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[[ImageFichier:Resinecannabis.jpg|thumb|Résine de cannabis.]]
[[ImageFichier:Haschischx17.jpg|thumb|Résine de cannabis / macrophotographie x17]]
 
Le '''haschich''' ([[Langue arabe|ar]] : حَشيش [ḥašīš], ''foin ; herbe'') est le nom courant de la résine de [[cannabis]]. L'[[étymologie]] de ce mot est contestée mais il est avéré que le mot haschich est d'origine [[arabe]]. Étymologiquement, il est peut-être à l'origine du surnom de ''hachichins'' donné aux [[nizârites]].
 
== Étymologie ==
Une hypothèse linguistique fait dériver le mot [[assassin]] du [[persan]] ''hashishiyyin'', qui désigne les [[fumeurs]] de haschich. Au [[Moyen Âge]], une secte [[Chiisme|chiite]] du Moyen -Orient fait parler d'elle. Celle des [[Nizârites|Hashâchines ou Nizârites]] : la rumeur prétend que les membres de cette secte sont conditionnés par leur chef à tuer sous l'emprise du haschich, d'où leur nom. Par la suite en Italie au {{s|XIII}}, le mot est repris en ''assassino'' pour désigner soit les chefs musulmans combattant les chrétiens, soit les tueurs à gages, enfin en France au {{s|XVI}} il prend la forme assassin et désigne les tueurs à gages, avant de prendre le sens plus large de meurtrier<ref>[http://www.tv5.org/TV5Site/lf/merci_professeur.php?id=3202 Explication de Bernard Cerquiglini en images]</ref>. Cette hypothèse, qui a inspiré bien des auteurs, de [[Marco Polo]] à [[Smolden]], scénariste de la bande dessinée ''Gipsy'', est cependant contestée : pour plus de détails, voir l'article [[Nizârites#Étymologie de « assassin »|Étymologie de assassin]].
 
== Histoire ==
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Au début du {{XIXe siècle}}, les scientifiques qui accompagnent [[Napoléon Ier|Napoléon]] dans sa [[campagne d'Égypte]], s'intéressent au haschich. Le [[psychiatre]] [[Jacques-Joseph Moreau|Jacques Moreau de Tours]] tente d'élaborer des traitements pour ses malades et publie ''Du Haschich et de l'aliénation mentale''<ref>{{Ouvrage|titre=Du hachisch et de l'aliénation mentale : études psychologiques|éditeur=Slatkine|auteurs=[[Jacques-Joseph Moreau]]|langue=français|année=1980|lieu=|pages=431|collection=|isbn=2-05-000155-X}}</ref>. Ce [[psychotrope]] connaît une certaine vogue dans les milieux artistiques parisiens. Des médecins, des artistes et écrivains se réunissent pour l'expérimenter, dans un hôtel particulier parisien au 17 du [[quai d'Anjou]]. C'est le [[Club des Hashischins]], qui fut fondé en [[1845]] par le médecin Moreau de Tours. La mode est alors à la consommation sous forme de ''dawamesk'', c'est-à-dire une [[confiture]] orientale confectionnée à partir de l'extrait gras des inflorescences. Plusieurs œuvres littéraires témoignent de ces séances : ''[[Club des Hashischins]]''<ref>{{Ouvrage|titre=Le Club des Hachichins, suivi de La pipe d'opium|éditeur=L'esprit frappeur|auteurs=[[Théophile Gautier]]|langue=français|année=1998|lieu=Paris|pages=75|collection=|isbn=2-84405-005-0}}</ref> de [[Théophile Gautier]] est l'une d'elles, ''[[Le Comte de Monte-Cristo]]'' d'[[Alexandre Dumas]] mentionne plusieurs fois la consommation de dawamesk. [[Arthur Rimbaud]] ou [[Paul Verlaine]] sont également réputés pour avoir été des consommateurs invétérés, ils associaient de plus la consommation du haschich avec celle de l'[[Spiritueux aux plantes d'absinthe|absinthe]]. [[Charles Baudelaire]] lui a consacré un opuscule (''Le hachish'' dans ''Du vin et du hachisch'') et les cinq premiers poèmes des ''[[Les Paradis artificiels|Paradis artificiels]]''. Il est à noter cependant que le « hachisch » décrit par [[Charles Baudelaire]] pourrait désigner une drogue assez différente de celle que nous connaissons aujourd'hui, puisqu'elle se compose d'après lui « d'une décoction de chanvre indien, de beurre et d'une petite quantité d'opium »<ref>[[Charles Baudelaire]], ''Du vin et du hachisch'', IV, le hachisch, §2.</ref>.
[[ImageFichier:Hashish-shop-Kathmandu-1973.jpg|thumb|upright|Boutique vendant du haschich à [[Katmandu]].]]
Aujourd'hui, le haschich n'est plus beaucoup consommé par ingestion dans les pays occidentaux car ce mode de consommation modifie la cinétique de l'ivresse cannabique. Les premiers effets ne se font ressentir que plusieurs dizaines de minutes après la prise et sont beaucoup plus longs à se dissiper que ceux obtenus par une consommation sous forme de [[joint (drogue)|joint]]. Cet important laps de temps entre la prise et les effets et entre l'arrêt de la consommation et le retour à un état normal cantonne la consommation par voie orale à de rares occasions.
 
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=== Fabrication ===
[[FileFichier:Récolte de la résine de cannabis, Uttarakhand, Inde.ogv|thumb|150px|Récolte de la résine de cannabis, Uttarakhand, Inde.]]
La résine de [[cannabis]] est issue des glandes sécrétoires des feuilles et [[fleur]]s que porte la [[plante]] femelle (bien qu'ils contiennent du [[THC]], les plants mâles ne produisent pas de résine).
 
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La résine peut être ensuite stockée afin de la bonifier (en [[Afghanistan]], où la résine est conservée dans des sacs en peaux de [[chèvre]], le stockage avant pressage peut aller jusqu'à dix ans). La résine poudreuse est ensuite pressée, après chauffage.
 
[[ImageFichier:Haschisch rif maroc.JPG|left|thumb|Champs de cannabis dans le [[Rif]], au [[Maroc]].]]
Au [[Maroc]], on utilise des presses hydrauliques, ce qui donne les fameuses plaquettes dures, de couleur jaunâtre/verte/marron (pour l'exportation uniquement). Pour la petite histoire, c'est pour boycotter les cigarettes françaises (en vente au Maroc pendant la période du protectorat) que le roi [[Mohammed V du Maroc|Mohammed V]] donna, par décret royal, le droit de planter du kif aux cultivateurs dans la région de Ketama (par ailleurs cultivé depuis plus de 500 ans dans la région). Il faudra attendre le début des années 1970 pour voir arriver dans cette région des mouvements hippies, venus fumer le kif marocain. Ils montrèrent aux cultivateurs ketamis les techniques apprises en Afghanistan et au Liban pour faire sécher les plantes, séparer et compresser la résine<ref> ''Kif Kif'', film documentaire de Jacques-Henri Bidermann, Philippe Lachambre et Olivier Pousset, [[France]], 26 min, 1994. [http://www.aljadide.com/documentaire-19/maroc-46/culture-du-cannabis-au-maroc-93.htm]</ref>.
 
En [[Afghanistan]], on peut également presser la ''garda'' (nom local de la résine non pressée) à la main. Sinon, celle-ci est versée dans un grand [[Mortier et pilon|mortier]] sous lequel est allumé un feu. Lorsqu'elle est suffisamment chaude, une lourde pierre est actionnée afin de presser la résine. Le produit obtenu, appelé ''charas'', est de couleur vert foncé à noir, très mou et très odorant.
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Chaque région possède ses [[excipient]]s spécifiques. À noter que la présence de tels produits n'est pas systématique, et c'est généralement le haschich destiné à l'exportation qui est coupé. {{Référence nécessaire}}
 
[[ImageFichier:Plan de haschisch.jpg|thumb|upright|Plants de cannabis dans le [[Rif]], au Maroc.]]
C'est dans le haschich marocain que l'on trouve le plus d'adjuvants nocifs, tels que [[Médicament psychotrope|médicaments psychotropes]], cirage, [[cire]], [[colle]], huile de vidange, [[henné]]. La fameuse « [[savonnette]] » qui était très répandue en France dans les [[années 1990]], était souvent composée de feuilles de cannabis pulvérisées, liées avec de la [[paraffine]] ou de l'huile de vidange, auxquelles on ajoutait des médicaments pour l'effet.{{Référenceréférence nécessaire}}.
 
Dans les pays du sous-continent indien, on utilise surtout du ''[[Ghî]]'' (beurre clarifié), mais aussi les déjections d'animaux, le jus de [[tabac]], l'[[essence de térébenthine]], la [[datura]], le [[café]], etc. {{Référence nécessaire}}
 
Depuis quelques années, la production de haschich est en forte augmentation en [[Occident]], et de nouvelles techniques de production sont apparues. Le ''[[skuff]]'' n'est en fait qu'une appellation commerciale donnée au haschich fabriqué aux [[Pays-Bas]] dans les [[années 1990]]. Le mot ''skuff'' vient d'une contraction du mot ''skunk'' (terme générique sous lequel était désignée la marijuana hollandaise, mais à l'origine un petit méphitiné du Nouveau-Monde, le sconse ou [[mouffette]], ''via'' une variété hollandaise de cannabis particulièrement puissante et odorante) et de ''stuff'' qui signifie « matos » en [[anglais]]. C'est un mot qui n'est quasiment plus utilisé depuis l'apparition de techniques de production telle que le ''water-hash,'' l’''ice-hash,'' le ''bubble-hash''.
Ces trois appellations font appel à la même technique : les fleurs sèches sont mises dans une série de sacs tamis spécialement élaborés pour cet usage, puis le tout est plongé dans un seau d'eau et de glace. La température basse modifie les propriétés rhéologiques de la résine, qui de visqueuse et collante devient dure et cassante, ce qui permet de la séparer plus facilement de la matière végétale. Le mélange est remué vigoureusement afin de permettre une bonne séparation. La matière végétale flotte à la surface, tandis que la résine plus lourde traverse le premier tamis et se dépose dans un autre sac enveloppant celui contenant les fleurs. La résine peut alors être tamisée à nouveau afin de séparer les différentes qualités. Celle-ci est ensuite séchée, puis pressée ou laissée sous la forme de poudre, selon les préférences du consommateur.
Ce mode de fabrication donne un produit non altéré et de très forte puissance.
 
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== Variétés ==
[[ImageFichier:Haschich_MacrophotoHaschich Macrophoto.jpg|thumb|Gros plan d'un morceau de haschich marocain.]][[ImageFichier:Resine.JPG|thumb|Morceau de résine de cannabis vendue en France.]]
Le haschich se range dans quatre catégories principales :
# Le « marocain » : produit au [[Maroc]] dans la région du [[Rif]], il est de couleur et de consistance variable. C'est un haschich fort et qui pique légèrement la gorge. Des sous-variétés se déclinent du « pollen, zéro-zéro », très sec et poudreux (jaune), à l'« ia » (prononcer « aïa » ou « ayya »), très gras et mou (marron), tibisla (ketama) noir et gras. Les mélanges dits « sum » (terme mercantile), de l'arabe ''semm'' '''سم''', poison, sont issus des variétés hollandaises<ref>[http://www.algeria-watch.org/fr/article/tribune/benchenouf_kif.htm Algeria-Watch] BENCHENOUF Djamaledine (2006), ''Le shit nouveau est arrivé, un kif amélioré est produit au Maroc'', Algeria-Watch, 27 mai 2006</ref> et présentent, s'ils ne sont pas coupés, un plus fort taux de THC. <br /> Il y a trois qualités de fabrication : première passe (spécial), deuxième passe (00 - double zéro), la troisième et dernière passe sert à extraire un haschich qui sera par la suite mélangé à de la [[paraffine]], du [[henné]], des [[Matière plastique|plastiques]] divers, etc. afin d'être revendu principalement à l'étranger. Les Marocains l'appellent ''resina'', mais aussi ''hantouka'' ou ''hartouka'' ou encore ''lferchakha''. Il contient une forte concentration de [[THC]] s'il n'est pas coupé.
# L'« afghan » : produit au [[Moyen-Orient]] sur les contreforts de l'[[Himalaya]], il est de couleur noire ou réglisse. C'est un haschich envoûtant et doux. Des sous-variétés se déclinent de l'« afghan » au « népalais » en passant par le « pakistanais ». Leurs consistances molles permettent de les effriter sans les chauffer, ou de les rouler en fin filament, ce dernier étant inséré au milieu du joint sur toute sa longueur.
# Le « libanais » : produit au [[Proche-Orient]], il est de couleur sable-rouge assez proche de l'« ia » en consistance. En [[Europe]], il est rare en raison des troubles qui règnent dans la région de production. Les producteurs attendent que les plantes soient presque desséchées sur pied pour récolter les fleurs ; c'est de là que provient la couleur rouge typique.
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Contrairement à l'herbe naturelle, le haschich est un produit manufacturé artificiel. Les effets sont plus assommants en général et, en raison de la nature de certains des [[excipients]] utilisés, la prise de haschich peut provoquer des maux de tête lancinants ainsi qu'une fatigue accablante.
 
En [[France]], du fait de sa prohibition et donc de l'absence de contrôle porté sur la qualité du produit, peu de haschichs sont de bonne qualité. D'après une étude indépendante menée par ''[[Le Nouvel Observateur]]'', plus de 70 % des haschichs testés contiennent des substances toxiques pour l'humain à faible dose-- ou même tabac.
 
== Consommation ==
 
[[Fichier:Sebse.jpg|thumb|Une [[pipe]] avec fourneau très ''étroit'' (ici: [[Sebsi]], morocaine, ca. {{unité|5.5 |mm}} de diamètre) permite ''vaporiser'' des mini-portions (25mg{{unité|25|mg}}.) du haschich ''pur'' (sans tabac).]]
 
[[Image:Vaporizer 01.JPG|thumb|left|upright|Vaporisateur avec tube flexible.]]
 
[[ImageFichier:Vaporizer 01.JPG|thumb|left|upright|Vaporisateur avec tube flexible.]]
 
Le haschich est surtout fumé, sous diverses formes telles que ''[[Joint (argot)|joint]]'', pipe à eau (chalice), petite pipe en terre cuite, en métal ou en bois ([[chillum]], [[kiseru]], [[midwakh]], [[sebsi]]), à l'aide d'une cigarette et d'une bouteille, à l'aide de couteau etc.
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== Voir aussi ==
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== Notes et références ==
 
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