« Commentaire philosophique/Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes » : différence entre les versions
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Rousseau commence par dessiner les traits de l’homme originel : il mène une vie active au cœur des forêts, il est robuste car il doit chercher sa subsistance et se défendre contre les animaux sauvages tout au long de ses multiples déplacements. Il a peu de besoins, et ses facultés intellectuelles sont peu développées. Le sentiment de pitié lui tient lieu de morale. Lors de cet état de l'humanité, les différences naturelles sont sans conséquence car les hommes vivent dans un isolement relatif : « ''Je voudrais bien qu’on m’expliquât, précise Rousseau, quel peut-être le genre de misères d’un être libre dont le cœur est en paix et le corps en santé'' ». Dès lors ils ne sauraient se comparer entre eux. Ceci est d'autant plus impossible que les facultés de raison, imagination, volonté... ne sont pas développées même si elles sont latentes et que la "perfectibilité" - à ne pas confondre avec la perfection- est à ses débuts.
Pour résumer il ne dispose que de deux qualités : l'amour-de-soi et la pitié.
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|''"Laissant donc tous les livres scientifiques qui ne nous apprennent qu'à voir les hommes tels qu'ils se sont faits, et méditant sur les premières et plus simples opérations de l'âme humaine, j'y crois apercevoir deux principes antérieurs à la raison, dont l'un nous intéresse ardemment à notre bien-être et à la conservation de nous-mêmes, et l'autre nous inspire une répugnance naturelle à voir périr ou souffrir tout être sensible et principalement nos semblables. C'est du concours et de la combinaison que notre esprit est en état de faire de ces deux principes, sans qu'il soit nécessaire d'y faire entrer celui de la sociabilité, que me paraissent découler toutes les règles du droit naturel ; règles que la raison est ensuite forcée de rétablir sur d'autres fondements, quand par ses développements successifs elle est venue à bout d'étouffer la nature. "''
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En fait, rien ne destinait l’humanité à connaître les malheurs de l’inégalité qui sont devenus les siens. Lorsque les hommes deviennent sédentaires, le langage se perfectionne, les passions et leurs violences se développent, mais surtout apparaît l'agriculture et la métallurgie. La culture des terres impose l'idée de propriété : « le premier qui, ayant enclos un terrain, s’avisa de dire « ceci est à moi », et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. » Dès lors l’inégalité des conditions se développe rapidement : les pauvres sont asservis aux riches, qui imposent des lois qui leur sont favorables.
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