« Précis d'épistémologie/La perception, l'imagination et la réflexion » : différence entre les versions

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La perception de son propre corps peut être considérée comme une sorte de perception de soi-même. Par exemple les informations fournies par les capteurs de tension musculaire permettent de construire un modèle interne du corps, de la position des membres et des efforts auxquels ils sont soumis.
 
Mais la connaissance de soi-même semble êtreest plus que la perception de son corps, parce que l'âme est en permanence un témoin d'elle-même.
 
Si je vois que le ciel est bleu, je suis pas seulement informé sur l'état du ciel, je suis également informé sur moi-même, à savoir que je vois le ciel, je me connais moi-même en tant qu'être qui perçoit le ciel.
 
La réflexion est la connaissance de soi-même en tant qu'âme, c'est à dire en tant qu'être qui perçoit, imagine, ressent, et veut...
 
La réflexion requiert-elle des organes sensoriels ? Y a-t-il une interface sensorielle entre le moi perçu et le moi qui perçoit ? Lorsque je sais que je vois le ciel, est-ce un œil introspectif qui me montre que je vois le ciel ?
La réflexion accompagne naturellement la perception du monde extérieur. Elle est presque une composante nécessaire de la perception parce qu'en percevant, on se connaît soi-même en tant qu'être qui perçoit. Une représentation n'apporte pas que des informations sur l'objet représenté, elle peut aussi en dire beaucoup sur la façon de le représenter. La Joconde n'est pas seulement une représentation de Mona Lisa, elle est aussi une représentation de Léonard de Vinci.
 
Un organe sensoriel est toujours une interface entre un intérieur, le système nerveux, et un extérieur, l'environnement au delà de la peau ou le milieu intérieur en deçà. Les signaux extérieurs sont reçus par l'interface sensorielle et traduits en signaux intérieurs, utilisables par le système nerveux.
La connaissance de nos modes de représentation est une forme de réflexion. On se connaît soi-même en connaissant sa relation à l'être qu'on se représente. Par exemple, quand on se souvient, on sait qu'on se souvient, on ne pourrait pas faire la différence entre un souvenir et la perception du présent si on ne le savait pas.
 
PourLa percevoirréflexion l'environnementne ilrequiert fautpas des organes sensoriels qui relient ld'intérieurorgane àsensoriel l'extérieur.parce Même pour la perception de lqu'intérieur du corps, il n'y a unepas interfacede sensoriellesignaux entreextérieurs leà systèmetraduire nerveuxen etsignaux le reste du corps qui est perçu. Et la réflexionintérieurs, requiert-elle des organes sensoriels ? Y a-t-il une interface sensorielle entre le moi perçu et le moi qui perçoit ? Lorsque je sais que je vois le ciel, est-ce un œil introspectif qui me montre que je vois le ciel ? Il semble que non, qu'il n'y a pas de séparation entre un moi qui perçoit et un moi perçu, donc pas d'interface sensorielle. Tout se passe à l'intérieur. Toutes les informations sur l'agent, en tant qu'il perçoit, qu'il imagine, qu'il ressent ou qu'il veut, sont déjà présentes à l'intérieur de l'agent. Pour développer ses facultés de réflexion il lui suffit d'exploiter ces sources intérieures d'information. Un organe sensoriel de réflexion n'est pas nécessaire parce que les informations recherchées sont déjà présentes à l'intérieur.
La réflexion permet de développer un savoir muet sur le savoir, parce qu'on connaît le savoir en se connaissant soi-même comme un être qui sait.
 
Pour se connaître soi-même il faut se percevoir soi-même, donc se représenter soi-même. Mais où trouve-t-on ce moi que l'on doit percevoir ? Et comment fait-il pour se représenter lui-même ?
Pour percevoir l'environnement il faut des organes sensoriels qui relient l'intérieur à l'extérieur. Même pour la perception de l'intérieur du corps, il y a une interface sensorielle entre le système nerveux et le reste du corps qui est perçu. Et la réflexion, requiert-elle des organes sensoriels ? Y a-t-il une interface sensorielle entre le moi perçu et le moi qui perçoit ? Lorsque je sais que je vois le ciel, est-ce un œil introspectif qui me montre que je vois le ciel ? Il semble que non, qu'il n'y a pas de séparation entre un moi qui perçoit et un moi perçu, donc pas d'interface sensorielle. Tout se passe à l'intérieur. Toutes les informations sur l'agent, en tant qu'il perçoit, qu'il imagine, qu'il ressent ou qu'il veut, sont déjà présentes à l'intérieur de l'agent. Pour développer ses facultés de réflexion il lui suffit d'exploiter ces sources intérieures d'information. Un organe sensoriel de réflexion n'est pas nécessaire parce que les informations recherchées sont déjà présentes à l'intérieur.
 
La Joconde n'est pas seulement une représentation de Mona Lisa, elle est aussi une représentation de Léonard de Vinci, parce qu'elle porte beaucoup d'informations sur lui. Mes représentations n'apporte pas que des informations sur les êtres représentés, elles peuvent aussi en dire beaucoup sur ma façon de les représenter, et donc sur moi. Elles sont donc aussi des représentations de moi. Mes représentations du monde ne font pas que représenter le monde, elles représentent aussi le moi. On se connaît soi-même en connaissant sa relation à l'être qu'on se représente. Quand on se souvient, on sait qu'il s'agit d'une représentation du passé et on se connaît ainsi soi-même en tant qu'être qui se souvient.
 
La réflexion permet de développer un savoir muet sur le savoir, parce qu'on connaît le savoir en se connaissant soi-même comme un être qui sait.
 
La réflexion est fondamentale pour développer l'intelligence. Par exemple, un agent peut souvent imaginer comment agir avant d'agir. Dès qu'il anticipe correctement les résultats des actions qu'il pourrait entreprendre il se rend capable de les atteindre. En se connaissant lui-même comme un être qui imagine, donc en réfléchissant à ses capacités, il découvre comment les développer. Réfléchir à nos capacités nous rend capable.