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La '''fermentation''' est une des étapes de la [[fabrication de la bière]]. Cette étape consiste à ensemencer le [[moût]] avec une certaine quantité de [[levure]]s (on parle alors de « levain ») afin que ces levures transforment les [[sucre]]s présents en [[Éthanol|alcool]] et en CO<sub>2</sub>. Il existe quatre types de fermentation.
[[Image:Homebrewing equipment.jpg|thumb|300px|Exemple d'un équipement de base.]]
Le '''brassage amateur''' ou '''brassage maison''' consiste à [[fabrication de la bière|fabriquer de la bière]] soi-même, en petite quantité, pour un usage personnel ou restreint, parfois pour concourir avec d'autres amateurs mais toujours pour un usage non commercial.
==Histoire du brassage amateur==
{{Article principal|Histoire de la bière}}
 
===Les origines=Généralités ==
La '''fermentation''' est une réaction [[biochimie|biochimique]] consistant à libérer de l'énergie à partir de sucre (du [[glucose]] la plupart du temps). La fermentation ne nécessite pas de [[dioxygène]] ([[Louis Pasteur|Pasteur]] : « ''la fermentation c'est la vie sans l'air'' »), elle peut donc avoir lieu en milieu [[anaérobie]]. Elle se distingue, par son faible rendement énergétique, de la [[respiration cellulaire]], qui nécessite, elle, de l'[[oxygène]] (milieu [[aérobie]]).<br />Pour fermenter le moût, il est nécessaire de l'ensemencer avec des levures qui vont se charger de transformer le glucose (entre autres) en alcool et en [[dioxyde de carbone]].
L'histoire de la fabrication de breuvages alcoolisés est en large partie synonyme du brassage de la bière. Les historiens pensent que la bière fut originellement découverte accidentellement par les peuples de la Mésopotamie et de l'Egypte ancienne. L'orge était une des céréales principales de cette région, et on découvrit rapidement que quand les grains se trouvaient humidifiés, germaient et étaient séchés rapidement, ceux-ci devenaient plus doux et plus agréables pour la fabrication de pain et de gateaux. C'est ce qu'on appelle le [[maltage]].
 
== Réactions chimiques ==
Il ne restait qu'un saut de puce jusqu'à l'invention de la bière. Encore une fois probablement par accident, quelqu'un laissa du malt d'orge exposé à l'humidité et à l'air. Des levures sauvages, présentes naturellement dans l'environnement, contaminèrent cette façon de moût et y trouvant leur nourriture idéale, s'y développèrent. La mixture vaguement gazeuse et alcoolisée résultante constitua la première bière de l'histoire. Une fois ce procédé découvert, il fut amélioré par la récupération des levures et leur conservation pour reproduire à nouveau la transformation.
Dans le cas de la fabrication de la bière, la fermentation est dite éthylique (ou alcoolique) car la réaction dégage de l'[[éthanol]] :
 
[[Carbone|C]]<sub>6</sub>[[Hydrogène|H]]<sub>12</sub>[[Oxygène|O]]<sub>6</sub> + 2 [[Adénosine diphosphate|ADP]] + 2 [[Phosphate inorganique|Pi]] → 2 [[Carbone|C]]<sub>2</sub>[[Hydrogène|H]]<sub>5</sub>[[Oxygène|O]][[Hydrogène|H]] + 2 [[Carbone|C]][[Oxygène|O]]<sub>2</sub> + 2 [[Adénosine triphosphate|ATP]]
===Évolution des styles de bière===
glucose éthanol
 
{{Article détaillé|Fermentation}}
A l'aube de l'histoire du brassage de la bière, le brasseur était limité dans la sélection de ses ingrédients. De plus, de par le fait que certaines sortes de levures sont plus courantes dans certaines parties du monde que dans d'autres, les levures isolées par le brasseur étaient restreintes à sa localisation géographique. Pour ces raisons, certains types de bières devinrent indigènes à certaines régions.
Avec le développement des techniques et du commerce, des brasseries naquirent. La fabrication passa progressivement de l'univers domestique à la production artisanale commerciale, ce qui accentua le caractère régional des variétés de bière.
 
== Fermentation basse ==
Des ingrédients aromatiques particuliers, [[houblon]] en tête, en usage dans la gastronomie locale, furent aussi ajoutés aux brassins et donnèrent un caractère traditionnel à chaque région. On remarque ainsi que les régions ayant du houblon en abondance (comme le sud de l'Angleterre, certaines régions d'Allemagne et de Tchéquie) produisent des bières à fort caractère houblonné. Les caractéristiques de l'eau employée pour le brassage, particulière à chaque région, se retrouvent aussi dans le caractère final de la bière.
La '''fermentation basse''' nécessite l'adjonction dans le moût de levure dite « basse ».
 
Les bières obtenues par fermentation basse ont un [[goût]] de [[houblon]] et de [[malt]]. Elles sont en moyenne moins fruitées et moins alcoolisées que les bières de fermentation haute, mais plus chargées en [[dioxyde de carbone]]. Elles se consomment fraîches, généralement entre 4 et 7 degrés.
Ainsi, les bières locales sont devenues intimement liées avec leur terroir originel, comme les [[Pils]] aux alentours de Pilsen ou les [[gueuze]]s à la ville de Bruxelles.
 
La levure la plus fréquemment employée est ''[[Saccharomyces uvarum]]'' (anciennement ''Saccharomyces carlsbergensis''). Au cours de la fermentation la levure migre vers le fond du fût, d'où l'appellation de « basse ». Celle-ci dure 7 à 10 jours entre 4 et 12 [[degré Celsius|degrés]].
Les évènements historiques ont eux aussi contribué à l'évolution des variétés de bière. Par exemple, l'India Ale qui est un type de bière inventée en Angleterre pour les soldats stationnés en Inde. Le fort taux d'alcool et la teneur importante en houblon de l'India Ale sont des caractéristiques favorables à la conservation d'une bière produite en Angleterre et subissant ensuite un long voyage par bateau à destination de la lointaine colonie.
 
La fraîcheur requise par le procédé a l'avantage de protéger la bière contre les bactéries et les champignons. Les bières obtenues par fermentation basse ont une durée de conservation supérieure à celles obtenues par fermentation haute. En revanche, les levures basses produisent moins d'alcool que les hautes, car leur travail est freiné par l'alcool qu'elles produisent.
De même, les diverses législations des pays produisant de la bière a impacté le type ce cette dernière. Ainsi, la régulation et les accises pratiquées en Irlande à une époque, limitant le taux d'alcool des boissons, fit que la fameuse [[Guiness]] Stout, vendue localement, a un degré alcoolique bien inférieur à la Guiness Export, vendue à l'étranger, comme son nom l'indique.
 
La technique de fermentation basse semble être mentionnée pour la première fois, dans les minutes du conseil de la ville de Munich, en 1420<ref>Michael Jackson, ''Les Bières'', Oyez, 1978, p. 10.</ref>. Cantonné à la Bavière depuis le {{XVe siècle}}, ce mode de fermentation s'est répandu au {{XIXe siècle}} avec la [[Pils (bière)|Pils]], l'invention du réfrigérateur permettant d'y recourir tout au long de l'année.
==Les principaux ingrédients==
 
La fermentation basse est suivie d'une phase de stockage qui durait quelques mois, aujourd'hui quelques semaines. Cela vaut aux bières de fermentation basse le nom usuel de ''[[Lager]]'' (de ''lagern'', stocker en [[allemand]]).
===L'eau===
C'est peut-être l'ingrédient le plus important de la bière. Elle l'est certainement en proportion. Même dans le processus de brassage le plus simple, l'eau est traitée par ébullition afin de stériliser le liquide et de disperser tout résidu de chlore. Les brasseurs les plus exigeants vont jusqu'à demander à leur agence de distribution d'eau les rapports de teneur en différents minéraux et de dureté de l'eau. Ce type de rapport est généralement délivré gratuitement.
Sur la base de l'analyse, il est possible de traiter l'eau afin d'en corriger la composition minérale. L'ajout d'acide ou de [[gypse]] (aussi appelé Burtonisation) n'est pas rare dans le cas de grandes brasseries.
 
{{Article détaillé|Lager}}
Afin d'éviter cette étape, certains préfèrent acheter directement de l'eau distillée ou purifiée, voire de l'eau de source.
 
== Fermentation haute ==
Un pH légèrement acide (entre 5 et 5,5) est recommandé pour faciliter le travail des levures.
[[Fichier:Cuves de fermentations.jpg|thumb|Un exemple de cuves de fermentions dans une brasserie artisanale]]
La '''fermentation haute''' nécessite l'adjonction dans le moût de levure dite « haute ».
 
La levure « haute » couramment utilisée est ''[[Saccharomyces cerevisiae]]''. La fermentation a lieu durant 3 à 8 jours à une température de 15 à 25 [[degré Celsius|degrés Celsius]]. Lorsque la levure haute a épuisé le glucose elle remonte à la surface de la bière, d'où l'appellation de fermentation haute.
===Le grain===
Le brassage repose sur la transformation des sucres en alcool étylique et dioxyde de carbone par la levure durant la fermentation. Les sucres fermentescibles sont généralement obtenus par trempage du malt préalablement concassé, le plus souvent malt d'orge, dans de l'eau chauffée lors de l'opération d'empatage. La maîche obtenue sera amenée à plusieurs paliers de température entre 60°C et 75°C afin que les enzymes naturellement présents dans le malt cassent les molécules d'amidon en sucres fermentescibles d'une part, et en dextrines non fermentescibles d'autre part.
Les dextrines donnent à la bière sa matière et sa rondeur, tandis que les sucres (surtout du glucose) seront convertis en alcool et en dioxyde de carbone. La mixture obtenue, appelée le moût, est séparée des drêches (écorce et résidus solides de l'orge) lors de l'opération de filtration. On procède ensuite au lavage des drêches afin de récupérer au maximum les substances solubles du malt restant. Le moût contient des sucres, des dextrines, des protéines et d'autres molécules diverses, que l'on retrouvera dans la bière finale.
 
Elle était la méthode de brassage la plus répandue avant que ne fût inventé le réfrigérateur, mais la température élevée ne protège pas la bière de [[bactéries]] ou de [[champignon]]s interlopes. En particulier, la bière ainsi produite se conserve moins longtemps que celle de fermentation basse.
On trouve dans le commerce spécialisé des extraits de malt que l'on peut utiliser tel quel ou en supplément du malt concassé. On trouve aussi des kits de brassage tout prêts, houblonnés ou non, qu'il suffit de diluer dans de l'eau, en y ajoutant des levures.
 
La fermentation haute permet d'obtenir de hautes teneurs en alcool (la levure haute n'est pas ralentie en présence d'alcool) ainsi que des [[goût|arômes]] complexes. Les bières ainsi produites sont généralement moins chargées en [[dioxyde de carbone]] que les bières de fermentation basse. Elles se consomment à plus haute température que ces dernières, généralement entre 6 et 12 degrés Celsius.
Le choix des malts est une part essentielle de la recette. Il en existe 4 catégories, parmi lesquelles on trouve de nombreuses variétés.
* Les malts de base (Séchage moins intense: Pils, Pale, Münchener en font partie)
* Les malts caramels (Légèrement caramélisés)
* Les malts torréfiés (fortement chauffés lors du tourraillage)
* Les malts spéciaux (fumés, de seigle, acidifiés, etc.)
 
Une bière obtenue par fermentation haute est couramment appelée ''Ale'', notamment au [[Royaume-Uni]].
On peut aussi citer les malts de froment servant notamment à la fabrication des bières blanches.
 
== Fermentation spontanée ==
===Le houblon===
Contrairement aux fermentations haute et basse, la '''fermentation spontanée''' ne nécessite pas d'ajout de levure dans le moût : exposé à l'air libre, il est ensemencé par des levures sauvages.
La plupart des bières sont arômatisées à l'aide des fleurs du [[houblon]] (Humulus Lupulus), qui est une plante grimpante de la famille des cannabinacées. L'usage du houblon dans la bière débuta en Europe, probablement dans les Flandres, en remplacement du [[gruit]] (mélange d'herbes, essentiellement myrique, achillée, et lédon), aux propriétés narcotiques. Les acides amers du houblon (lupuline) participent à la saveur de la bière et contribuent à la conservation du breuvage, fait important avant notre époque connaissant la réfrigération.
 
C'était le mode de production de la bière avant la culture de la levure, maîtrisée au cours du [[Moyen Âge]]. Aujourd'hui il n'est guère plus utilisé que dans les bières [[Belgique|belges]] de type [[lambic]] et donne un [[goût]] acide dû aux [[acide]]s [[acide lactique|lactique]] et [[acide acétique|acétique]]. Cette technique est endémique à la vallée de la [[Senne (rivière)|Senne]] et du [[Pajottenland]] où l'on trouve les levures ''[[Brettanomyces bruxellensis]]'' et ''[[Brettanomyces lambicus]]'' à l'état naturel. Les bières produites grâce à cette technique portent l'appellation de ''[[lambic]]''.
Les variétés de houblon sont nombreuses et présentent des saveurs et des niveaux d'acidité alpha différentes. Les cônes de houblon (fleurs séchées) restent appréciés des brasseurs préférant une certaine "authenticité" mais se conservent moins longtemps, étant altérés par l'air. En cas de conservation longue en chambre froide, les cônes seront de préférence utilisés pour l'amérisation plus que pour l'arôme.
 
{{Article détaillé|Lambic}}
Les autres formes de houblon sont les pellets (fleurs broyées et compressées en granulets), les solutions isomérisées et l'huile de houblon, qui ont une durée de conservation bien plus longue et dont l'utilisation varie selon la forme. Les pellets tendent à produire des très fines particules difficiles à séparer du moût par filtration.
 
== Fermentation mixte ==
Ces différentes formes de houblon se trouvent en magasin spécialisé. Le brasseur reste juge de celle qui lui convient le mieux.
La '''fermentation mixte''' combine la fermentation haute et la fermentation spontanée.
 
== Récapitulatif ==
Le houblon est ajouté en début d'ébullition (d'où le nom "houblonnage") pour l'amérisation et en fin de cette même étape de fabrication pour les arômes. Chaque variété sera utilisée soit plutôt pour l'amertume, soit plutôt pour l'arôme, certaines sortes étant bivalentes.
{| class="wikitable"
! Fermentation
! Levure(s)
! Température (°C)
! Appellation(s)
|-----align="center"
| basse
| ''[[Saccharomyces uvarum]]''
| 4-12
| [[lager]], [[pils]], [[Schwarzbier]], [[Dunkles]], [[Export Bier]], [[Helles]]
|-bgcolor="#EFEFEF" align="center"
| haute
| ''[[Saccharomyces cerevisiae]]''
| 15-25
| [[ale]], [[stout]], [[weizen]], etc.
|-----align="center"
| spontanée
| ''[[Brettanomyces bruxellensis]]'', ''[[Brettanomyces lambicus]]''
| NC
| [[lambic]], [[gueuze]], [[faro (bière)|faro]], [[kriek]]
|-bgcolor="#EFEFEF" align="center"
| mixte
| ''[[Brettanomyces bruxellensis]]'', ''[[Brettanomyces lambicus]]'', ''[[Saccharomyces cerevisiae]]''
| NC
| [[bière rouge]]
|}
 
== Catégories de bière (par fermentation) ==
Différentes variétés (non exhaustif): Amiral, Brewers Gold, Cascade, Challenger, East Kent Goldings, Fuggles, Hallertau, Lublin, Magnum, Mercur, Northern Brewer, Pioneer, Saaz, Spalt Select, Styrian Goldings, Target, Tettnanger
{|
|valign="top"|
* '''Fermentation haute''' :
** ''[[Ale]]s''
*** ''Bitter ale''
*** ''Pale ale''
*** ''Mild ale''
*** ''Red ale''
*** ''Brown ale''
** bières de [[Rhénanie]]
*** ''[[Altbier]]''
*** ''[[Bönnsch]]''
*** ''[[Kölsch (bière)|Kölsch]]''
** ''[[Stout]]''
** ''[[Weizen]]''
** ''[[Bock]]'' dans certains cas
** ''[[Doppelbock]]'' dans certains cas
|valign="top"|
* '''Fermentation basse''' :
**''[[Lager]]''
** ''[[Bock]]'', dans certains cas
** ''[[Doppelbock]]'', dans certains cas
** ''[[Dunkles]]''
** ''[[Helles]]''
** ''[[Pils (bière)|Pils]]'' (appelée aussi ''Pilsener'', ''Pilsen'' ou ''Pilsner'')
** ''[[Schwarzbier]]''
 
* '''Fermentation spontanée''' :
===La levure===
** ''[[Lambic]]''
{{Article principal|Fermentation de la bière}}
*** ''[[Gueuze]]''
La levure est un champignon unicellulaire aérobie qui possède cependant la capacité de fonctionner sans oxygène (anaérobie) si besoin est, en transformant le glucose en alcool éthylique et dioxyde de carbone. C'est ce que l'on provoque lors de la fermentation de la bière.
*** ''[[Faro (bière)|Faro]]''
Deux méthodes existent pour ensemencer la moût avec des levures. La première (historiquement parlant) est de laisser le moût exposé à l'air, lequel transporte des levures dites "sauvages". Cette méthode, appelée [[lambic]], a le désavantage d'être tributaire de l'endroit où le brassage est effectué et expose la bière à une infection par des micro-organismes non désirés, cause principale des échecs du brasseur amateur.
*** ''[[Kriek]]'' (lambic à la cerise)
Elle est traditionnellement pratiquée aux alentours de Bruxelles lors de la fabrication de la Geuze ou la [[Kriek]].
*** Autres lambics fruités (framboise, pêche, etc.)
Les travaux de Pasteur sur la bière (''Les Études sur la bière'', 1876) ont apporté la possibilité de sélectionner et conserver des espèces de levures dites "utiles" pour la fermentation de la bière. Cette méthode est par conséquent plus sûre et plus rapide pour le brassage de la bière.
|valign="top"|
 
* '''Fermentation mixte''' :
On citera aussi la méthode de récupération d'une levure particulière, par le dépôt au fond des bouteilles provenant d'une brasserie particulière, afin de les mettre en culture pour les réutiliser dans son propre brassin. Les brasseries prestigieuses utilisent souvent des levures qui leur sont propres. Cette méthode reste marginale car plus compliquée.
** bières rouges du [[sud]] de la [[Province de Flandre-Occidentale|Flandre]].
 
|}
La sélection de la levure dans une recette dépend bien sûr du désir et du goût du brasseur, mais on peut distinguer deux types de levure entrainant une modification des conditions de fermentation:
Les levures de fermentation haute et basse.
 
* Les levures de fermentation haute (''[[Saccharomyces cerevisiae]]'') requièrent une température de 15°C à 25°C pour réaliser la transformation des sucres fermentescibles en alcool et dioxyde de carbone de manière optimale. La bière obtenue est de type [[Ale]].
 
* Les levures de fermentation basse (''Saccharomyces Carlsbergensis'' ou ''[[Saccharomyces uvarum]]'') savent "travailler" dans une fourchette de température entre 4°C et 15°C et produiront une bière de type [[Lager]].
 
==Le matériel==
[[Image:Brassage Amateur - serpentin.JPG|thumb|300px|Serpentin de refroidissement "maison"]]
* Cuve de brassage
L'idéal est une cuve en inox, telle que celles utilisées dans l'industrie alimentaire. Mais une marmite émaillée, voire une lessiveuse galvanisée, fait l'affaire. L'important est d'avoir un récipient de contenance suffisante que l'on peut chauffer et ne réagissant pas avec la maîche (pas d'aluminium ou de cuivre).
Il existe aussi des cuves spécifiques, à résistance électrique, pour lesquelles il n'est pas besoin de bruleur.
* Bruleur à gaz
Le dimensionnement du bruleur dépend de la quantité de maîche préparée. Il est important de contrôler précisément la température et de pouvoir passer de palier en palier rapidement. Pour une cuve de 20L ou moins, le plus gros bruleur d'une cuisinière domestique suffit. Au-delà on s'orientera vers un bruleur à trépied au butane, ou propane. Attention, utilisez le détendeur adapté au gaz utilisé.
* Cuve de fermentation
Prévoyez deux cuves en plastique alimentaire hermétique (équipées d'un robinet de soutirage, plus pratique). La seconde servira pour la fermentation secondaire en évitant un transvasement inutile.
 
==Étapes de fabrication==
===Kits de brassage===
===Malt en grain===
====Concassage====
[[Image:Brassage Amateur - concassage.JPG|left|300px|Concassage du malt.]]
Le concassage des grains se pratique à l'aide d'un moulin à concasser. L'idée est de casser les grains afin que l'amidon et les enzymes puissent se dégager lors de l'empattage sans pour autant faire une "farine"
trop fine, qui serait plus difficile à filtrer lors du lavage des drêches.
====Empatage====
[[Image:Brassage Amateur - empatage.JPG|thumb|300px|Brassage de la maîche à 50°C.]]
''Les valeurs (température, proportions) sont données ici à titre indicatif, compte tenu de la variété des recettes et processus possibles.''
 
Une fois les grains concassés, on procède à l'empattage, ce qui consiste à plonger le malt dans une eau préalablement chauffée à 50°C. On obtient une pâte peu homogène, appelée maîche, qu'il va falloir '''brasser''', c'est-à-dire remuer, tout au long de la phase de brassage.
 
====Brassage====
* Palier ''Protéase'' 45-55°C
Lors de ce palier de 20 minutes, les protéines du malt seront dégradées en acide aminés. Les protéines rendent la bière trouble mais permettent aussi une meilleure tenue de la mousse. Il faut donc trouver un compromis entre les deux.
* Palier ''Bêta-amylase'' 62-65°C
Les enzymes Bêta-amylase transforment l'amidon en glucose et maltose. Ces sucres seront transformés en alcool et dioxyde de carbone par la levure lors de la fermentation. Maintenir ce palier de température environ 30 minutes.
* Palier ''Alpha-amylase'' 66-73°C
L'amidon est dégradé en dextrines, non fermentescibles, qui participent à la "matière" de la bière (propriétés organoleptiques). Garder la température 30 minutes.
* Palier inhibition des enzymes 75-78°C (optionnel)
Si l'on pratique ce palier, les enzymes seront détruits et la transformation de l'amidon sera stoppée. 10 minutes suffisent pour ce palier.
 
Afin de déterminer plus précisément la durée du brassage, il est possible de prélever un échantillon dans la cuve et d'y mettre de la teinture d'iode. Tant que l'iode vire au violet, il reste de l'amidon dans la maîche. Si l'iode ne change pas de couleur, on peut considérer que tout l'amidon a été transformé et on peut passer au stade suivant (lavage des drêches). '''L'iode étant toxique, ne pas en mettre directement dans la cuve et jeter l'échantillon de test'''.
 
====Lavage des drêches====
[[Image:Brassage Amateur - filtration.JPG|thumb|300px|Filtration des drêches.]]
L'étape suivante consiste à séparer le moût des drêches, qui ont donné leur amidon. Il s'agit d'un filtration par gravité puis déversement d'eau entre 75 et 80°C. Selon l'équipement utilisé, on procédera par filtration dans une cuve de filtration ou un filtre ''ad hoc'' (une passoire ou une bassine percée de trous). Les drêches vont s'amasser au fond et constituer un filtre naturel. Les premiers litres de moût seront très troubles. Pour cette raison, il est conseillé de les remettre dans l'outil de filtration jusqu'à obtention d'un moût plus clair.
 
Une fois toute la maîche filtrée, on fera passer délicatement à travers le filtre de l'eau chauffée à 75-80°C à raison d'un litre environ par kilogramme de grain. Une température supérieure à 80°C est susceptible d'entrainer une astringence désagréable car les tanins contenus dans l'écorce des grains se dissolvent au-dessus de cette température.
 
====Cuisson et Houblonnage====
Une fois le moût séparé des drêches, on le remet à chauffer jusqu'à ébullition. Cette étape va permettre la "cassure" (précipitation) des protéines du malt. Cette cassure peut-être augmentée par adjonction d'un produit (similaire au collage dans la vinification) afin d'obtenir une bière plus claire.
* Houblon en cônes
Une fois l'ébullition atteinte, c'est le moment d'ajouter le houblon amer. Les résines du houblon vont se dissoudre dans le moût et donner l'amertume de la bière. Cette opération, toujours en ébullition, dure environ 1h30. 10 minutes avant la fin de l'ébullition, on ajoute le houblon arômatique qui va donner ses arômes sans dissoudre ses acides alpha. Ces arômes risquent d'être détruits si l'ébullition persiste plus de 15mn.
 
On peut alors arrêter l'ébullition et retirer le houblon. La méthode la plus pratique consiste à mettre les cônes dans un petit sac de coton prévu à cet effet, ainsi les fleurs de houblons ne se répandent pas dans la cuve. Sinon, il faut à nouveau filtrer le moût avant de le refroidir.
 
* Houblon en pellet
(...)
 
Il convient ensuite de refroidir le moût le plus rapidement possible. En effet, celui-ci est très sensible aux infections par les bactéries (et autres champignons). A cette fin, l'usage d'un refroidisseur à plaques ou autre système est conseillé.
 
===Fermentations===
[[Image:Brassage Amateur - ensemencement.JPG|thumb|300px|Ensemencement du moût]]
''Cette étape est décrite conformément à une fermentation haute.''
Quand le moût atteint une température de 25°C, on peut le transvaser dans une cuve de fermentation et ajouter les levures. Le dosage est généralement indiqué sur l'emballage. Bien mélanger pour répartir les semences dans tout le moût, puis refermer la cuve et placer le barboteur, ce dernier rempli à moitié d'eau pour éviter le contact avec l'air extérieur tout en laissant échapper le dioxyde de carbone résultant de la fermentation.
On peut maintenant placer la cuve dans un endroit dont la température est constante (environ 20°C) et à l'abri de la lumière.
* Première fermentation
Il faut généralement deux à cinq jours pour que la fermentation soit achevée. L'activité des levures est facilement discernable par le caractéristique "glou-glou" produit par le barboteur. Très présent au début, il diminue progressivement jusqu'à devenir très espacé. La première fermentation peut-être considérée comme terminée.
[[Image:Brassage Amateur - fin.JPG|thumb|300px|Fermeture de la cuve de fermentation]]
 
* Seconde fermentation (dite de garde)
On peut alors soutirer la jeune bière vers une autre cuve de fermentation et la séparer de la lie blanchâtre qui a décanté. Celle-ci est constituée des levures mortes qui ont proliféré lors de la première fermentation et d'autres résidus du brassage qui auraient passé la filtration.
On replace un barboteur et on met la cuve dans un endroit plus frais (10°C à 15°C), où la bière va s'affiner.
 
Cette étape dure de une à trois semaines.
 
====Cuves et récipients====
 
===Embouteillage===
Une fois la phase de garde terminée, il est alors temps de mettre en bouteille.
[[Image:Brassage Amateur - remplissage.JPG|left|200px|remplissage]]
====Préparatifs====
 
La première étape consiste à avoir des bouteilles propres et sans contamination bactérienne ou autre. Un nettoyage à l'aide d'un produit du même type que pour les cuves et instruments de brassage convient.
 
Pour des raisons évidentes, il sera nécessaire de soutirer la bière pour séparer le moût fermenté de la lie, moins abondante qu'à l'issue de la première fermentation.
====Ajout de sucre====
La jeune bière est presque prête mais n'a pas de bulles. Pour remédier à cela, il va falloir réveiller les levures en leur donnant de quoi manger, généralement du sucre plus ou moins raffiné dilué dans un peu d'eau tiède. Le dosage varie selon la recette pratiquée, mais on considère qu'il doit se situer ente 4g et 6g par litre de bière. Une fois le sucre dilué (attention à ne pas trop oxygéner le liquide), on peut procéder au remplissage des bouteilles, en laissant un espace sous le goulot d'environ 3 cm.
[[Image:Capsulage.JPG|thumb|300px|capsulage]]
 
====Fermeture des bouteilles====
Les bouteilles devront être scellées hermétiquement après remplissage, plusieurs méthodes existent dont la [[Capsule_(bouteille)|capsule]] métallique, relativement bon marché et facile à mettre en oeuvre.
 
La bouteille à fermeture mécanique est un bon système qui ne demande aucun matériel supplémentaire et est réutilisable.
 
===Troisième fermentation et maturation===
Les bouteilles doivent être gardées 7 à 10 jours dans les mêmes conditions que la première fermentation (obscurité, 20°C). Pendant ce temps, les levures vont à nouveau transformer le sucre en alcool et en gaz carbonique. Ce dernier restant à présent dans la bouteille, c'est ce qui donnera le pétillant et la mousse si chère au palais.
 
Une fois cette période écoulée, un dernier effort de patience pendant la maturation, qui durera au minimum 1 mois, va permettre à la bière de maturer, de s'équilibrer et d'acquérir ses qualités organoleptiques et gustatives finales. Cette dernière phase se fait idéalement en cave. La bière obtenue continuera à évoluer même après ce délai, il est intéressant de conserver quelques bouteilles pour déterminer la durée de maturation idéale pour votre recette.
 
Maintenant, nous pouvons enfin récolter notre récompense en dégustant notre bière artisanale!
 
== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
* [[BrassageBière]]
* [[Fabrication de la bière]]
* [[Tank à lait]] d'occasion pour fabrication "bière maison"
* [[Microbrasserie]]
{{Levures à bière}}
* [[Vores Øl|Une bière « libre » : la Vores Øl]] : libre de droits, présentation, recette.
*[[Musée français de la brasserie]]
 
=== Bibliographie ===
* Claude Boivin, ''La bière. Son histoire, sa fabrication et sa dégustation'', Arion Éditions, 2005 {{ISBN|2923300114}}
La littérature francophone est assez pauvre sur le sujet et provient essentiellement du [[Québec]]. On trouvera beaucoup plus de livres en [[néerlandais]], en [[allemand]] ou en [[anglais]].
* Claude Bourgeois, ''La bière et la brasserie'', Presses Universitaires de France, Paris, 1998 {{ISBN|2130489117}}.
* {{ouvrage
 
| titre = Comment faire de la bonne bière chez soi
=== Lien externe ===
| ref = Référence:Comment faire de la bonne bière chez soi
[http://www.musee-de-la-biere.com/ Musée européen de la Biere]
| auteurs = Jean-François Simard | année = 2003
 
}}
== Notes et références ==
* {{ouvrage | éditeur = Utovie | titre = Faites votre bière | auteurs = J.-P.<!--J.-A. ?--> Chandon
{{références}}
| langue = français | année = 1997<!--2003 ?--> | lieu = [[Bats]] | pages = 47 | isbn=2-86819-153-3}}
* Claude Bourgeois, ''La bière et la brasserie'', Presses Universitaires de France, Paris, 1998 {{ISBN|2130489117}}
 
{{Portail|Bière|chimie}}
=== Liens et documents externes ===
*{{fr}}[http://www.brassageamateur.com brassageamateur.com] Forum de discussion sur le brassage amateur
*{{fr}}[http://www.bieremaison.be bièremaison.be] Recettes et informations sur le brassage amateur
*{{fr}}[http://home.deckpoint.ch/~cretegny/premiere.html Brasse ta bière] Méthode et théorie de brassage
*{{fr}}[http://christian.seon.free.fr/biere.html christian.seon.free.fr/biere] Une autre source, avec des recettes
*{{fr}}[http://www.petitbrasseur.com Le petit brasseur] Méthode pratique de brassage amateur
*{{fr}}[http://jg-laurent.com/ Pico brasserie et brassage amateur] Méthodes de brassage et conseils pratiques incluant outils de calculs
*{{fr}}[http://www.novabirra.com novabirra.com] Cours de brassage à Braine L'Alleud en Belgique
*{{fr}}[http://www.mabiere.fr MaBiere.fr] Wiki expliquant la fabriquation de la bière chez soi
 
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