« Vol balistique et missiles balistiques » : différence entre les versions
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===Les modes d'action===
Plusieurs modes d'action sont possibles. On les trouve dans la littérature sous la forme de défenses ''endo-atmosphériques, haut-endo-atmosphériques, exo-atmosphériques’'. Des termes manquent de clarté. Pour les comprendre, voici
et simples.
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Conséquence: l’atmosphère pose un problème à la détection infrarouge. Il n’y a pas de problème dans l’espace, très froid. Il y en a un peu plus dans la très haute atmosphère. Mais le faible nombre de molécules d’air ne provoque pas un échauffement qui interdirait le fonctionnement de la détection infrarouge.. En revanche le détecteur infrarouge ne peut pas fonctionner dans l'atmosphère proche de la Terre. Elle est trop dense.
▲'''Dernière observation'''. Bien se souvenir (voir plus haut) que, d’une côté la vitesse de l’arme - et donc sa portée maximale - et de l’autre l’altitude de son apogée sont totalement liées.
Si l’on va très vite elle va très haut. On ne peut pas aller très vite (et donc très loin ou très près) en restant dans l’atmosphère. On va forcément dans l’espace. Et réciproquement si l’on reste dans l’atmosphère ou presque, c’est que l’on va lentement et donc pas très loin.
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Ce sont des satellites et des radars qui vont calculer le trajectoire et le point de rendez-vous de l’intercepteur (le véhicule tueur). Il est lancé par un missile balistique sur ordre du système d’alerte et d’interception spatiale.
'''L'interception
La trajectoire de l’arme assaillante (trajectoire elliptique en bleu, portée 3000km) est déterminée par les observations successives d’un satellite puis d’un radar
[[File:Missile balistique 18.pdf|center|thumb|800px|Interception spatiale]]
*'''Image 1'''.Le satellite d’alerte observe en infrarouge l’allumage du missile balistique assaillant (
*'''Image 2'''. Le satellite donne alors les
*'''Image
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Les armes ni lentes ni très rapides (4 à 5 km/s) posent, on l’a dit, un problème particulier. Leur trajet dans l’espace est trop court pour y être interceptées mais leur vitesse d’arrivé interdit de les traiter par un missile de défense aérienne élargie.
L’intercepteur est un missile. Il est proche
La complexité de cette détection, on l’a dit aussi, vient de ce que le détecteur infrarouge doit rester à une température très faible alors qu’il est échauffé par le frottement de l’air résiduel ce qui complexifie sa technologie. Par ailleurs c’est tout le missile qu’il faut, in fine déplacer latéralement pour rencontrer la cible la et non pas un (petit ) Kill Vehicle, comme il en est pour l’interception dans l’espace. Aussi la capacité de ces intercepteurs est-elle limitée à des armes pas trop rapides ce qui correspond à un portée maximum de 3000km environ.
'''Les grands équipements'''▼
'''Les radars'''
==== Cas particulier de l’emploi d’armes nucléaires ====▼
[[File:Sbx underway.jpg|thumb|Radar de détection des armes balistiques très rapides et de très longue portée]]▼
Plusieurs satellites de détection en infrarouge sont nécessaires dont l’un se trouvera bien placé pour saisir l’instant même
Ce qui est demandé au radar, la trajectographie de l’arme, en fait un outil d’une remarquable complexité. Il doit "voir" à plusieurs milliers de kilomètres un objet conique qui s'est séparé du missile balistique (l'ogive) de toute petite dimension (diamètre de la base de l'ordre de 50cm, hauteur de l'ordre de 150cm) . Une raison pour le placer au plus près de la menace, l'autre étant la rotondité de la Terre et donc le besoin de voir l'objet au-dessus de l'horizon du radar le plus tôt possible. Selon la géographie le radar sera implanté au sol, ou en mer
Tant que la technologie n’a pas permis la réalisation de satellites de surveillance (avec leur détection infrarouge) et d’énormes radars (avec leur capacité de trajectographie lointaine d'objets très petits), seul des tirs nucléaires peuvent détruire les armes nucléaires balistiques assaillantes. ▼
'''Les missiles balistiques'''
Américains et russes, seuls à pouvoir se doter de telles capacités, sont convenus par le [[traité ABM]] de 1972 d’en limiter l’implantation à deux sites. ▼
Les missiles anti-missiles balistiques sont, pour la première génération, des missiles balistiques dont l’arme nucléaire est remplacée par un
Les américains ont construit des intercepteurs tels les [[Sprint (armement)]], [[LIM-49A Spartan]], [[MIM-14 Nike-Hercules]] dotés d’armes nucléaires, certaines privilégiant l’émission de neutrons pour détruire les composants électroniques des armes nucléaires assaillantes et en interdire l’explosion. Pour autant ils en ont abandonné le principe, même si le traité ABM le leur permettait. Le premier et le seul système qu'ils ont déployé (à Grand Forks dans le Dakota du Nord) a été fermé par décision du Congrès six mois après sa mise en service<ref name="Le Duel"> Le duel USA-URSS dans l'espace. Jean-Pierre Clerc et Paul Iorcète, Autrement Éditions, 1986 {{p.|28}}</ref>. ▼
===Exemples d'interceptions d'armes à très grande vitesse=== ▼
Des exemples sont utiles. En effet
Une balle de fusil au sortir du canon a une vitesse de l’ordre de 1000m/s. Comme on l’a vu plus haut, à 1 km/s on ne va pas bien loin. D’évidence parler de la vitesse d’une balle de fusil c’est n’avoir rien compris aux trajectoires elliptiques des armes ni à la mécanique de Newton appliquée à la Terre.▼
Il convenait donc de dire: "on va détruire une arme qui va de quatre à sept fois plus vite qu’une balle de fusil par un véhicule qui va presque sept fois plus vite et cela fonctionne".▼
On le montre ci-dessous. ▼
▲'''Les grands équipements'''
====Dans l'espace====
▲[[File:Sbx underway.jpg|thumb|Radar de détection des armes balistiques très rapides et de très longue portée]]
▲Plusieurs satellites de détection en infrarouge sont nécessaires dont l’un se trouvera bien placé pour saisir l’instant même d’allumage du missile balistique assaillant, en donner les caractéristiques (analyse de la lumière émise propre à des catégories de missiles) et informer le radar de la trajectoire ce qui lui permettra de se mettre en position d'attente.
Les américains ont conduit de nombreuses interceptions dans la partie spatiale (dite par eux ''midcourse'') de la trajectoire de l'arme assaillante à très grande vitesse avec le programme Ground-Based Midcourse Défense
▲Ce qui est demandé au radar, la trajectographie de l’arme, en fait un outil d’une remarquable complexité. Il doit "voir" à plusieurs milliers de kilomètres un objet conique qui s'est séparé du missile balistique (l'ogive) de toute petite dimension (diamètre de la base de l'ordre de 50cm, hauteur de l'ordre de 150cm) . Une raison pour le placer au plus près de la menace, l'autre étant la rotondité de la Terre et donc le besoin de voir l'objet au-dessus de l'horizon du radar le plus tôt possible. Selon la géographie le radar sera implanté au sol, ou en mer comme le [[ Sea-based X-band Radar ]] américain.
Puis les succès sont devenus majoritaires.
La Chine n’a pas fait de même. Elle a choisi pour première cible le 11 janvier 2007 un de ses vieux satellites (vitesse supérieurs à 8km/s pour mémoire), ce qui, incidemment, a créé plus de mille débris dans un espace proche qui en a déjà trop. L’idée est la même
▲Les missiles anti-missiles balistiques sont, pour la première génération, des missiles balistiques dont l’arme nucléaire est remplacée par un Kill Véhicule. C'est la cas du [[Ground-Based Interceptor]] (GBI) en Alaska. On cherche ensuite à les améliorer pour qu’il aillent encore plus vite, le temps dévolu à l’interception étant très court. Il faut un missile balistique qui atteigne la vitesse de 6 km/s en une minute et non pas en trois minute comme le GBI.
La Chine a fait enfin sa première interception complète le 11 janvier 2010 montrant ainsi au monde le seuil technologique qu’elle avait atteint [http://secretdefense.blogs.liberation.fr/defense/2010/01/la-chine-teste-un-syst%C3%A8me-antimissile.html], tant dans la destruction (assez facile) des satellites que celle (plus difficile) des armes balistiques.▼
Des voix se sont élevés contre la maîtrise militaire de l’espace, dite « arsenalisation de l’espace » [http://www.assemblee-nationale.fr/13/pdf/rap-info/i0688.pdf.]mais d’autres l’estiment inéluctable et observent le retard de l’Europe.▼
Dans le cadre de la
===Remarques===
▲===Exemples d'interceptions===
▲Tant que la technologie n’a pas permis la réalisation de satellites de surveillance (avec leur détection infrarouge) et d’énormes radars (avec leur capacité de trajectographie lointaine d'objets très petits), seul des tirs nucléaires
▲Des exemples sont utiles. En effet des analystes qui se sont penchés il y a quelques années sur l’interception à haute vitesse dont ils doutaient beaucoup utilisaient l’expression suivante: « c’est comme si l’on voulait arrêter un balle de fusil avec une autre balle de fusil ».
▲Américains et russes, seuls à pouvoir se doter de telles capacités, sont convenus par le
▲Une balle de fusil au sortir du canon a une vitesse de l’ordre de 1000m/s. Comme on l’a vu plus haut, à 1 km/s on ne va pas bien loin. D’évidence parler de la vitesse d’une balle de fusil c’est n’avoir rien compris aux trajectoires elliptiques des armes ni à la mécanique de Newton appliquée à la Terre.
▲Les américains ont construit des intercepteurs
▲Il convenait donc de dire: "on va détruire une arme qui va de quatre à sept fois plus vite qu’une balle de fusil par un véhicule qui va presque sept fois plus vite et cela fonctionne".
Les russes ont conservé et conservent toujours aujourd’hui une défense de Moscou par armes nucléaires.
====Dénonciation du Traité ABM====
▲On le montre ci-dessous.
La dénonciation par les américains du traité ABM en 2002 est due à leur supériorité technologique à ce moment là. Elle résulte des travaux lancés par l’Initiative de défense stratégique.
Ils commencent alors à disposer des moyens (satellites, radars, moyens de calcul temps réel) qui leur permettent de réaliser et de positionner dans le monde là où cela leur serait utile les effecteurs à venir (les missiles ou les missiles balistiques et leurs KV désormais tous non nucléaires), ce que le traité ABM leur aurait interdit. D’autres raisons ont été aussi avancées.
▲Les américains ont conduit de nombreuses interceptions dans la partie spatiale (dite par eux ''midcourse'') de la trajectoire de l'arme assaillante avec le programme Ground-Based Midcourse Défense [[:en:Ground-Based Midcourse Defense|Ground-Based Midcourse Defense]] . L’article Wikipédia qui y est consacré est riche d’enseignements sur les difficultés rencontrées. On voit (essai IFT5) que dans les premiers essais la maquette de l’arme assaillante émettait sa position GPS pour faciliter l’interception.
▲La Chine n’a pas fait de même. Elle a choisi pour première cible le 11 janvier 2007 un de ses vieux satellites, ce qui, incidemment, a créé plus de mille débris dans un espace proche qui en a déjà trop. L’idée est la même: faciliter l’action du missile balistique qui va lancer le KV par une connaissance sûre de la trajectoire de l’objet à détruire. Celle de tous les satellites est évidemment parfaitement connue, longtemps avant le tir du KV ce qui facilite les choses.
▲La Chine a fait sa première interception complète le 11 janvier 2010 montrant ainsi au monde le seuil technologique qu’elle avait atteint [http://secretdefense.blogs.liberation.fr/defense/2010/01/la-chine-teste-un-syst%C3%A8me-antimissile.html], tant dans la destruction (assez facile) des satellites que celle (plus difficile) des armes balistiques.
▲Des voix se sont élevés contre la maîtrise militaire de l’espace, dite « arsenalisation de l’espace » [http://www.assemblee-nationale.fr/13/pdf/rap-info/i0688.pdf.]mais d’autres l’estiment inéluctable et observent le retard de l’Europe.
▲====Haut - endo atmosphériques (atmosphère raréfiée) ====
▲Dans le cadre de la [[Terminal High Altitude Area Defense]] les américains ont réalisé de nombreux essais avec le THAAD [http://www.raytheon.com/capabilities/products/sm-3/]. Ces essais sont détaillés dans l'article qui lui est consacré.
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