« Précis d'épistémologie/La modélisation du corps savant » : différence entre les versions

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La plupart des représentations internes influencent les actions non directement en commandant les muscles mais indirectement, en participant à la production d'autres représentations. Les représentations internes, sauf peut-être celles qui servent directement à commander les effecteurs, ont toujours pour fonction de produire, modifier ou supprimer d'autres représentations internes, ou au moins de participer à la dynamique de production des représentations internes.
 
Une inférence consiste à passer d'une condition à une conséquence. La conséquence est une représentation produite, inférée, à partir des représentations qui déterminent la condition. Si ces représentations sont verbales, une inférence est une étape d'un raisonnement, mais il n'est pas nécessaire que les représentations soient verbales. La perception procède par inférence muette dès qu'elle relie des conséquences et des conditions.
 
Les inférences peuvent être enchaînées parce que les conséquences peuvent être elles-mêmes des conditions qui ont des conséquences, et ainsi de suite. Les enchaînements d'inférences muettes ressemblent beaucoup à un raisonnement. La suite des représentations des conditions et de leurs conséquences est semblable à celle de leurs descriptions verbales enchaînées dans un raisonnement.
 
La perception sensorielle est à la sensation ce que la raison est à l'intuition. Les intuitions viennent spontanément mais il faut raisonner à partir d'elles pour développer le savoir rationnel auquel elles conduisent parfois. De même les sensations sont produites spontanément par les sens mais il faut procéder par inférence, produire de nouvelles représentations internes, pour développer une perception bien informée de l'être perçu. La perception sensorielle est comme un raisonnement sur les sensations.
 
 
== Les concepts ==