« Précis d'épistémologie/La parole » : différence entre les versions

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Le savoir abstrait peut être conçu de deux façons. Selon le platonisme (le réalisme des Idées) il porte sur une réalité abstraite, immuable et indépendante de la réalité observable. Selon le nominalisme, il est seulement une forme particulière de savoir sur le savoir, parce qu'il consiste essentiellement à étudier des théories, qu'il n'y a rien d'autre à connaître que des principes et des théorèmes.
 
Le savoir théorique abstrait est l'équivalent parlant de l'imagination muette des fictions. Pour que les êtres théoriques existent et soient connus, il suffit d'en faire une théorie, de se donner des principes et de raisonner à partir d'eux. Les êtres abstraits existent en tant qu'objets de la théorie, tout simplement parce qu'il est vrai que nous en parlons. Les êtres abstraits sont complètement déterminés par nos définitions et par les théories dans lesquelles nous les avons définis. Les êtres abstraits existent en tant qu'objets de l'imagination.
 
(...) La vérité sur les êtres mathématiques peut être conçue de cette façon (Tarski 1933, Keisler 1977).
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Les théories purement abstraites sont parfois d'une utilité prodigieuse pour connaître la réalité concrète. On peut s'étonner de la déraisonnable efficacité des mathématiques pour les sciences de la Nature (Wigner 1960).
 
 
 
 
 
 
Un savoir éthique parlant ressemble à une théorie abstraite. Il s'énonce avec des principes dont la vérité est admise par la définition d'un idéal.