« Pathologie moléculaire/peroxysomes » : différence entre les versions

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=Maladies peroxysomales=
 
Les peroxysomes sont des organites cellulaires ubiquitaires observés chez les organismes eucaryotes. Absents dedes procayotes (bactéries), ils pourraient comme les mitochondries avoir une origine endosymbiotique, c’est-à-dire être issuesissus de bactéries intra-cellualirescellulaires. AÀ la différence des mitochondries, ils ne contiennent pas de matériel génétique et toutes sesleurs protéines sont codées par des gènes nucléaires.
 
Ils participent au métabolisme des acides gras et d’autres métabolites et jouent un rôle-clé dans les processus de détoxification, en particulier des peroxydes.
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Comme les lysosomes, les peroxysomes font partie de la voie secrétoire cellulaire. Plus dynamiques, ils peuvent se répliquer en croissant de taille et en se divisant. Ces organites pourraient naître d’une scission des peroxysomes parentaux, mais également d’un bourgeonnement à partir du réticulum endoplasmique.
 
Métabolisme des lipides
 
Les peroxysomes gèrent en particulier une betabêta-oxydation des acides gras indépendantes de la carnitine.
 
==Dégradation des péroxydesperoxydes==
 
Le rôle principal des peroxysomes est de dégrader le peroxyde d'hydrogène (H2O2H<sub>2</sub>O<sub>2</sub>) toxique produit par les mitochondries. Les peroxysomes utilisent de l'O2O<sub>2</sub> et du H2O2H<sub>2</sub>O<sub>2</sub> lors de réactions d'oxydations.
 
Au cours de ces oxydations, des oxydases, comme le D-amino-acide-oxydase, ou l’urate-oxydase, enlèvent des atomes d'hydrogène libreslibre à substrats organiques spécifiques potentiellement toxiques pour la cellule. L'oxydation (RH2RH<sub>2</sub> + O2O<sub>2</sub> → R + H2O2H<sub>2</sub>O<sub>2</sub>) de ces molécules leur font perdre leur toxicité.
 
La catalase peroxysomale utilise le peroxyde d'hydrogène (H2O2H<sub>2</sub>O<sub>2</sub>) formé par d'autres réactions enzymatiques pour oxyder d'autres substrats toxiques comme les phénols, l’acide méthanoïque, l’éthanol par peroxydation. H2O2H<sub>2</sub>O<sub>2</sub> + R'H2H<sub>2</sub> → R' + 2 H2OH<sub>2</sub>O. Cette peroxydation est particulièrement importante dans les hépatocytes du foie et les cellules rénales. En cas d’excès d'H2O2H<sub>2</sub>O<sub>2</sub> cytotoxique, la catalase le transforme directement en eau par la réaction 2 H2O2H<sub>2</sub>O<sub>2</sub> → 2 H2OH<sub>2</sub>O + O2O<sub>2</sub>.
 
==Protéines peroxysomales==
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Les protéines nécessaires aux peroxysomes sont synthétisées dans le cytosol, codes par l’AND nucléaire.
 
Les protéines peroxysomales, synthétisées dans le cytosol et/ou le reticulumréticulum endoplasmique, sont spécifiquement importées dans les peroxisomes. Ces protéines peuvent pénétrer par le biais du reticulumréticulum endoplasmique pendant la biogénèsebiogenèse des peroxysomes ou par des protéines de transport transmembranaire.
 
Beaucoup de protéines peroxisomales contiennent un motif signal spécifique de trois acideacides aminéaminés, appelé PTS (peroxisomal targeting signal) et situé sur l’extrémité C-terminal, qui permet leur importation dans le peroxysomes. D’autres protéines peroxisomales contiennent un signal à leur extrémité N-terminale.
 
Le processus d’importation de protéines-cibles (porteuses du motif PTS) dans les peroxysomes reposentrepose sur un groupe de plus de 32 protéines peroxysomales appelées peroxines (PEXs : de PEX1 à PEX32), qui participent à ce processus d’importation dans les peroxysomes, par le biais d’une hydrolyse d’ATP. AÀ titre d’exemple, les peroxines PEX5 et PEX7 accompagnent leurs protéines-cargaison porteuses d’un motif PTS1 ou PTS2, respectivement, jusque dans le peroxysome ou elles se séparent de ces dernières et retournent dans le cytosol au cours d’un recyclage. Ces protéines sont d’une grande importance en pathologie car leur inactivation par mutation génique est à l’origine des maladies de la biogénèsebiogenèse peroxysomale (ou maladies peroxysomales).
 
==Les maladies de la biogenèse peroxysomale ==
 
Les mutations des gènes des peroxines (PEXs) sont à l’origine d’un groupe de maladies alléliques appelées ‘maladies de la biogenèse peroxysomale’. Il s’agit du syndrome de Zellweger (ou syndrome cérébro-hépato-rénal), de l’adrénoleucodystrophie infantile et, de la maladie de Refsum infantile et de la chondrodysplasie ponctuée rhizomélique.
 
Dans ces maladies, la microscopie électronique permet de mettre en évidence une quasi-absence de peroxysomes, en particulier dans le foie, les reins et le cerveau. La biogenèse anormale des peroxysomes entraînententraîne ainsi une perturbationsperturbation de toutes les fonctions peroxysomales, en particulier la betabêta-oxydation peroxysomale des acides gras, indépendante de la carnitine, en particulier ceux à très longue chaîne.
  
Le syndrome de Zellweger syndrome, ou syndrome cérebrohépatorénal est une maladie congénitale rare caractérisée par l'association d’un début anténatal avec anomalies morphogénétiques comportant notamment une dysmorphie faciale très caractéristique et des anomalies de migration neuronale ; d’une hypotonie néonatale sévère avec aréflexie, épilepsie et nystagmus sans aucune acquisition psychomotrice ; des troubles neuro-sensoriels (cataracte, choriorétinite, atrophie optique, surdité neuro-sensorielle) ; une petite taille avec des ponctuations épiphysaires, cryptorchidie chez les garçons ou hypertrophie clitoridienne chez les filles ; des anomalies hépato-rénales comportant des kystes hépatiques et rénaux, une fibrose hépatique ou une cirrhose et une absence de peroxysomes morphologiquement repérables. Le décès survient généralement avant l'âge de 6 mois.
 
Cette maladie entraîne un déficit de toutes les fonctions biologiques peroxysomales avec accumulation d'acides gras à très longue chaîne, de précurseurs des acides biliaires, d’acide pipécolique et d’acide phytanique, un déficit de synthèse des plasmalogènes et un déficit généralisé des protéines de la bêta-oxydation.