« Pour lire Platon/Introduction par les mythes » : différence entre les versions

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'''Lecture conseillée''' : ''Phèdre'', ''Le Banquet''
 
'''La définition du Banquet : l'opinion, Aristophane et Diotime.'''<br/>
'''Contexte'''<br/>
L'étymologie du mot ''philosophie'' est sans doute connue par un très grande nombre de personnes : la philosophie est l'amour de la sagesse ou du savoir. Mais, quoique connue, cette signification n'étonne peut-être pas autant qu'elle le devrait. L'étonnement (au sens du coup de tonnerre, ce qui réveille par l'effet inattendu qu'il produit) est la vertu première de la philosophie. La lecture de Platon va nous montrer de quelle manière cet amour peut nous paraître déroutant, voir nous choquer.
 
'''Tout d'abord, être sage, ou connaître, semble se rapporter à un état intellectuel. Pour Platon, il s'agit de la contemplation des réalités vraies''. Or, il ne va pas de soi que l'on puisse dire qu'une réalité qui a à avoirvoir avec nos facultés intellectuelles puisse susciter une affection, et encore moins une affection teltelle qu'un désir. On peut ressentir de la joie à trouver une vérité, mais ce sentiment n'est pas ce qui fait la vérité. À plus forte raison, il est étrange que le désir amoureux soit non pas seulement dirigé vers le savoir, mais que ce savoir ne soit pas possible sans lui.
 
Dans le Banquet, le désir se définit dans un premier temps par sa relation au plaisir sexuel, et on perçoit mal le rapport qu'il peut entretenir avec la sagesse. C'est le poète comique Aristophane qui le présente dans un mythe, le mythe de l'androgyne. Un mythe est un discours qui ''semble'' échapper au discours de la raison puisqu'il est fondamentalement produit par l'imagination. Au moment où il le présente, Aristophane, ivre, s'est enfin remis d'un hoquet insistant. Les interlocuteurs du Banquet sont d'ailleurs assez ivres dans l'ensemble. Le contexte est ainsi apparemment fort éloigné de la sagesse. Pour être tranquilles les hommes présents ont demandé à la servante de les laisser entre eux. C'est dans ces conditions qu'Aristophane prend la parole.
 
'''Discours d'Aristophane'''
 
Le désir se donne à comprendre comme une punition divine.
 
Mais ce n'est pas la seule raison de s'étonner. Le désir dont parle Platon, c'est l'amour, terme qui comprend le désir sexuel. Or Platon, d'une part, fait référence de manière explicite à l'attirance sexuelle, mais, de plus, ne l'utilise pas comme une métaphore. L'amour de la sagesse n'est pas, ou pas seulement, une expression destinée à nous faire comprendre l'aspiration du philosophe à l'image du désir : la philosophie est véritablement ce désir sexuel, mais dont l'objet a été changé. On trouvera donc dans les dialogues des descriptions du désir philosophique en des termes sexuels des plus explicites. Ces descriptions concernent tant la jouissance sexuelle que la sexualité en tant que fonction de reproduction, ce qui inclut en particulier la fécondation et l'accouchement. Comment Platon conçoit-il ce rapport de la sexualité et de la philosophie et pourquoi fait-il ce rapprochement ?