« Précis d'épistémologie/Les émotions, la volonté et l'attention » : différence entre les versions

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Le système exécutif fait la volonté. Le système émotionnel fait les désirs. Les désirs deviennent conscients seulement si nous faisons attention à nos émotions. Ils deviennent volontaires seulement si nous décidons de les approuver. Mais on peut vouloir ce qu'on ne désire pas, si on l'a décidé, et ne pas vouloir ce qu'on désire, en le sachant ou sans le savoir.
 
Les désirs restent inconscients si nous les refoulons (Freud 1915), c'est à dire que nous refusons d'en prendre conscience et donc de les satisfaire volontairement. Le refoulement des désirs est une conséquence de l'autonomie de la volonté. Nous pouvons contrôler notre attention et refuser d'écouter nos émotions lorsqu'elles éveillent des désirs qui nous dérangeraient si nous en prenions conscience. Ce refoulement révèle un conflit entre le désir et la volonté, entre le ça et le surmoi. Le surmoi se comporte comme un censeur qui rejette dans l'inconscient les propositions du ça qui le dérangent. On peut nier qu'on désire ce qu'on désire afin de croire être ce qu'on croit devoir être.
 
Désir et volonté sont étroitement reliés, à la fois parce que les désirs forment la volonté et parce que la volonté forme les désirs. Nous sommes poussés à vouloir ce que nous désirons mais nous sommes aussi poussés à désirer ce que nous voulons. Nos croyances et nos buts volontaires font partie des causes de nos émotions. Il y a du plaisir à atteindre un but, quel qu'il soit, dès qu'on se l'est fixé, et parfois un très fort déplaisir à ne pas l'atteindre. Les relations entre les émotions, les désirs et la volonté peuvent être très complexes, tantôt harmonieuses et tantôt conflictuelles. Il peut y avoir des conflits entre des émotions, entre une émotion et un but volontaire, et entre des buts volontaires.