« La politique monétaire/Les chefs d'orchestre : les banques centrales » : différence entre les versions

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De nos jours, beaucoup de banques centrales ont une cible d'inflation égale à 2%. Il faut préciser que cette cible a cependant une interprétation assez peu intuitive. La cible n'est pas un plafond, mais une valeur moyenne sur une longue période. Par valeur moyenne, on veut dire que la banque centrale est autant inquiète d'une inflation à 3% qu'une inflation à 1%. La cible n'est pas un plafond qu'il ne faut pas dépasser, et que la banque centrale tente de respecter à tout prix. La banque centrale peut accepter des déviations temporaires de la cible, tant qu'elles sont temporaires et qu'elles sont de faible intensité. Par exemple, il est possible que la banque centrale laisse l'inflation dépasser temporairement la cible de 2% suite à une récession où l'inflation était faible. Depuis la crise de 2008, un débat s'est fait jour chez les économistes, certains souhaitant une cible d'inflation plus haute, de l'ordre de 3 à 4%. L'argument est que la banque centrale aura alors plus de marge pour diminuer les taux en cas de récession ou de forte baisse de l'inflation, vu que les taux seront naturellement plus élevés (les taux étant reliés à l'inflation, comme dit dans le chapitre précédent).
 
====EffetsLes effets microéconomiques de l'inflation====
 
Des prix stables sont favorables pour l'économie, pour diverses raisons assez peu intuitives. Si on demande quels sont les défauts de l'inflation à une personne lambda, celle-ci dira que l'inflation cause une perte du pouvoir d'achat en rognant les salaires et l'épargne. C'est intuitif : si les prix montent, à salaire égal, le pouvoir d'achat des salaires diminue. Même chose pour l'épargne : si l'épargne reste constante, une hausse des prix réduit le pouvoir d'achat de l'épargne. Mais un économiste ne serait pas d'accord avec ce raisonnement. Sur le long-terme, l'inflation fait monter tous les prix de l'économie, y compris les salaires et les taux d'intérêts (qui sont le prix du travail et de l'épargne). Une inflation égale à 5% fera certes monter les prix des biens et services de 5%, mais les salaires vont croitre au même pourcentage, même chose pour les taux d'intérêts qui vont augmenter de 5%. On n'observera donc aucune perte de pouvoir d'achat des salaires, de même pour l'épargne. Il en est de même pour le prix des actions ou de l'immobiliers, qui augmentent en même temps que l'inflation. Bref, l'inflation ne modifie pas les variables réelles, ce qui fait qu'elle n'a pas d'effets macroéconomiques notables. Mais ce raisonnement, bien que valide sur le long-terme, a cependant quelques exceptions et faiblesses qui font qu'il est imprécis : l'inflation a bien des effets macroéconomiques, qu'il convient de réduire le plus possible.