« Photographie/Objectifs/Objectifs de longue focale et téléobjectifs » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
m Formatage, ajout de div style="text-align: center;"
Ligne 15 :
L'un des meilleurs exemples est l'objectif [[Photographie/Fabricants/Leica/Leica Telyt 400 mm f/6,8|Telyt 400 mm f/6,8]] commercialisé par Leica de 1968 à 1994 ne comporte que deux lentilles accolées pour former un doublet et sa longueur à l'état rétracté est de 384 mm. En y ajoutant l'épaisseur du boîtier (Leicaflex, Leica M ou chambre Visoflex) on obtient... un peu plus de 400 mm depuis le plan du film lorsque la mise au point est réglée sur l'infini. Grosso modo, on a donc un bloc optique simple monté au bout d'un long tuyau qui s'allonge encore lorsque l'on photographie un sujet rapproché ; la nécessité de rester dans des limites raisonnables fait que la distance minimale de mise au point est de 3,6 m, le champ photographié mesure alors 158 x 236 mm.
 
<div style="text-align: center;">
<gallery widths="300px" heights="240px">
1-telyt 400.JPG|Leica Telyt 400 mm f/6,8
</gallery>
</centerdiv>
 
Cet objectif qui ne pèse « que » 1 840 g se sépare en deux parties pour faciliter son transport et son rangement. La possibilité de le monter sur de nombreux boîtiers modernes, via des bagues d'adaptation, et la qualité des images qu'il fournit le rendent encore attractif malgré son âge ; il est recherché et toujours bien coté en occasion.
Ligne 28 :
 
Comme indiqué plus haut, tous les téléobjectifs répondent plus ou moins à une formule optique éprouvée depuis longtemps, la lumière traversant successivement un groupe de lentilles globalement convergent, puis un second groupe globalement divergent, avant d'arriver jusqu'à la surface sensible.
<div style="text-align: center;">
<gallery widths="240px" heights="200px">
Busch Bis-Telar, 1905.svg
Tele lens.svg
</gallery>
</centerdiv>
La figure ci-dessous montre le cheminement des rayons lumineux dans les deux blocs, symbolisés ici par L<sub>1</sub> et L<sub>2</sub>. Un faisceau de rayons parallèles, issus d'une source située à l'infini, ressort de L<sub>1</sub> sous forme d'un faisceau assez fortement convergent, puis de L<sub>2</sub> avec une convergence moindre, atteignant finalement le foyer F.
 
Tout se passe comme si l'on avait disposé une lentille convergente unique au niveau du plan H, et bien entendu la distance de ce plan au foyer représente la distance focale. Il apparaît alors que les éléments optiques ont été rapprochés du foyer et qu'il est donc possible de construire un système moins encombrant qu'avec un élément convergent unique.
<div style="text-align: center;">
<gallery widths="500px" heights="240px">
Teledesign1.svg
</gallery>
</centerdiv>
À partir de ce schéma de base les formules optiques varient presque à l'infini. En voici trois exemples parmi d'autres, dans une gamme de focales « moyenne ».
<div style="text-align: center;">
<gallery widths="240px" heights="200px">
Rokkor 1.7.png|[[Photographie/Fabricants/Minolta/Minolta Rokkor 85 mm f/1,7|Minolta Rokkor 85 mm f/1,7]]
Ligne 49 :
ISCO Tele-Westanar 1-4-180 (Exakta).jpg|[[Photographie/Fabricants/Isco/Isco Tele-Westanar 180 mm f/4|Isco Tele-Westanar 180 mm f/4]]
</gallery>
</centerdiv>
Les « super téléobjectifs » répondent aux besoins très particuliers des reporters sportifs et des photographes animaliers. Les focales utilisables sur le terrain vont grosso modo de 400 à 800 mm. Seuls quelques fabricants possèdent le savoir faire et l'envergure industrielle nécessaires pour la conception, la fabrication et la commercialisation de ces pièces d'optique extraordinaires à tous points de vue, conciliant un « piqué » irréprochable, un encombrement relativement raisonnable, un poids pas trop élevé, une luminosité élevée et une solidité à toute épreuve ou presque.
 
Le prix de ces téléobjectifs atteint ou dépasse largement celui d'une petite voiture, ce qui les met hors de portée de l'amateur moyen, qui n'en a d'ailleurs pas forcément l'usage.
<div style="text-align: center;">
<gallery widths="600px" heights="400px">
Canon EF 500mm F4L IS II USM super telephoto lens (cutaway model).jpg|Coupe du super téléobjectif [[Photographie/Fabricants/Canon/Canon EF 500 mm f/4 L IS II USM|Canon EF 500 mm f/4 L IS II USM]]
</gallery>
</centerdiv>
 
Il existe également des téléobjectifs de focale encore supérieure, 1 000, 1 200, 1 700, voire 2 500 mm. Oublions. Mais si malgré tout vous êtes prêt à débourser le prix d'un autobus pour en acquérir un, pensez tout de même à réserver quelque argent pour rémunérer l'équipe de sherpas qui assurera son transport et celui des accessoires qui vont avec, en particulier un trépied capable de supporter sans fléchir une charge pouvant atteindre plusieurs dizaines de kg.
 
<div style="text-align: center;">
<gallery widths="450px" heights="300px">
Photokina.jpg|[[PhotographieFabricants/Sigma/Sigma 200-500 mm f/2,8 EX DG APO|Sigma 200-500 mm f/2,8 EX DG APO]] (15,7 kg seulement)
</gallery>
</centerdiv>
 
Voir aussi :
Ligne 115 :
En présence de turbulences atmosphériques, non seulement le meilleur téléobjectif du monde ne fournira jamais d'image parfaite des objets éloignés, mais les dégâts seront toujours d'autant plus importants que sa focale sera plus longue.
 
<div style="text-align: center;"><gallery widths="420px" heights="250px">
Cabanes ostréicoles d'Arès montrant les déformations dues aux turbulences atmosphériques, par Jean-Jacques Milan.jpg|Cette photographie des cabanes ostréicoles d'Arès et de leur environnement (Gironde), photographiés au téléobjectif (équivalent 24 x 36 environ 400 mm), montre le manque de piqué et les déformations dues aux turbulences atmosphériques.
Cabanes ostréicoles d'Arès montrant les déformations dues aux turbulences atmosphériques, détail, par Jean-Jacques Milan.jpg|Détail de la photographie précédente. Les déformations sont bien visibles dans les zones de contraste thermique, en particulier près du sol et au niveau du toit ; voir notamment le bas et le haut des poteaux, l'angle du mur à gauche, etc.
</gallery></centerdiv>
 
=== Les deux yeux ouverts ===
Ligne 126 :
La photographie ci-dessous, par exemple, a été faite avec un objectif de 300 mm, équivalent 480 mm avec un appareil demi format (et fortement recadrée par la suite). Le saut des dauphins est très rapide et peut se produire n'importe où au large. Si l'on se contente de la vision dans le viseur, la probabilité de réussir à les photographier est extrêmement très faible. En revanche si l'on garde les deux yeux ouverts, on peut percevoir à la fois, d'un œil, ce qui se passe dans le cadre et de l'autre, l'ensemble de l'environnement. Ainsi, dès qu'il se passe quelque chose, on peut orienter le téléobjectif pour tenter d'enregistrer l'événement. À ce petit jeu on ne gagne pas à tous les coups mais on augmente notablement ses chances d'obtenir une image intéressante.
 
<div style="text-align: center;"><gallery widths="420px" heights="250px">
Dauphins par Jean-Jacques Milan.jpg|'''Natation synchronisée''' <br/>Trois dauphins jouent au milieu du détroit de Gibraltar,<br/>ils étaient à environ 300-400 m du ferry, en août 2015.
</gallery></centerdiv>
 
Garder les deux yeux ouverts nécessite une certaine habitude. Les deux images perçues simultanément sont en effet très différentes mais le cerveau s'habitue au bout d'un certain temps, comme il peut le faire en d'autres circonstances, par exemple quand on porte pour la première fois des lunettes munies de verres progressifs.