moteurs ou sensoriels étaient possibles. Ces apprentissage avaient lieu sans conscience d'avoir appris quelque chose, contrairement aux faits et souvenirs, et s'exprimaient dans une performance quelconque. Ces apprentissages étaient de plus des apprentissages longs, qui se traduisaient par une augmentation régulière des performances suite à des entrainementsentraînements à base de nombreuses répétitions régulières. La seule manière d'expliquer ces observations est de postuler l'existence de deux systèmes de mémoire : un système déclaratif pour les souvenirs et connaissances, et un autre pour les automatismes moteurs, cognitifs et sensoriels. La première est appelée '''mémoire déclarative/explicite''', tandis que la seconde est appelée '''mémoire implicite'''. Il est apparu que ces deux mémoires impliquent des zones du cerveau totalement différentes. Ces deux mémoires sont elles-mêmes subdivisées, comme on le verra par la suite.
 
Ces deux mémoires sont elles-mêmes décomposées en mémoires séparées. La mémoire implicite est décomposée en mémoire perceptive (vision, audition, et autres), procédurale (automatismes moteurs et cognitifs), ainsi que des mémoires séparées pour les conditionnements et les apprentissages non-associatifs. La mémoire déclarative est séparée en trois : un lexique mental pour les connaissances liées au langage, une mémoire sémantique pour les connaissances conceptuelles ou sémantiques, et une mémoire épisodiques pour les souvenirs.
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La preuve de l'existence de cette mémoire proviennent de cas d''''agnosies''' et d''''anomies''', des déficits de catégorisation ou de nommage d'objets, ainsi que des '''aphasies''', des troubles du langage d'origine cérébrale. Les patients atteints d'anomies n'arrivent pas à nommer des objets, personnes ou concepts quand on leur présente. L'agnosie est similaire, dans le sens où il s'agit d'un déficit de catégorisation des objets et visages. Les patients agnosiques ou anomiques ont des difficultés pour nommer certaines catégories d'objets et ne peuvent donner des informations pertinentes à son propos. Par contre, elles peuvent dessiner cet objet sans problème : il n'y a pas de déficit perceptif. Certaines agnosies dégradent la capacité de reconnaitre les visages : on parle de '''prosopagnosie'''. Les patients atteint de ce trouble ne peuvent pas reconnaitre les visages de leurs proches, amis, ou connaissances. Ils peuvent voir les visages, les décrire, et n'ont pas de déficits de perception. Ils peuvent parfois identifier le sexe ou l'âge de la personne quand on leur présente un visage (sur photographie, ou en personne). Cette identification des visages, ainsi que de certains objets, est généralement causé par des lésions dans le cortex temporal, et notamment dans une de ses subdivision : le gyrus fusiforme.
 
Fait étonnantsétonnant, ces déficits sont souvent limités à certaines catégories bien précises. Par exemple, certains patients sont incapables de reconnaître les outils, mais gardent la capacité de catégoriser les êtres vivants. D'autres patients montrent des déficits inversés, avec une conservation parfaite des connaissances sur les outils et objets, mais des connaissances dégradées pour ce qui est des catégories naturelles, comme les animaux et autres êtres vivants. Shallice et Warrington ont notamment étudié un patient, surnommé JPB, qui a de fortes difficultés à nommer les objets animés, alors que les objets inanimés ne lui posent pas le moindre problème. Ces déficits peuvent aussi se propager à des catégories assez différentes : les patients qui perdent la capacité à nommer des êtres vivants perdent la capacité de reconnaître de la nourriture et des instruments de musique. De tels '''déficits spécifiques à des catégories''' sont très intéressants pour comprendre le fonctionnement de la mémoire sémantique.
 
Les patients anomiques et agnosiques peuvent parfois nommer des objets dans les catégories atteintes, mais ils donnent alors un nom de catégorie plus général. Par exemple, ils diront "mammifère" ou "animal" pour nommer un chien ou un chat. On observe la même chose chez certains patients atteint d'Alzheimer, dans les premiers stades de la maladie : les catégories les plus concrètes disparaissent alors que les catégories plus générales sont conservées. Plus les dégâts ou la maladie progressent, plus l'atteinte progresse et remonte vers les catégories les plus générales. On remarque aussi que ces erreurs donnent naissance à des temps de réaction et de catégorisation plus faible que celui de sujets contrôle. On remarque donc que les concepts généraux sont plus solides que les concepts concrets.