« Précis d'épistémologie/Les émotions, la volonté et l'attention » : différence entre les versions

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→‎Le moi divisé : les conflits intérieurs peuvent être très violents. Chaque partie du moi se bat pour sa survie et craint d'être anéantie par les autres parties,
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Le surmoi ne nous aide pas toujours à apaiser les conflits intérieurs et à unifier la personnalité. S'il n'est pas adapté à la réalité, ses impératifs et ses bonnes résolutions sont de peu d'efficacité. Le surmoi peut être aussi lui-même divisé, si nous adoptons des valeurs incompatibles, si la réalité nous force à tenir des rôles inconciliables et si nous ne résolvons pas ces contradictions intérieures. Un surmoi divisé ne peut pas être unificateur, apaisant et modérateur, comme une bonne autorité, il ne peut qu'aggraver les conflits intérieurs.
 
Nous nous identifions volontiers à nos croyances, au moins à celles auxquelles nous tenons le plus. Je suis ce que je crois. Si une de nos croyances capitales est niée, nous nous sentons nous-mêmes niés, comme si on essayait de nous planter un couteau en plein cœur, comme si nous étions victimes d'une agression qui pourrait être mortelle. C'est pourquoi les conflits intérieurs peuvent être très violents. Chaque partie du moi se bat pour sa survie et craint d'être anéantie par les autres parties, de la même façon qu'on peut craindre d'être anéanti par autrui, s'il ne nous laisse nous affirmer tel que nous croyons devoir être.
 
Les événements traumatisants rendent très difficile le travail d'unification intérieure. Ils nous transforment d'une façon qui nous surprend. Nous ne nous reconnaissons plus nous-mêmes. Nos réactions ne sont plus en accord avec nos aspirations fondamentales. Ils peuvent aussi ébranler nos idéaux, nous faire douter des croyances auxquelles nous tenons le plus, et affaiblir ainsi le surmoi, qui ne nous aide plus à faire notre travail d'unification intérieure. On ne sait plus ni qui on est, ni ce qu'on doit devenir.