« Psychologie cognitive pour l'enseignant/L'apprentissage de la lecture » : différence entre les versions

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Reste qu'une fois perçus, les groupes de lettres doivent être traités, et activer un mot dans le lexique mental. Le modèle psychologique le plus utilisé à ce jour est le modèle du double codage. Ce modèle dit que les mots familiers sont reconnus par un processus visuel, tandis que les mots inconnus sont décodés phonologiquement. Le lecteur expert dispose ainsi d'une '''voie d'adressage''' visuelle et d'une '''voie d'assemblage''' phonologique. D'après la version la plus récente de ce modèle, les deux voies s'activent en parallèle lors de la lecture d'un mot, et c'est la plus rapide ou la plus adaptée qui l'emporte.
 
Les observations sur des patients ayant des lésions au cerveau a montré qu'une des deux voie peut être touchée dans que l'autre ne le soit.
 
===Voie d'assemblage===
 
Lorsque notre cerveau fait face à un mot peu fréquent ou inconnu, c'est la voie d'assemblage qui doit prendre le relai. Celle-ci consiste en un décodage conscient du mot à lire, basé sur une décompositionutilisation phonologiquedes ducorrespondances motentre graphèmes et phonèmes. ContrairementLe àproblème, cec'est que racontentles certainsphonèmes partisansne dessont méthodespas alphabétiquel'unité de base du langage, ledu déchiffragemoins nepour sun sujet qui n'automatisea pas reçu un entrainement spécifique. LaDes voieexpériences d'adressagefaites estpar belSavin et bienBecker séparée(1970) ont montré que des élèves reconnaissent plus rapidement les syllabes que les phonèmes. Et c'est sans compter que l'on n'a pas pu observer de lacapacité voieà ddécouper le langage en phonémes avant 6 ou 7 ans, l'adressageâge :auquel desl'enfant observationsapprend surà deslire. patientsIl ayantsemblerait desque lésionsl'unité aude cerveausegmentation ade montréla langue soit la syllabe, plutôt que le phonème. Ceci dit, les recherches sur la conscience phonologique montrent que celle-ci a une desefficacité deuxréelle voiesur peutl'apprentissage êtrede touchéela danslecture. Le fait est que la conscience phonologique liée aux phonèmes n'est pas innée, et que l'autreentrainer neest leune soitétape importante de l'apprentissage de la lecture.
 
De plus, contrairement à ce que peuvent penser ces partisans des méthodes alphabétiques, cette voie ne peut pas percevoir les phonèmes. Pour simplifier, ces phonèmes sont de petits morceaux de sons, produits par la prononciation d'une lettre. Les méthodes alphabétiques demandent de commencer l'apprentissage de la lecture par l'apprentissage de ces phonèmes, pour ensuite les combiner en syllabes, et enfin les combiner pour former des mots. L'idée n'est pas stupide : après tout, on vocalise intérieurement quand on lit un texte, ce qui montre bien que se baser sur la structure du langage oral pour apprendre à écrire est une bonne idée.
 
Le problème, c'est que les phonèmes ne sont pas l'unité de base du langage. Les premières expériences sur le sujet sont des expériences sur la physiologie de l'audition faites par Liberman. Celui-ci a montré que l'oreille humaine peut percevoir que 7 à 8 sons par secondes. Or, dans le langage courant, le débit usuel est de 10 à 20 phonèmes par secondes.
 
Des expériences faites par Savin et Becker (1970) ont aussi montré que des élèves reconnaissent plus rapidement les syllabes que les phonèmes. Et c'est sans compter que l'on n'a pas pu observer de capacité à découper le langage en phonémes avant 6 ou 7 ans sur de jeunes enfants : c'est l'age auquel il apprend à lire.
 
On peut enfoncer le clou avec les expériences sur la mémoire sensorielle auditive. Ces expériences ont montré que tous les phonèmes n'étaient pas perçus et stockés dans cette mémoire : seuls les phonèmes associés aux voyelles le sont. La majorité des phonèmes correspondant aux consonnes ne sont tout simplement pas perçus par le cerveau, et sont donc totalement oubliés.
 
Pour comprendre pourquoi, il faut regarder du coté des expériences de subvocalisation. Dans ces expériences, on cherche à voir comment les personnes vocalisent (intérieurement ou non), les sons d'un mot. Cette vocalisation (ou subvocalisation) a tendance a faire bouger les muscles du larynx et d'autres muscles de la gorge. En observant les enregistrements, on peut observer que les phonèmes liés au voyelles sont bien prononcés, tandis que les phonèmes liés aux consonnes ne correspondent qu'à des transitions musculaires entre voyelles : les consonnes n'existent pas en tant qu'unités phonétiques, mais sont simplement des entités motrices. En clair : un paquet de phonèmes n'existent tout simplement pas !
 
Il semblerait que l'unité de segmentation de la langue soit la syllabe, plutôt que le phonème. On peut légitimement se demander ce que donnerait un apprentissage basé sur la syllabe, comparé aux méthodes alphabétiques actuellement utilisée (les prétendues méthodes syllabiques actuelles se basent en réalité sur les phonèmes, et leur appellation est réellement impropre).
 
Ceci dit, il faut quand même noter que les recherches sur le sujet ont clairement montré que l'apprentissage des phonèmes avait une efficacité réelle sur l'apprentissage de la lecture. Ce qui ne signifie pas que seules les méthodes alphabétiques le fassent : leur concurrente, la méthode globale, ne se prive pas pour faire apprendre ces phonèmes, même si cela se passe d'une autre manière.
 
===Voie d'adressage===