« Précis d'épistémologie/Les émotions, la volonté et l'attention » : différence entre les versions

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Un bon surmoi, adapté à la réalité, lucide, qui impose un minimum de cohérence à la vie intérieure et qui se comporte comme une bonne autorité, modératrice et apaisante, est en principe suffisant pour apprivoiser son inconscient. Il ne faut pas voir le ça comme un repaire de démons très puissants, mais plutôt comme un animal plein de désir de vivre, plus ou moins sauvage, et qui peut être apprivoisé. Il arrive que l'inconscient s'approprie les ressources d'une conscience faible et fausse et pousse à l'autodestruction, mais il ne peut le faire que si la conscience ne fait plus correctement son travail d'autoprotection.
 
La fausse conscience est une fausse maîtrise de soi et une vraie faiblesse, mais elle est faible parce qu'elle est fausse, pas parce qu'elle est conscienteconscience. Quand elle n'est pas fausse, la conscience est naturellement très puissante.
 
La psychanalyse et la sociologie dénoncent souvent les illusions de la conscience. Ce que nous croyons, ce que nous voulons et ce que nous faisons ont de très nombreuses causes dont nous n'avons en général pas conscience et nous nous dupons volontiers nous-mêmes sur les causes de nos décisions. Tout cela est vrai mais on aurait tort d'en conclure que la maîtrise de soi est nécessairement une illusion. Conclure à partir de l'existence de causes dont nous n'avons pas conscience que la maîtrise de soi est toujours illusoire est un sophisme. Que nous n'ayons pas conscience de toutes les causes qui déterminent ce que nous vivons est une nécessité. Nous ne pouvons pas avoir conscience de tout. Mais pour être maître de soi-même il n'est pas nécessaire d'avoir conscience de tout, il suffit d'en savoir assez sur soi-même pour prendre de bonnes décisions, ce n'est pas la mer à boire.