« La science de la finance/Le financement de l'économie » : différence entre les versions

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On dit alors qu'elle retire le bol de punch alors que la fête vient juste de commencer
Y a-t-il un antagonisme entre la lutte contre l'inflation et la lutte contre le chômage ?
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Les banques centrales ont toujours les moyens de lutter contre la hausse des prix. Il suffit de provoquer une hausse des taux d'intérêt. Mais cela a un coût. Si une inflation permanente s'est installée, il faut convaincre les agents qu'ils doivent changer leurs anticipations. Leur faire des promesses ne suffit pas, il faut leur prouver que l'inflation peut diminuer. En haussant les taux à un niveau suffisant, une banque centrale peut provoquer une récession économique. L'augmentation du chômage et la récession économique conduisent les agents à changer leurs anticipations, et après quelques mois ou années de souffrances, les anticipations ayant changées, la banque centrale peut baisser les taux d'intérêt sans faire repartir l'inflation. Cette politique monétaire, qui consiste à augmenter les taux d'intérêt pour provoquer une récession et réduire ainsi les anticipations d'inflation et du même coup l'inflation future, est parfois appelée la méthode Volcker, d'après le nom du directeur de la Réserve Fédérale des États-Unis, qui l'a appliquée, au début des années 1980. On pourrait l'appeler la politique monétaire à coups de massue : donnez des coups de massue jusqu'à ce que les gens n'aient plus envie d'acheter. Quand ils sont suffisamment assommés pour ne plus acheter, la pression à la hausse sur les prix est supprimée et l'inflation est maîtrisée.
 
=== Y a-t-il un antagonisme entre la lutte contre l'inflation et la lutte contre le chômage ? ===
 
Une surchauffe de l'économie provoque nécessairement des hausses de prix ou des pénuries. En revanche le sous-emploi réduit la pression inflationniste et peut même être déflationniste. L'inflation et le sous-emploi coexistent seulement si les agents anticipent de l'inflation, par habitude, parce que l'inflation s'est installée depuis longtemps. En l'absence de telles anticipations, le sous-emploi devrait annuler les pressions inflationnistes, parce qu'en période de ralentissement ou de baisse de l'activité économique, il est plus difficile de vendre, ce n'est donc pas le moment de monter ses prix.
 
Il faut voir dans l'inflation permanente une erreur de politique monétaire. La banque centrale n'a pas fait correctement son travail de maîtrise de l'inflation. Les anticipations d'inflation traduisent la méfiance des agents vis à vis de la compétence des autorités monétaires. Si en revanche, la confiance est établie depuis longtemps, il n'y a pas de raison que les anticipations d'inflation s'installent à nouveau. La banque centrale n'a qu'à resserrer un peu les cordons du crédit dès les premiers signes de surchauffe pour calmer les esprits. Si tout va bien on peut maîtriser ainsi l'inflation sans imposer des taux d'intérêt élevés.
 
En période de sous-emploi et en l'absence d'anticipations d'inflation, la difficulté n'est pas de lutter contre l'inflation, mais plutôt de lutter contre la déflation. Les banques centrales n'arrivent pas toujours à atteindre leur cible de 2% et les économies s'approchent parfois dangereusement du 0%. Dans de telles circonstances, la cible de 2% d'inflation conduit automatiquement la banque centrale à desserrer les cordons du crédit, ce qui est en faveur d'une reprise d'activité et donc de la diminution du chômage. Et il n'y a pas d'antagonisme avec la lutte contre l'inflation parce que celle-ci est très faible.
 
L'utilisation du pouvoir monétaire pour lutter contre le chômage est inflationniste seulement si elle augmente les anticipations d'inflation ou si elle provoque des effets de surchauffe. Mais si le chômage est élevé de tels effets ne devraient pas se produire.
 
== La politique budgétaire ==