« Philosophie/Aliénation » : différence entre les versions

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== Kant : “La translation de sa propriété à un autre est l’aliénation” (Métaphysique des Mœurs) ==
<blockquote>Le seul caractère général de l'aliénation est la perte du sens commun et l'apparition d'une singularité logique; par exemple, un homme voit en plein jour sur sa table une lumière qui brûle, alors qu'un autre à côté de lui ne la voit pas ; ou il entend une voix qu'aucun autre ne perçoit. Pour l'exactitude de nos jugements en général et par conséquent pour l'état de santé de notre entendement, c'est une pierre de touche subjectivement nécessaire que d'appuyer notre entendement sur celui d'autrui sans nous isoler avec le nôtre ; et de ne pas faire servir nos représentations privées à un jugement en quelque sorte public. C'est pourquoi l'interdiction des livres qui ne visent que des opinions théoriques (surtout s'ils n'ont pas d'influence sur les formes légales de l'action et de la permission) fait tort à l'humanité. Car on nous enlève par là sinon le seul moyen, du moins le plus important et le plus utilisable qui puisse justifier nos propres pensées ; c'est ce que nous faisons en les exposant publiquement pour voir si elles s'accordent avec l'entendement d'autrui ; autrement, on prendrait facilement pour objectif ce qui n'est que subjectif (par exemple, une habitude ou une inclination)... Celui qui, sans avoir recours à ce critère, s'entête à faire valoir son opinion personnelle en dehors ou même en dépit du sens commun s'abandonne à un jeu de la pensée, où il voit, se conduit et juge non pas dans un monde éprouvé en commun avec les autres mais dans un monde qui lui est propre (comme dans le rêve). Emmanuel KANT.</blockquote><blockquote>Hegel</blockquote><blockquote>Hegel, ''Realphilosophie'' I, p. 237 : « Quand l’homme gagne sur la nature, quand il accroît sa domination sur elle, dans la même mesure il s’amoindrit lui-même. Quand il laisse la nature sous l’action de toutes sortes de machines, il ne supprime pas la nécessité de son propre travail, mais il ne fait que (...) l’éloigner de la nature ; il ne se tourne pas de manière vivante vers celle-ci en tant qu’elle est une nature vivante ; au contraire, le travail perd cette vitalité négative et le travail qui reste encore à l’homme devient même plus mécanique (...) ; plus le travail devient mécanique, moins il a de valeur et plus l’homme doit travailler de cette façon. »</blockquote>
 
== Hegel ==
Hegel, ''Realphilosophie'' I, p. 237 : « Quand l’homme gagne sur la nature, quand il accroît sa domination sur elle, dans la même mesure il s’amoindrit lui-même. Quand il laisse la nature sous l’action de toutes sortes de machines, il ne supprime pas la nécessité de son propre travail, mais il ne fait que (...) l’éloigner de la nature ; il ne se tourne pas de manière vivante vers celle-ci en tant qu’elle est une nature vivante ; au contraire, le travail perd cette vitalité négative et le travail qui reste encore à l’homme devient même plus mécanique (...) ; plus le travail devient mécanique, moins il a de valeur et plus l’homme doit travailler de cette façon. »