« Vol balistique et missiles balistiques » : différence entre les versions
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===Introduction===
Les missiles balistiques se classent aujourd'hui en deux groupes selon qu’ils
Initialement, leur développement n’a eu cesse de les rendre les plus aboutis possible pour cause de stratégie nucléaire
La stratégie nucléaire fait l’objet d’une brève analyse en fin de ce livre.
Pour autant elle n’a pas exclu l’emploi tactique de missiles balistiques dotés d’armes conventionnelles. En effet, - soit parce que les premiers
L’emport de charges conventionnelles par les missiles balistiques confère
=== Destruction des armes des missiles balistiques ===
Pour détruire les armes d'un missile balistique on peut:
*soit détruire le missile balistique lui-même avant qu'il les ait lancées;
*soit détruire les armes un fois lancées sur leurs trajectoires (elliptiques et prévisibles).
serait capable de détruire un missile balistique durant sa phase propulsée.Aucun système opérationnel de ce type n’existe à ce jour.
Il s’en déduit qu’aujourd’hui on ne peut empêcher un missile balistique convenablement protégé (silos, emport par sous-marin…) de lancer son ou ses arme(s).
La défense contre les missiles balistiques ne porte donc
===Les modes d'action===
Plusieurs modes d'action sont possibles.
et simples.
'''Première observation'''. La très grande vitesse oblige à détruire par collision et non plus par explosion d’une charge.Explication. ▼
La vitesse de rapprochement est de 5 + 5 = 10km/s soit 1 mètre en un dixième de milli-seconde. En moins d’un dixième de milli-seconde l’arme de défense doit décider de l’instant de son explosion
La réalité technique, la puissance de calcul rend la décision impossible en un temps aussi court. Seule la collision
▲'''Première observation'''. La très grande vitesse oblige à détruire par collision et non plus par explosion d’une charge.
▲Explication. Prendre le cas d’une arme qui se déplace à 5km/s (ce n’est pas la plus rapide) vers laquelle on envoie une arme de défense qui irait à la même vitesse (il faut intercepter loin et donc vite).
▲La vitesse de rapprochement est de 5+5 = 10km/s soit 1 mètre en un dixième de milli-seconde. En moins d’un dixième de milli-seconde l’arme de défense doit décider de l’instant de son explosion, à calculer pour que l’explosif détone et place à bonne distance le barreau d’acier destructeur qui l’entoure afin de toucher sans erreur l’arme assaillante.
▲La réalité technique rend la décision impossible en un temps aussi court. Seule la collision permet la destruction.
On ne parle plus d’arme mais de « véhicule tueur » (Kill Vehicle, KV en anglais) qui va à la rencontre de l’arme assaillante.
'''Deuxième observation'''. Aller à la rencontre impose une détection par détecteur infra-rouge. ▼
Explication. Ce mode de détection est passif. On ne perd pas le temps d’envoyer une onde (radar) et d’en attendre l’écho, même s’il s’agit d’une onde électromagnétique. Le traitement du signal est beaucoup plus immédiat en infrarouge tandis que l’arme qui a été échauffée pendant la phase propulsée (frottement de l’air au départ sur la coiffe et, après son largage, sur l’arme tant qu’il reste de l’atmosphère) est vue par le détecteur du véhicule tueur comme « chaude » sur un fond de ciel « froid », ce qui est parfait pour la détection infrarouge.▼
▲'''Deuxième observation'''. Aller à la rencontre impose une détection par détecteur infra-rouge. Explication.
'''Troisième observation''', importante conséquence de la deuxième. Un détecteur infrarouge impose un système de refroidissement continu à des températures extrêmement basses (-XXX°C) à installer dans le véhicule tueur, lequel va être très échauffé pendant le parcours dans l’atmosphère à la rencontre de la cible.▼
Conséquence: l’atmosphère pose un problème à la détection infrarouge. Il n’y a pas de problème dans l’espace, très froid. Il y en a un peu dans la très haute atmosphère dont le faible nombre de molécules d’air ne provoque pas, pour autant, un échauffement qui interdirait le fonctionnement. En revanche le détecteur infrarouge ne peut pas fonctionner dans l'atmosphère proche de la Terre, trop dense.▼
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'''Troisième observation''', importante conséquence de la deuxième.
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▲Conséquence: l’atmosphère pose un problème à la détection infrarouge. Il n’y a pas de problème dans l’espace, très froid. Il y en a un peu plus dans la très haute atmosphère.
'''Dernière observation'''. Bien se souvenir (voir plus haut) que, d’une côté la vitesse de l’arme - et donc sa portée maximale - et de l’autre l’altitude de son apogée sont totalement liées.
Si l’on va très vite elle va très haut. On ne peut pas aller très vite (et donc très loin ou très près) en restant dans l’atmosphère. On va forcément dans l’espace. Et réciproquement si l’on reste dans l’atmosphère ou presque, c’est que l’on va lentement et donc pas très loin.
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Là on peut envoyer dans l’espace un Véhicule tueur, lancé comme une arme par un missile balistique sur une trajectoire calculée pour faire se rencontrer l’arme assaillante et le véhicule défenseur.
On parle de défense dans l’espace
*'''les armes moins rapides''' des missiles balistiques à
Là il n’y a plus de parcours spatial suffisamment long pour pouvoir intercepter dans l’espace
On parle de défense en haute atmosphère
*'''les armes peu rapides''' des missile balistiques mono-étages
Là il n’y a plus de parcours suffisant en haute atmosphère.
Ce qui sauve la défense, c’est que ces armes ont une vitesse (relativement) faible, un peu supérieure à celle des meilleurs avions de chasse. La défense va donc agir avec les missiles normalement utilisés contre les avions, après en avoir sensiblement amélioré leurs performances.
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L’intercepteur des armes lentes (2 à 3 km/s) est un missile de défense anti aérienne initialement prévu pour la destruction des avions dont il convient de développer des versions plus performantes.
Ce sont des missiles (dits tactiques) qui utilisent l’air pour se mouvoir. Fortement améliorés pour traiter des armes assaillantes plus petites et un peu plus rapides que les avions, ils deviennent
Les armes lentes ont une portée maximum de quelques centaines de kilomètres. Elles sont donc utilisées contre des villes proches du point de lancement ou, surtout, contre des troupes au sol dans un théâtre d’opération qui, lui aussi, leur est proche. On parle alors de « défense de théâtre »
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[[File:Missile balistique 16.pdf|thumb|Portées]]
Les armes très rapides (6 à
Ce qui les caractérise, c’est d’avoir un très long parcours prévisible dans l’espace au cours duquel on peut les intercepter
Ce sont des satellites et des radars qui vont calculer le trajectoire et le point de rendez-vous de l’intercepteur (le véhicule tueur). Il est lancé par un missile balistique sur ordre du système d’alerte et d’interception spatiale.
Il ne peut être suffisamment précis pour faire aller à la rencontre - et donc au choc -l’arme et l’intercepteur. La trajectoire (dont on montre ci-dessous comment elle sera déterminée) sera toujours imparfaite. Ce sera le rôle du "véhicule tueur" de réaliser les petites et dernières corrections de trajectoire qui s'imposeront pour aller au choc.
La trajectoire de l’arme assaillante est déterminée par les observations successives d’un satellite puis d’un radar (dans les schémas ci-dessous la Terre est représentée plate).▼
▲'''L'interception de déroule de la façon suivante:'''
▲La trajectoire de l’arme assaillante est déterminée par les observations successives d’un satellite puis d’un radar (dans les schémas la Terre est représentée plate).
*'''Image 1'''.Le satellite d’alerte observe en infrarouge l’allumage du missile balistique assaillant (image 1 en 1) et le suit jusqu’à la fin du parcours propulsé et la séparation de l’arme (en 2). Cette phase, très brève, dure au plus trois minutes. Après trois minutes (pour les plus longues portées, la moitié dans le cas de ce schéma) le missile balistique s’est totalement détruit (séparations successives des étages et arrêt de propulsion du dernier étage). Le satellite ne reçoit plus les informations venant de la combustion des étages.▼
▲[[File:Missile balistique 18.pdf|center|thumb|700px|Interception spatiale]]
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▲*Le satellite d’alerte observe en infrarouge l’allumage du missile balistique assaillant (image 1 en 1) et le suit jusqu’à la fin du parcours propulsé et la séparation de l’arme (en 2). Cette phase, très brève, dure au plus trois minutes. Après trois minutes (pour les plus longues portées, la moitié dans le cas de ce schéma) le missile balistique s’est totalement détruit (séparations successives des étages et arrêt de propulsion du dernier étage). Le satellite ne reçoit plus les informations venant de la combustion des étages.
*'''Image 2'''.Le KV est lancé quelques minutes après sur la trajectoire calculée (ellipse2, en pointillé) pour que le choc se produise en 6. Mais la trajectoire calculée par le radar ne peut être parfaite. Doté d’une capacité de détection infrarouge, le KV dès qu’il est « en vue » de l’arme assaillante (
▲*Il donne alors les informations qu’il vient de recevoir au radar d’alerte (image 2). À cause de la rotondité de la terre le radar doit attendre que l’arme soit visible (en 3). Il est placé au plus près de la menace, là où c’est possible, pour ne pas perdre trop de temps dans la détermination de la trajectoire . Quand l’arme est en 4, le radar considère avoir eu suffisamment d’information pour déterminer la trajectoire de l'arme (ellipse1) et calculer le point futur de rencontre (en 6). D'ailleurs, il ne faut pas qu’il perde trop de temps dans le déclenchement de la riposte. Aussi, connaissant les caractéristiques du missile balistique qui va envoyer le KV au contact de l’arme, il lui transmet sa trajectoire à venir lui et ordonne son lancement (image 3).
▲*Le KV est lancé quelques minutes après sur la trajectoire calculée (ellipse2, en pointillé) pour que le choc se produise en 6. Mais la trajectoire calculée par le radar ne peut être parfaite. Doté d’une capacité de détection infrarouge, le KV dès qu’il est « en vue » de l’arme assaillante (image 4) recalcule de façon fine la trajectoire de collision et corrige les erreurs en se déplaçant un peu selon quatre axes à l’aide de ses quatre moteurs fusée tout en poursuivant sa trajectoire (image 4 agrandie en 5) ce qui conduit à la collision prévue en 6.
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La complexité de cette détection vient de ce que le détecteur infrarouge doit rester à une température très faible alors qu’il est échauffé par le frottement de l’air résiduel ce qui complexifie sa technologie. Par ailleurs c’est tout le missile qu’il faut, in fine déplacer latéralement pour rencontrer la cible la et non pas un (petit ) Kill Vehicle, comme il en est pour l’interception dans l’espace. Aussi la capacité de ces intercepteurs est-elle limitée à des armes pas trop rapides ce qui correspond à un portée maximum de 3000km environ.
==== Cas particulier de l’emploi d’armes nucléaires ====
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=Réflexion sur les armes nucléaires=
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