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={{bleu|Agacement de Ménon}}=
 
à ce sujet voir le développement précédant sur l'aporie. Cette interruption ne permettra pas d'aller plus loin. Socrate introduit alors le mythe de la réminiscence puis entreprend de la mettre en oeuvre sur un jeune esclave.
 
A partir de ce moment le dialogue ne dépassera plus "l'opinion droite"
Socrate soutient alors l'on peut agir vertueusement en suivant une opinion droite, c'est-à-dire un jugement non justifié et néanmoins correct. Ainsi, sans avoir soi-même parcouru le chemin pour une ville, nous pouvons avoir une opinion droite sur la route à prendre. De même, l'opinion droite n'est pas une connaissance des causes qui font qu'une action est bonne, mais elle permet néanmoins de bien agir. Dans ce cas, il faudrait dire que la vertu ne s'enseigne pas, et qu'elle est une inspiration divine.
 
Cette dernière proposition de Socrate répond-elle vraiment à la question, ou s'agit-il d'une réponse ironique de Socrate, à l'instar de la moquerie à l'égard de [[Pour lire Platon/Guide des dialogues/Ion|Ion]] ? Nous soutiendrons qu'il ne s'agit ni de l'un ni de l'autre, mais d'une réponse qui vise à éviter les conséquences dramatiques de l'intellectualisme de Platon : la vertu est bien une connaissance, mais une connaissance divine, ce qu'atteste clairement la fin du dialogue. Mais s'il en est ainsi, comment serait-il possible de fonder une éthique et une politique sur une conception aussi exigeante de la vertu ? L'éthique et la politique seraient impraticables, sauf pour des dieux. En revanche, les hommes peuvent s'efforcer d'imiter le divin, et, en l'imitant, suivre des opinions droites sur la vertu, même s'ils n'en connaissent pas parfaitement les causes et la nature.
 
={{bleu|La réminiscence}}=