« Pour lire Platon/Vocabulaire » : différence entre les versions

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Platon rompt avec chacune des conceptions énoncées ci-dessus. Tout d'abord, l'amitié peut ne pas être réciproque, comme l'affection pour des animaux, mais aussi pour des réalités non vivantes, comme le savoir, c'est-à-dire la philosophie ; ensuite, l'amitié n'est en particulier ni l'attirance des semblables ni l'attirance des contraires, car, dans ces deux cas, celui qui a de l'amitié serait la mesure de l'objet de son affection ; or, Pour Platon, l'amitié est un désir, donc un désir de ce que l'on a pas et que l'on n'est pas ; enfin, l'amitié est une affection intéressée, car elle est un désir du bien.
 
<small><u>Texte</u></small><br/>
Dans cet extrait du ''Lysis'', Platon montre le caractère intéressé de l'amitié : l'ami est utile. Cette conception va à l'encontre de la conception populaire, puisque la recherche de l'utilité semble être à l'extrême opposé de l'amitié. Mais, pour ne pas faire de contre-sens, il faut avoir à l'esprit que l'utilité dont parle Socrate n'est pas l'utilité ''matérielle''. L'utilité recherchée dans l'amitié est l'utilité de l'âme, c'est-à-dire le ''bien moral'', et, pour Platon, ce bien repose sur la connaissance. Dès lors, l'ami est celui (ou la réalité) qui peut nous rendre meilleur, parce qu'il nous montre le bien, objet suprême du désir de l'âme. On remarquera que Platon place cette amitié au-dessus des liens naturels de la famille, ce qui s'accorde avec sa volonté d'abolir la famille dans la ''République''.