« La science de la finance/Le financement de l'économie » : différence entre les versions

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Imaginez un pays qui connaît des années de famine et des années d'abondance. En période d'abondance, les propriétaires sont incités à faire des stocks importants. En période de famine, l'État s'endette pour acheter et distribuer progressivement les stocks. Lorsque l'abondance revient, il rembourse ses dettes et laisse les propriétaires reconstituer leurs stocks. C'est une version moderne de l'histoire de Joseph et Pharaon. La politique budgétaire contracyclique est semblable.
 
 
== Le financement de l'économie par la création monétaire ==
 
Le travail financier est essentiellement de trouver et d'évaluer des projets. Si on a trouvé un bon projet, il faut le financer. Quand les agents étaient obsédés par l'or ou les métaux précieux, quand ils croyaient que rien ne pouvait avoir de valeur s'il n'était pas convertible en or, les financiers étaient bridés dans leur volonté de financement. Il ne suffisait pas de trouver de bons projets, il fallait aussi trouver de l'or, ou en avoir dans son coffre. Désormais, cette bride est coupée. Les financiers peuvent travailler normalement, il n'ont qu'à évaluer des projets, ils n'ont plus à se soucier des réserves d'or. Le plus important est de trouver des bons projets. Dès qu'ils sont trouvés, il ne reste plus qu'à créer l'argent qui les finance. Le seul véritable problème financier est la conception et l'évaluation des projets.
 
Pour bénéficier de la prospérité, les agents doivent concevoir et réaliser de bons projets. Ils ont souvent intérêt à s'associer, de diverses façons, parce qu'ils peuvent créer de la valeur en composant leurs projets. La seule chose qui compte vraiment est le choix de ces projets, pas les fonds disponibles, parce que l'argent qui les finance peut toujours être créé. L'argent n'est jamais un problème, sauf si trop de projets sont engagés simultanément. C'est pourquoi les agents doivent se doter d'institutions de régulation des moyens financiers, afin d'éviter la surchauffe et l'inflation, ou la récession, le chômage et la déflation.
 
Lorsque l'économie n'est pas au plein emploi, ou si elle subit des pénuries, ou de l'inflation, ou de la déflation, il faut y voir une erreur de composition de tous ses projets. Le patrimoine intérieur est collectivement mal géré. Les agents ont intérêt à s'entendre et à s'organiser afin de mieux profiter des richesses qu'ils partagent.
 
Parce qu'il est l'investisseur le plus important, l'État a des moyens supplémentaires pour que l'investissement global soit adapté aux besoins et aux capacités de l'économie. Il faut qu'il soit toujours prêt à investir dans des projets profitables, afin de relancer l'économie lorsque les projets privés ne profitent pas suffisamment des opportunités disponibles, mais il faut aussi qu'il renonce à ses ardeurs et qu'il mette certains de ses projets en attente lorsque l'économie est au plein emploi, pour ne pas entraver le développement de l'économie privée.
 
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