« Drogues et Expériences/Héroïne » : différence entre les versions

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La médication a comme objectif de substituer la consommation d'opiacés procurant un effet euphorisant (héroïne, morphine et certains analgésiques) d'aider la personne à une stabilisation de ses cravings. Conjointement à une prise en charge médico-sociale dans le contexte d'une cure de sevrage, le traitement par méthadone vise la stabilisation de la personne quant à son addiction et la réduction des méfaits. Cette médicalisation a comme objectif de réduire les risques inhérents à la consommation de drogue: les risques liés à l'injection de substances par voie intra-veineuse ou la prise par voie nasale (notamment la contamination par des virus), les risques de surdosage ou d'overdose, et les risques liés aux activités illégales menées en vue de se procurer l'héroïne (deal, prostitution). De plus, lorsqu'une personne est sous un traitement à la méthadone, elle ne ressentira pratiquement aucun effet euphorisant si elle consomme de l'héroine. Ceci décourage bien des consommateurs à rechuter. L'introduction de la médication peut faire partie intégrante d'un processus global d'abstinence.
 
La méthadone présente l'avantage d'être un opiacé de longue durée d'action, permettant de prévenir la sensation de manque et la rechute de la consommation d'héroïne. Elle est prise par voie orale, en une dose par 24 heures et dans quelques cas deux doses par 24 heures pour les "métaboliseurs" courts, sous forme de solution amère et non injectable, de gélules ou de suppositoires. En général, le sirop se présente sous formule liquide dosée à 1 % de chlorhydrate de méthadone : {{unité|1| ml}} de soluté représente {{unité/2|10| mg}} de chlorhydrate de méthadone.
 
Des recommandations médicales indiquent une dose journalière maximale habituelle à {{unité|60| mg}} par 24 heures. Des études ont montré que certains patients nécessitaient des doses plus importantes en début de traitement. La prescription de la dose maximale peut être limitée par les lois relatives à la délivrance de substances psychotropes suivant les pays.
 
Tandis que la méthadone ne procure a priori aucun effet toxique sur les patients dépendants, cette médication peut être mortelle à faibles doses pour les patients non dépendants (par exemple, pour une personne de {{unité/2|40| kg}} une dose de {{unité/2|20| mg}} peut être létale).
 
Dans le cadre d'une utilisation médicale contrôlée, l'effet euphorisant ressenti peut être nul pour le toxicomane. La phase de stabilisation est une étape pendant laquelle le toxicomane passe aussi en phase d'abstinence de recherche de l'effet euphorisant procuré par l'héroïne (''effet flash''). La baisse de la dose quotidienne peut représenter une étape importante dans un processus d'abstinence. Les risques sont liés au syndrome de sevrage physique aux opiacés, mais aussi au fait que la personne reprenne une consommation d'héroïne afin de pallier la sensation de manque. Une pratique prévoit de ne pas baisser la dose quotidienne de plus de 10 % par mois.
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Resté sujet de controverse du fait de son caractère accoutumant qui peut en faire un traitement à vie, avec de fortes oppositions, ce traitement doit son essor aux épidémies dues aux virus, car il permet d'éviter les injections ou les blessures par les pailles de ''sniff'' (pour priser) et donc de limiter la diffusion des maladies.
 
La présentation sous forme de sirop épais aromatisé et très sucré ({{unité|9| grammes}} de saccharose = 2 morceaux de sucre environ) dans un flacon de 15 ml suffit généralement à dissuader les risques de mésusage par injection. Quant à la gélule, toute tentative de dissoudre la poudre qu'elle contient transforme le tout en épaisse gélatine inutilisable.
 
Les médecins habilités peuvent prescrire une médication à la méthadone pour 14 jours si le patient est sous traitement méthadone sirop (28 jours pour le patient sous méthadone gélules) qu'il est socialement et médicalement stabilisé. L'introduction d'un traitement à la méthadone se fait généralement dans le cadre d'une délivrance quotidienne au départ. Après une certaine période de stabilisation et d'adaptation du dosage, le patient est généralement orienté vers son médecin de familefamille qui lui prescrira son traitement délivré en pharmacie.
 
==Divers==