« La politique monétaire/Les chefs d'orchestre : les banques centrales » : différence entre les versions

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====Le contrôle des agrégats monétaires hors-étalon-or====
 
Bien des années plus tard, certaines banques centrales ont tenté de contrôler la masse monétaire, dans une situation où rembourser la dette avec la création monétaire n'était pas à l'ordre du jour. Un tel regain d'intérêt pour le contrôle de la masse monétaire provenait de l'influence d'une école de pensée économique, le monétarisme, qui mettait au premier plan le rôle économique de la masse monétaire. La création monétaire était alors gouvernée par un principe simple : faire en sorte que la croissance de la masse monétaire soit strictement égale à la croissance de l'économie. Le but était de limiter l'inflation, qui était très importante à l'époque, la politique monétaire étant un des nombreux instruments mis en œuvre à l'époque. Si les tentatives de la banque centrale américaine ont bien permis de limiter l'inflation, elles ont été de véritables échecs pour ce qui est de contrôler la masse monétaire entre 1979 et 1982, les banques centrales ayant systématiquement raté leurs objectifs de masse monétaire.
 
Les raisons à cela sont multiples. Premièrement, mesurer la quantité de monnaie dans l'économie est relativement complexe et donne des résultats assez ambigus : doit-on cibler l'agrégat M1, M2 ou M3 ? De plus, contrôler l'offre de monnaie n'est pas optimal quand la vélocité de la monnaie ou le PIB ne sont pas stables, ce qui est le cas depuis les années 1980 pour la vélocité de la monnaie. Dans ces conditions, prédire la masse monétaire optimale est quasiment impossible. C'est ce qui fait que de nos jours, peu de banques centrales contrôlent la quantité de monnaie, notamment dans les pays développés. La plupart des banques centrales ne mesure même plus la quantité de monnaie en circulation et beaucoup n'en tiennent pas compte dans leurs décisions. La macroéconomie actuelle, et notamment les théories du cycle réel ou la théorie néo-keynésienne, sont des théories "sans monnaie", qui ne prennent pas en compte la masse monétaire. Et la raison à cela est simple : le contexte institutionnel a changé dans les années 1980, avec l'apparition d'innovations financières comme le distributeur automatique, qui ont rendu la vélocité de la monnaie plus imprévisible.
 
===Stabilité des taux de change===