« Photographie/Émulsions argentiques/Facteurs influençant la sensibilité et l'image latente » : différence entre les versions

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Version du 4 octobre 2006 à 15:46

Modèle:Photo 10s


Il serait enfantin de croire que les caractéristiques d'une émulsion sont fixées une fois pour toutes à la sortie de l'usine. En fait, de très nombreux facteurs peuvent avoir une influence déterminante sur la rapidité, le contraste et la tendance au voile :

Facteurs de variation de la sensibilité

  • Une conservation à long terme s'accompagne le plus souvent d'une augmentation de la sensibilité. Celle-ci passe par un maximum, puis décroît lentement, en même temps que se forme un voile général. Les effets de cette lente maturation peuvent être diminués par conservation au froid mais il faut alors faire très attention à ce que l'humidité relative de l'air au moment du conditionnement ne soit pas trop forte, sinon on aurait une atmosphère saturante à basse température et le remède serait pire que le mal. Les pellicules sous emballage scellé ne posent pas de problème, en revanche un emballage qui a été ouvert puis refermé risque de contenir trop d'humidité.
  • La sensibilité varie dans le même sens que la température ; vers 60°C et bien avant pour les émulsions sensibles à l'infrarouge, on assiste à la formation d'un voile intense. Le froid favorise la formation de germes internes et provoque de ce fait une diminution du contraste.
  • L'humidité provoque une baisse très importante de la sensibilité, jusqu'à 50% lorsque l'on passe d'un taux d'humidité relative moyen à un taux de 100%.
  • Les rayures et les frottements arrachent de la gélatine et favorisent l'action du révélateur, en revanche une pression glissante a au contraire un effet désensibilisant. Les fabricants protègent leurs émulsions par une couche de gélatine nue mais cette précaution nécessaire ne prévient pas les effets toujours néfastes d'une pliure ou d'un froissement


Facteurs de renforcement de l'image latente et de la sensibilité

Nous allons étudier ci-dessous quelques modes opératoires qui permettent d'augmenter la sensibilité et de renforcer l'image latente : d'une manière générale, toutes les causes de voile sont des facteurs qui, s'ils sont contrôlés pour ne pas provoquer un noircissement prohibitif, permettent d'augmenter la sensibilité apparente des émulsions :

  • Une prélumination favorise la formation de sous-germes stables ; on peut l'appliquer par exemple pour tirer un négatif dont les détails dans les grandes lumières apparaissent difficilement. Une post-lumination bien dosée peut avoir un effet similaire.
  • Un traitement de longue durée par la vapeur de mercure (très toxique !) peut augmenter la sensibilité d'une pellicule vierge ou produire un renforcement de l'image latente.
  • D'autres facteurs peuvent agir favorablement sur l'image latente, comme l'action du gaz sulfureux, de certains acides organiques (formique, acétique, etc.), de certains oxydants, de l'ammoniac, des sels d'or, du nitrate de thallium ( rès toxique !), etc., ou encore l'action d'un champ électrique.

Les effets de ces différents traitements sont malheureusement loin d'être cumulatifs, bien au contraire leur association risque alors de produire l'effet inverse ; c'est d'ailleurs le cas avec le mercure qui peut parfois provoquer une désensibilisation. De toute manière, on provoque toujours une augmentation notable du grain.


Évolution de l'image latente

Immédiatement après la pose se produit le plus souvent une certaine latensification, ou renforcement de l'image latente, mais au bout de quelques heures il y a régression. Répétons-le : il ne faut jamais attendre trop longtemps pour développer les films exposés et surtout, il faut les développer au bout d'un laps de temps toujours identique si l'on veut faire des mesures photométriques sur les clichés.


Modèle:Photo 10