« Pour lire Platon/Guide des dialogues/Ménon » : différence entre les versions

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{{GuidePlaton|Ménon|Gorgias|Apologie de Socrate}}
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A partir de ce moment le dialogue ne dépassera plus "l'opinion droite"
 
{|class=wikitable
|+Socrate définit la figure : exemple de la méthode
|<small> SOCRATE.
 
Essaie donc de me dire quelle est cette chose que l'on appelle figure. [75a] Si étant ainsi interrogé par quelqu'un, soit touchant la figure, soit touchant la couleur, tu lui disais : Mon cher, je ne comprends pas ce que tu me demandes, et je ne sais de quoi tu me veux parler, probablement il en serait surpris, et répliquerait : Tu ne conçois pas que je cherche ce qui est commun à toutes ces figures et ces couleurs? Quoi! Menon, n'aurais-tu rien à répondre, au cas qu'on te demandât ce que l'espace rond, le droit, et les autres figures, ont de commun ? Tâche de le dire, afin que cela te tienne lieu d'exercice pour ta réponse sur la vertu.
 
[75b] MENON.
 
Non. Mais dis-le toi-même, Socrate.
 
SOCRATE.
 
Veux-tu que je te fasse ce plaisir?
 
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MENON.
 
Très fort.
 
SOCRATE.
 
Tu auras donc à ton tour la complaisance de me dire ce que c'est que la vertu ?
 
MENON.
 
Oui.
 
SOCRATE.
 
Il me faut faire tous mes efforts ; la chose en vaut la peine.
 
MENON.
 
Assurément.
 
SOCRATE.
 
Allons, essayons de t'expliquer ce que c'est que la figure. Vois si tu admets cette définition. La figure est de toutes les choses qui existent la seule qui va toujours avec la couleu Es-tu content? ou désires-tu quelque autre définition? Pour moi, je serais [75c] satisfait si tu m'en donnais une pareille de la vertu .
 
MENON.
 
Mais cette définition est inepte, Socrate.
 
SOCRATE.
 
Pourquoi donc ?
 
MENON.
 
Selon toi, la figure est ce qui va toujours avec la couleur.
 
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SOCRATE.
 
Eh bien, après.
 
MENON.
 
Mais si l'on disait qu'on ne sait point ce que c'est que la couleur, et qu'on est à cet égard dans le même embarras qu'à l'égard de la figure, que penserais-tu de ta réponse?
 
SOCRATE.
 
Qu'elle est vraie. Et si j'avais affaire à un de ces hommes habiles, toujours prêts à disputer et à argumenter, je lui [75d] dirais : Ma réponse est faite ; si elle n'est pas juste, c'est à toi de prendre la parole et de la réfuter. Mais si c'étaient deux amis, comme toi et moi, qui voulussent converser ensemble, il faudrait répondre d'une manière plus douce et plus conforme aux lois de la dialectique. Or il est, ce me semble, plus conforme aux lois de la dialectique, de ne point se borner à faire une réponse vraie, mais de n'y faire entrer que des choses dont celui qui est interrogé avoue qu'il est instruit. C'est de cette manière que je vais essayer de te parler. [75e] Dis-moi, n'y a-t-il pas quelque chose que tu appelles fin, c'est-à-dire borne et extrémité? Par ces trois mots j'entends la même idée; Prodicus (05)
 
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n'en conviendrait peut-être pas : mais toi, ne dis-tu pas d'une chose également qu'elle est bornée ou finie? Voilà ce que je veux dire, rien de bien compliqué.
 
MENON.
 
Oui, je le dis, et je crois comprendre ta pensée.
 
[76a] SOCRATE.
 
N'appelles-tu point quelque chose surface, plan, et une autre chose, solide? par exemple, ce qu'on appelle de ce nom en géométrie.
 
MENON.
 
Sans doute.
 
SOCRATE.
 
Tu es peut-être à présent en état de concevoir ce que j'entends par figure. Je dis en général de toute figuré, que c'est ce qui borne le solide ; et pour comprendre cette définition en deux mots, j'appelle figure la borne du solide.
 
MENON.
 
Et qu'est-ce que tu appelles couleur, Socrate?
 
SOCRATE.
 
Tu es un railleur, Menon, de faire à un vieillard des questions embarrassantes, tandis que tu ne veux pas [76b] te rappeler ni me dire en quoi Gorgias fait consister la vertu.</small>
|}
={{bleu|La réminiscence}}=