« La politique monétaire/Le contrôle de l'inflation par la banque centrale » : différence entre les versions

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La politique monétaire a une action indirecte sur l'inflation, qui passe par l'intermédiaire du PIB. Si la banque centrale a un objectif d'inflation de 2%, elle a juste à régler le taux d'intérêt pour que le PIB corresponde à une inflation de 2% sur la courbe de Phillips. La banque centrale ne fixe jamais son taux d'intérêt de manière permanente : elle l'adapte en fonction des effets de sa politique monétaire. Ainsi, si le PIB augmente trop, ou que l'inflation remonte dangereusement, elle remonte progressivement ses taux d'intérêts de manière à ralentir les effets de sa politique monétaire. Au fur et à mesure que l'inflation ou le PIB s'approchent de leur cible, la banque centrale remonte ou baisse ses taux d'intérêts progressivement. Quand la cible est atteinte, le taux d'intérêt se stabilise au taux d'intérêt naturel.
 
===Le principelien deentre Taylorinflation et taux réels===
 
La courbe IS, combinée avec la courbe de Phillips, nous permet de résumer cet argument. L'influence des taux passe par l'intermédiaire du PIB, ce qui se traduit mathématiquement en substituant Y par l'équation de la courbe IS dans l'équation de la courbe de Phillips. Effectuons maintenant le remplacement :
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: <math> \pi = \pi_e - k (r - r_n) </math>
 
On obtient alors une relation entre taux réel et inflation.
On obtient alors une relation entre taux réel et inflation. On voit bien que l'inflation dépend négativement de la différence entre taux réel et taux naturel. Quand le taux réel est supérieur au taux naturel, l'inflation diminue. Inversement, un taux réel inférieur au taux naturel va naturellement stimuler l'inflation. On voit ainsi comment la banque centrale peut cibler l'inflation : il lui suffit de modifier les taux réels, histoire d'obtenir celui qui donne l'inflation voulue. Pour cela, toute variation de l'inflation doit être contrecarrée par une variation des taux nominaux ''qui est supérieure à la variation de l'inflation''. La dernière partie est importante : c'est elle qui garantie que la banque centrale fait bien varier les taux réels. Pour nous en rendre compte, imaginons que la banque centrale modifie les taux nominaux au même rythme que l'inflation : les taux augmentent de 1% quand l'inflation fait de même, baissent de 4% quand l'inflation fait du -4% et ainsi de suite. Dans ce cas, la différence entre taux nominaux et inflation va rester la même : le taux réel ne changera pas. Modifier le taux réel demande donc de varier les taux nominaux plus que l'inflation ne varie : c'est ce qu'on appelle le '''principe de Taylor'''.
 
====Le principe de Taylor====
 
On obtient alors une relation entre taux réel et inflation. On voit bien que l'inflation dépend négativement de la différence entre taux réel et taux naturel. Quand le taux réel est supérieur au taux naturel, l'inflation diminue. Inversement, un taux réel inférieur au taux naturel va naturellement stimuler l'inflation. On voit ainsi comment la banque centrale peut cibler l'inflation : il lui suffit de modifier les taux réels, histoire d'obtenir celui qui donne l'inflation voulue. Pour cela, toute variation de l'inflation doit être contrecarrée par une variation des taux nominaux ''qui est supérieure à la variation de l'inflation''. La dernière partie est importante : c'est elle qui garantie que la banque centrale fait bien varier les taux réels. Pour nous en rendre compte, imaginons que la banque centrale modifie les taux nominaux au même rythme que l'inflation : les taux augmentent de 1% quand l'inflation fait de même, baissent de 4% quand l'inflation fait du -4% et ainsi de suite. Dans ce cas, la différence entre taux nominaux et inflation va rester la même : le taux réel ne changera pas. Modifier le taux réel demande donc de varier les taux nominaux plus que l'inflation ne varie : c'est ce qu'on appelle le '''principe de Taylor'''.
 
On peut interpréter ce mécanisme d'une autre manière : elle agit sur la quantité de monnaie en faisant varier les taux. Dans les grandes lignes, l'argent des agents économiques se répartit entre actifs et monnaie, les rapports variant selon les taux. L'influence des taux passe par l'effet de substitution entre actif et monnaie. En faisant varier le taux d'intérêt, la banque centrale va rendre les actifs plus ou moins rentables que la monnaie. En conséquence, les obligations deviennent très rentables : les agents vont donc convertir leur monnaie en actif. Cela a pour effet de diminuer la quantité de monnaie en circulation, et donc l'inflation. En faisant baisser les taux, la situation inverse prévaut : les agents convertissent leurs obligations en monnaie, augmentant la quantité de monnaie en circulation. Il faut noter que si les taux sont proches de zéro, monnaie et obligations deviennent des substituts parfaits : la banque centrale perd donc le contrôle de l'inflation.
 
====La règle de Taylor====
 
A l'heure actuelle, les économistes utilisent une approximation pour rendre compte du comportement de la banque centrale : la '''règle de Taylor'''. Celle-ci stipule que le taux d'intérêt doit être bas si l'inflation et/ou le PIB sont en-dessous de leur cible, alors qu'il doit augmenter si ceux-ci sont au-dessus de la cible. Ce n'est que la traduction du fait que la politique doit être accommodante si l'inflation ou le PIB sont inférieurs à la cible voulue (restrictive dans le cas contraire). En clair, le taux d’intérêt de la banque centrale i est donné par la formule ci-dessous, avec :