« Précis d'épistémologie/Les émotions, la volonté et l'attention » : différence entre les versions

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Les rôles que nous jouons, et les schémas qui nous rendent capables de les jouer, ne sont pas fixés une fois pour toutes. A chaque fois que nous jouons un rôle nous pouvons apprendre à mieux le jouer et enrichir nos schémas avec de nouvelles croyances et de nouveaux désirs. Mais ce perpétuel renouvellement nous fait prendre le risque de l'incohérence. A chaque fois qu'un schéma est enrichi d'une nouvelle croyance, nous devons nous assurer qu'elle est compatible avec les anciennes. Si ce n'est pas le cas, il faut résoudre la contradiction, en renonçant à une croyance ou en apportant des précisions.
 
Chaque rôle a des croyances et des valeurs qui lui sont propres, qui sont activées seulement quand nous jouons ce rôle et qui définissent un idéal particulier, ce que nous devons faire pour bien jouer ce rôle. Mais nous adoptons aussi des valeurs plus générales que nous appliquons à tous nos rôles, qui définissent notre idéal du moi et qui nous donnent un sentiment d'identité. Si nous changions toujours de valeurs comme nous changeons de chemise, nous ne saurions plus qui nous sommes et nous ne pourrions plus nous fier à nous-mêmes parce que nous ne serions jamais le même. Un L'idéal du moi est un schéma de base, qui intègre tous les rôles particuliers dans une personnalité unifiée. IlLe surmoi rend capable de faire un travail d'unification intérieure, en imposant un minimum de cohérence à nos croyances et à nos décisions
L'idéal du moi peut être modifié et il est sans cesse enrichi et renouvelé, mais il a quand même un caractère permanent, stable et presque définitif. Renoncer à une croyance de base qui définit l'idéal du moi demande qu'on revienne sur une parole fondamentale. C'est comme se trahir soi-même. C'est une menace pour notre sentiment d'identité et la confiance en soi qui l'accompagne. C'est pourquoi ces croyances de base sont normalement ancrées très solidement et nous n'y renonçons pas facilement.
 
Les divers rôles peuvent entrer en conflit les uns avec les autres et avec l'idéal du moi. La volonté doit en permanence faire un travail d'unification intérieure en réduisant ses incohérences. Si elle ne le fait pas, elle perd sa capacité à s'adapter à la réalité et à se protéger elle-même. Il faut être en accord avec soi-même pour être en accord avec le monde.
 
Le surmoi ne nous aide pas toujours à apaiser les conflits intérieurs et à unifier la personnalité. S'il n'est pas adapté à la réalité, ses impératifs et ses bonnes résolutions sont de peu d'efficacité. Le surmoi peut être aussi lui-même divisé, si nous adoptons des valeurs incompatibles, si la réalité nous force à tenir des rôles inconciliables et si nous ne résolvons pas ces contradictions intérieures. Un surmoi divisé ne peut pas jouer un rôle unificateur, apaisant et modérateur, il ne peut qu'aggraver les conflits intérieurs.
Les événements traumatisants rendent très difficile le travail d'unification intérieure. Ils nous transforment d'une façon qui nous surprend. Nous ne nous reconnaissons plus nous-mêmes. Nos réactions ne sont plus en accord avec nos aspirations fondamentales. Ils peuvent aussi ébranler nos idéaux, nous faire douter des croyances auxquelles nous tenons le plus. On ne sait plus ni qui on est, ni ce qu'on doit devenir.
 
Les événements traumatisants rendent très difficile le travail d'unification intérieure. Ils nous transforment d'une façon qui nous surprend. Nous ne nous reconnaissons plus nous-mêmes. Nos réactions ne sont plus en accord avec nos aspirations fondamentales. Ils peuvent aussi ébranler nos idéaux, nous faire douter des croyances auxquelles nous tenons le plus, et affaiblir ainsi le surmoi, qui ne nous aide plus à faire notre travail d'unification intérieure. On ne sait plus ni qui on est, ni ce qu'on doit devenir.
 
Les dissociations psychiques sont les troubles du système exécutif lorsqu'il a perdu partiellement, ou totalement, sa capacité à faire son travail d'unification intérieure.