« Mémoire/L'oubli en mémoire déclarative » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Ligne 21 :
Mais dans ce cas, comment expliquer que le passage du temps favorise l'oubli ? On peut naturellement rendre compte de ce fait par une dégradation des souvenirs avec le temps ou l'âge, mais alors comment expliquer que ce phénomène touche aussi des souvenir disponibles mais inaccessibles ? Pour résoudre ce paradoxe, les psychologues ont découvert/inventé divers mécanismes complémentaires à l'effacement temporel des souvenirs. Ces mécanismes sont relativement bien corrélés au passage du temps, ce qui permet de rendre compte de l'effet du temps sur la mémoire. Ces mécanismes sont peu nombreux, e on peut en distinguer trois principaux : la fluctuation du contexte, les interférences, et l'oubli induit par le rappel.
 
===Interférences===
 
Il existe une dernière cause pour l'oubli : lesLes phénomènes d''''interférences'''. Ils surviennent quand l'apprentissage d'une information empêche le rappel d'une autre. Celles-ci apparaissent quand plusieurs informations sont reliées à un même indice de récupération : ces items entrent en compétition pour le rappel, diminuant leurs chances de rappel respectives. Mais d'autres protocoles expérimentaux sont allés plus loin, et ont cherché à savoir si l'ordre de présentation des informations jouait sur l'interférence. Selon l'ordre d’apprentissage des informations interférentes, on distingue deux types d'interférences : pro-active, et rétroactive.
 
Dans l''''interférence pro-active''', d'anciennes connaissances empêchent la mémorisation de nouvelles idées. C'est ce qui explique que quelqu'un qui a appris l'anglais aura plus de mal à apprendre l'italien, par exemple. Premier indice en faveur de ce phénomène d'interférence, on peut remarquer que plus une liste de mots est longue, plus le taux de rappel diminue. Une liste de 50 mots sera rappelée à 50 %, tandis qu'une liste de 100 mots ne sera rappelée qu'à 25 %. Autre expérience : on prend deux groupes de cobayes, auxquels on fait apprendre des listes de mots. Le premier groupe doit apprendre deux listes : une liste A, et une liste B. Le second groupe doit se contenter d'apprendre la liste B. Pour limiter les biais, on fait en sorte que les cobayes aient un temps de repos entre l'apprentissage de chaque liste, et on décale le rappel. Dans ces conditions, on remarque que le groupe qui a du apprendre deux listes a des résultats nettement moins bons : on passe de 70 à 40 % ! De plus, rajouter des listes à apprendre augmente encore l'effet : rajouter un troisième jour diminue l'efficacité à 25 %. Et ainsi de suite. Et cette conclusion se généralise dans d'autres expériences, qui ont montré que cet effet ne marche pas que pour des listes de mots.