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* des '''synapses axoextracellulaires''', où un axone émet des neurotransmetteurs dans le milieu extracellulaire ;
* des '''synapses axosecrétoires''', où une synapse émet des substances chimiques dans le sang.
 
[[File:Blausen 0843 SynapseTypes.png|centre|vignette|upright=2.0|Types de synapses.]]
 
===Synapses axoextracellulaires et axosecrétoires===
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Les synapses axosecrétoires permettent à un neurone d'émettre des neurotransmetteurs dans le sang afin d'influencer le fonctionnement d'un organe situé dans le corps : cette communication qui transmet des informations ou ordres via des substances chimiques transportées par le sang est appelée la communication hormonale, et les substances chimiques en question sont des hormones. De manière générale, ces hormones sont produites par des glandes. De nombreux neurotransmetteurs sont ainsi des hormones, communication hormonale et synaptique étant assez similaires : la différence principale étant la portée, du fait que les hormones passent par le sang. Le cerveau contient quelques glandes, qui contiennent fatalement des synapses axosecrétoires. Comme exemple, on peut citer l'hypophyse, une glande située à la base du cerveau, qui gère la production de l'hormone de croissance (qui fait grandir), ou d'hormones qui contrôlent le développement sexuel.
 
[[File:Blausen 0843 SynapseTypes.png|centre|vignette|upright=2.0|Types de synapses.]]
 
===Synapses neuronales===
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Ce sont surtout les synapses entre neurones qui vont nous intéresser dans la suite du cours. Avec ces synapses, les neurones ne sont pas reliés directement, mais sont séparés par un espace vide : la '''fente synaptique'''. Lorsqu'un potentiel d'action arrive au bout de l'axone présynaptique, celui-ci entraine la libération de neurotransmetteurs, qui vont se propager jusqu'au neurone postsynaptique à travers la fente. Une fois arrivés à destination, ces neurotransmetteurs vont interagir avec des molécules à la surface du neurone postsynaptique, et se lier à elles : ces molécules sont appelées des '''récepteurs synaptiques'''. Ces récepteurs synaptiques entrainent l'ouverture de canaux ioniques, ouverture qui fait varier la tension de la membrane du neurone postsynaptique : un potentiel d'action peut être déclenché sous certaines conditions.
 
[[File:Synapse.png|centre|vignette|upright=2.0|Synapse chimique.]]
 
Les neurotransmetteurs sont libérés quand un potentiel d'action atteint le bout de l'axone, le fameux bouton synaptique. Ceux-ci étaient préalablement stockés dans le neurone, dans des espèces de sac à neurotransmetteurs : les '''vésicules synaptiques'''. Il faut noter que toutes les vésicules contiennent le même nombre de molécules de neurotransmetteur. Ainsi, la quantité de neurotransmetteurs libérée dans la fente synaptique dépend uniquement du nombre de vésicules qui fusionneront avec la membrane cellulaire. Il arrive qu'un neurone soit tellement stimulé qu'il se vide de toutes ses vésicules synaptiques : n'ayant plus de vésicules, il ne peut plus émettre de neurotransmetteurs, causant une fatigue synaptique. Quand un potentiel d'action arrive au bout d'un axone, les vésicules fusionnent avec la membrane de la cellule, déversant leur contenu à l'extérieur du neurone, dans la fente synaptique. Le mécanisme de cette fusion est relativement simple : le potentiel d'action entraine l'ouverture de canaux ioniques calcique, le calcium introduit ainsi dans l'axone. entrainant une cascade de réactions chimiques qui fait fusionner les vésicules avec la membrane de l'axone. A ce propos, on a observé que si on privait le milieu extracellulaire de calcium, les neurones ne pouvaient pas faire fusionner leurs vésicules. Évidemment, le calcium qui est rentré dans la cellule est éliminé via des pompes calcique. Cela évite au neurone d'émettre des vésicules en continu après une première entrée de calcium.
 
[[File:Neurotransmitter release.png|centre|500pxvignette|NeurotransmitterLibération releasedes neurotransmetteurs dans la fente synaptique.]]
 
Une fois qu'ils ont traversé la fente synaptique, les neurotransmetteurs se connectent à une molécule spécialisée : un '''récepteur synaptique'''. D'ordinaire, la liaison entre un récepteur et un neurotransmetteur a tendance à faire monter la tension de membrane : cette augmentation est alors appelée un '''potentiel postsynaptique excitateur''', ou PPE. Il arrive cependant que cette liaison aie l'effet inverse : elle diminue la tension de membrane. C'est alors un '''potentiel postsynaptique inhibiteur''', ou PPI. Ces potentiels inhibiteurs tendent à empêcher un neurone d'émettre un potentiel d'action. Un neurone présynaptique peut avoir un effet qui est soit excitateur, soit inhibiteur sur le neurone postsynaptique : on parle respectivement de neurones excitateurs et inhibiteur. A tout moment, le neurone fait en quelque sorte la somme des PPE et PPI qui lui parviennent sur sa dendrite. Si celle-ci dépasse un seuil bien précis, il émet un potentiel d'action. Cela arrive si suffisamment de neurotransmetteurs sont libérés dans la fente synaptique : les effets des PPE et PPI induits par chaque neurotransmetteur s'additionnent, pouvant faire dépasser le seuil. C'est ce qu'on appelle la '''sommation spatiale''' des signaux nerveux. En plus de cette sommation spatiale, on trouve aussi une '''sommation temporelle''' : une succession très rapide de PPE ou PPI peuvent cumuler leurs effets s'ils sont très rapprochés dans le temps.
 
[[File:Sommation Potentiel gradués.jpg|centre|vignette|upright=1.5|Sommation Potentiel gradués]]
 
Si les neurotransmetteurs sont libérés dans la fente synaptique, ceux-ci ne doivent pas y rester indéfiniment : si c'était le cas, une simple libération de neurotransmetteur aurait des effets durables et pourrait déclencher des PPE ou PPI durant plusieurs minutes. Il existe donc des mécanismes qui éliminent les neurotransmetteurs récemment émis de la fente synaptique. Le premier mécanisme consiste à dégrader les neurotransmetteurs à l'aide de substances chimiques qui dégradent les neurotransmetteurs en molécules plus simples. Une autre solution est de recycler les neurotransmetteurs, les capturer pour les faire rentrer dans la cellule et les remettre en réserve dans les vésicules synaptiques. Ce système de '''recapture''' est pris en charge par les neurones présynaptiques, mais aussi par les cellules gliales.
 
[[File:SynapseSchematic unlabeled.svg|centre|500pxvignette|upright=1.5|Schéma détaillé d'une synapse.]]
 
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