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{{Nietzsche||[[Nietzsche - Le problème de Socrate|Le problème de Socrate]]}}
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Les principaux écrits de Nietzsche relatifs à la culture grecque sont :
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:« J'ai introduit sur la scène des choses domestiques, qui sont usuelles et familières » (Aristophane, ''Les Grenouilles'', v.959 - 961).
 
Il croyait ainsi lutter contre la décadence de la tragédie, tragédie qui, selon Nietzsche, était en réalité déjà morte. Fort de cette croyance, il crût que l'effet de l'art n'était pas adapté au public athénien. Il conçut alors une forme d'art, dont la loi, selon Nietzsche, peut être exprimée ainsi comme la loi d'une esthétique rationaliste : ''Tout doit être de l'ordre de l'entendement pour que tout puisse être entendu.'' Euripide envisage ainsi de manière critique toutes les parties de l'art : le mythe, la structure dramatique, la musique, la langue, etc.
 
Par exemple, Euripide dévoile toute l'intrigue dans le prologue de ses pièces, contrairement à Eschyle et Sophocle, qui, dans les premières scènes, font subtilement comprendre aux spectateurs ce qui doit se produire.
Le principe esthétique d'Euripide est le suivant : « Tout doit être conscient pour être beau », principe qui le fait proche de Socrate.
 
LeAinsi principe esthétique d'EuripideEuripe est-il le suivantpremier dramaturge à concevoir une esthétique consciente : « Tout doit être conscient pour être beau », principe qui le fait proche de Socrate.
 
''Socrate fut, dans la tragédie, et dans le drame musical en général, l'élément de sa dissolution.'' Socrate est selon Nietzsche un personnage anti-tragique. La décadence de la tragédie s'exprime dans les pièces d'Euripide, ami de Socrate, dont on rapporte qu'il aida le dramaturge pour la composition de ses œuvres.
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Nietzsche discerne plusieurs traits de l'évolution de la tragédie qui en montrent la décadence :
*l'érudition, le savoir conscient : l'art perd son impulsion dionysiaque. L'équilibre de la lutte tragique est rompu ;
*le spectacle devient un jeu d'échecs, une intrigue bourgeoise, ;i.e. que le raisonnement et l'examen y sont introduits :
:« De tels sentiments, c'est pourtant moi qui les inculquai à ceux-ci, en introduisant dans l'art le raisonnement et l'examen ; si bien que désormais on sait concevoir toutes choses, distinguer, et notamment tenir sa maison, ses champs et son bétail mieux qu'auparavant en y regardant bien : "Comment va cette affaire ? Pourquoi ? A quoi bon ? Qui ? Où ? Comment ? Quoi ? Qui m'a pris cela?" » (Aristophane, ''Les Grenouilles'', v. 971 - 979)
*la rhétorique l'emporte sur le dialogue : les personnages deviennent bavards et artificiels ;
*la dialectique envahit les héros de la scène