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[[Image:Heroin - Heroine.svg|thumb|Molécule de diacétylmorphine]]
[[Image:Heroin3Dan.gif|thumb|Molécule de diacétylmorphine]]
L’'''héroïne''', '''diamorphine''' ou '''diacétylmorphine''', est un [[:w:Opiacé|opiacé]] semi-synthétique obtenu par acétylation de la [[:w:Morphine|morphine]], le principal alcaloïde issu du pavot à opium. Elle est utilisée à des fins médicales, mais surtout de manière illégale dans des cadres d'utilisations récréatives. La tolérance à l'héroïne est importante, et son usage chronique entraîne une très forte dépendance physique. L'héroïne est une substance contrôlée au niveau international. Elle figure sur les tableaux I et IV de la [[:w:Convention unique sur les stupéfiants de 1961|Convention unique sur les stupéfiants]].
 
== Historique ==
[[Fichier:Bayer Heroin bottle.jpg|thumb|left|Bouteille d'« ''Heroin'' » vendue par Bayer (circa 1895-1900) : disponible en pharmacie, elle contenait 5 % d'héroïne pure.]]
Elle est synthétisée pour la première fois à partir de la morphine à la fin du XIXe siècle par deux chimistes qui est d'abord exploitée comme médicament pour différentes affections respiratoires dont la tuberculose. Ils donnèrent le nom d'héroïque, parce qu’on pensait qu’elle permettrait de soigner l’addiction à la morphine sans induire d’accoutumance. Ironie du sort, car la morphine elle-même avait été préconisée comme substitut à l'[[:w:Opium|opium]]. En effet, elle était, avant 1914, vendue librement en pharmacie, entre autres sous la forme de pilule antitussive, contre l’asthme, la diarrhée et même comme somnifère pour enfants. À cette époque, la plupart des substances connues aujourd'hui comme addictives (opiacés, cocaïne) étaient alors en vente libre en pharmacie.
 
L’héroïne, du fait de sa popularité et de son mode de diffusion, devient vite un problème de santé publique et il y a eu une campagne contre l’héroïne qui avance qu’un produit aussi dangereux doit être supprimé par une action internationale. Toutefois elle reste très exceptionnellement utilisée dans certains traitement de substitution aux opiacés, sous surveillance médicale stricte.
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== Absorption ==
La méthadone est rapidement absorbée au niveau du [[tractus gastro-intestinal]] et les premiers effets analgésiques apparaissent après 15 à 30 minutes en sirop et 1h à 1h30 en gélule. La durée d'action est de six à huit heures. Lors d'une administration répétée, la durée d'action et la demi-vie (15 à 55 heures) augmentent également.
 
Le taux plasmatique thérapeutique de la méthadone est d'environ 100 à {{unité/2|400|µg||l|-1}} (microgrammes/litre) et le taux plasmatique [[toxique]] est d'environ 1000 à {{unité/2|2000|µg||l|-1}} (microgrammes/litre).
 
== Métabolisme ==
La méthadone est principalement métabolisée dans le [[foie]] par mono- et di-N-déméthylation, puis se transforme spontanément en une structure cyclique, d'une part en 2-éthylidène-1,5-diméthyl-3,3-diphénylpyrrolidine (EDDP, métabolite primaire de la méthadone) et d'autre part en 2-éthyl-5-méthyl-3,3-diphénylpyrrolidine (EMDP, métabolite secondaire). La méthadone est également métabolisée par hydroxylation en méthadol, suivie d'une N-déméthylation en norméthadol. La méthadone, la EDDP et la EMDP subissent également une hydroxylation suivie d'une glucuroconjugaison. Les [[métabolite]]s majeurs de la méthadone sont inactifs.
 
== Dosage ==
[[Fichier:Chlorydrate de Méthadone.jpg|thumb|left|250px|Deux Flacons de chlorydrate de méthadone en sirop buvable.]]
De nombreux tests immunologiques permettent le [[dépistage]] rapide (30 secondes) de la méthadone dans l'[[urine]] jusqu'à plusieurs jours (8 à 10) après la dernière administration. De manière générale, les méthodes immunologiques de dépistage ne présentent pas de réaction croisée avec des substances de structures différentes. Cependant, selon la spécificité du test utilisé, le L-alpha-acéthylméthadol (LAAM), un analogue de la méthadone à longue durée d'action, et ses métabolites peuvent présenter une réaction croisée et donner des résultats faussement positifs.
 
La méthadone et ses métabolites sont rapidement extraits avec les techniques liquide-liquide ou SPE (solid phase extraction). La [[chromatographie]] sur couche mince et la chromatographie gazeuse peuvent également être utilisées.
 
== Traitements de substitution ==
La médication a comme objectif de substituer la consommation d'opiacés procurant un effet euphorisant (héroïne, morphine et certains analgésiques) d'aider la personne à une stabilisation de ses [[craving]]s<ref>[http://www.drogues-info-service.fr/?La-substitution&var_recherche=m%E9thadone La substitution], Drogues Info Service, ''Drogues, savoir plus, risquer moins'', octobre 2009</ref>cravings. Conjointement à une prise en charge médico-sociale dans le contexte d'une cure de sevrage, le traitement par méthadone vise la stabilisation de la personne quant à son [[addiction]] et la réduction des méfaits. Cette médicalisation a comme objectif de réduire les risques inhérents à la consommation de drogue: les risques liés à l'injection de substances par voie intra-veineuse ou la prise par voie nasale (notamment la contamination par le VIH et l'hépatitedes Cvirus), les risques de surdosage ou d'overdose, et les risques liés aux activités illégales menées en vue de se procurer l'héroïne (deal, prostitution). De plus, lorsqu'une personne est sous un traitement à la méthadone, elle ne ressentira pratiquement aucun effet euphorisant si elle consomme de l'héroine. Ceci décourage bien des consommateurs à rechuter. L'introduction de la médication peut faire partie intégrante d'un processus global d'abstinence.
{{Article détaillé|Traitement de substitution aux opiacés}}
Introduits aux [[États-Unis]] dans les [[années 1960]] par Dole et Nyswander<ref>Dole VP, Nyswander MA, [http://jama.ama-assn.org/cgi/content/full/300/19/2303/DC1 ''Medical treatment for diacetylmorphine (heroin) addiction: a clinical trial with methadone hydrochloride''], JAMA. 1965;193:646-650</ref>, ils ont d'abord été utilisés pour de graves [[diacétylmorphine|héroïnomanies]], telles que pour des soldats de retour du [[Viêt Nam]].
 
La méthadone présente l'avantage d'être un [[opiacé]] de longue durée d'action, permettant de prévenir la sensation de manque et la rechute de la consommation d'héroïne. Elle est prise par voie orale, en une dose par 24h24 heures et dans quelques cas deux doses par 24h24 heures pour les "métaboliseurs" courts, sous forme de solution amère et non injectable, de gélules ou de suppositoires. En général, le sirop se présente sous formule liquide dosée à 1 % de [[chlorhydrate]] de méthadone : {{unité|1|ml}} de soluté représente {{unité/2|10|mg}} de chlorhydrate de méthadone.
La médication a comme objectif de substituer la consommation d'opiacés procurant un effet euphorisant (héroïne, morphine et certains analgésiques) d'aider la personne à une stabilisation de ses [[craving]]s<ref>[http://www.drogues-info-service.fr/?La-substitution&var_recherche=m%E9thadone La substitution], Drogues Info Service, ''Drogues, savoir plus, risquer moins'', octobre 2009</ref>. Conjointement à une prise en charge médico-sociale dans le contexte d'une cure de sevrage, le traitement par méthadone vise la stabilisation de la personne quant à son [[addiction]] et la réduction des méfaits. Cette médicalisation a comme objectif de réduire les risques inhérents à la consommation de drogue: les risques liés à l'injection de substances par voie intra-veineuse ou la prise par voie nasale (notamment la contamination par le VIH et l'hépatite C), les risques de surdosage ou d'overdose, et les risques liés aux activités illégales menées en vue de se procurer l'héroïne (deal, prostitution). De plus, lorsqu'une personne est sous un traitement à la méthadone, elle ne ressentira pratiquement aucun effet euphorisant si elle consomme de l'héroine. Ceci décourage bien des consommateurs à rechuter. L'introduction de la médication peut faire partie intégrante d'un processus global d'abstinence.
 
Des recommandations médicales indiquent une dose journalière maximale habituelle à {{unité|60|mg}} par 24 h<ref>[http://www.kompendium.ch/MonographieTxt.aspx?lang=fr&MonType=fi Méthadone], monographie Compendium, février 2009</ref>heures. Des études en Suisse ont montré que certains patients nécessitaient des doses plus importantes, de {{unité|80|mg}}, {{unité/2|200|mg}} ou {{unité/2|250|mg}} en début de traitement<ref>Op. cit. DEGLON J.J.</ref>. La prescription de la dose maximale peut être limitée par les lois relatives à la délivrance de substances psychotropes suivant les pays.
La méthadone présente l'avantage d'être un [[opiacé]] de longue durée d'action, permettant de prévenir la sensation de manque et la rechute de la consommation d'héroïne. Elle est prise par voie orale, en une dose par 24h et dans quelques cas deux doses par 24h pour les "métaboliseurs" courts, sous forme de solution amère et non injectable, de gélules ou de suppositoires. En général, le sirop se présente sous formule liquide dosée à 1 % de [[chlorhydrate]] de méthadone : {{unité|1|ml}} de soluté représente {{unité/2|10|mg}} de chlorhydrate de méthadone.
 
Des recommandations médicales indiquent une dose journalière maximale habituelle à {{unité|60|mg}} par 24 h<ref>[http://www.kompendium.ch/MonographieTxt.aspx?lang=fr&MonType=fi Méthadone], monographie Compendium, février 2009</ref>. Des études en Suisse ont montré que certains patients nécessitaient des doses plus importantes, de {{unité|80|mg}}, {{unité/2|200|mg}} ou {{unité/2|250|mg}} en début de traitement<ref>Op. cit. DEGLON J.J.</ref>. La prescription de la dose maximale peut être limitée par les lois relatives à la délivrance de substances psychotropes suivant les pays.
 
Tandis que la méthadone ne procure a priori aucun effet toxique sur les patients dépendants, cette médication peut être mortelle à faibles doses pour les patients non dépendants (par exemple, pour une personne de {{unité/2|40|kg}} une dose de {{unité/2|20|mg}} peut être létale).
 
Dans le cadre d'une utilisation médicale contrôlée, l'effet euphorisant ressenti peut être nul pour le toxicomane. La phase de stabilisation est une étape pendant laquelle le toxicomane passe aussi en phase d'abstinence de recherche de l'effet euphorisant procuré par l'[[héroïne]] (''effet flash''). La baisse de la dose quotidienne peut représenter une étape importante dans un processus d'abstinence. Les risques sont liés au [[syndrome de sevrage]] physique aux opiacés, mais aussi au fait que la personne reprenne une consommation d'héroïne afin de pallier la sensation de manque. Une pratique prévoit de ne pas baisser la dose quotidienne de plus de 10 % par mois.
 
Resté sujet de controverse du fait de son caractère accoutumant qui peut en faire un traitement à vie, avec de fortes oppositions entre autres en [[France]] (jusqu'au début des années 1990), ce traitement doit son essor aux [[épidémie]]s dues aux virus du [[Syndrome d'immunodéficience acquise|SIDA]], des [[hépatite C|hépatites C]] ou [[hépatite B|B]], car il permet d'éviter les [[Injection (médecine)|injections]] ou les blessures par les pailles de ''sniff'' (pour priser) et donc de limiter la diffusion des maladies. Ainsi, il y a une baisse notable du nombre de nouveaux cas de séroconversions pour le VIH chez les personnes sous traitement substitutif<ref>Metzger DS, Woody GE, McLellan AT et als. [http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/8340896?dopt=Abstract ''Human immunodeficiency virus seroconversion among intravenous drug users in and out of treatment: an 18 month prospective follow-up''], J Acquir Immune Defic Syndr, 1993;6:1049-1056</ref>.
 
'''Méthadone injectée'''
 
En 1998, dans le Canton de Fribourg (Suisse), l'UST (Unité Spécialisée en Toxicomanie) qui dépend du CPS (Centre Psycho-Social) en collaboration avec La Fondation Le Tremplin (Le Tremplin y participa durant la première année seulement) avait un programme expérimental de distribution de méthadone injectable (PROMI, programme de méthadone injectable) pour les toxicomanes ne pouvant se passer de l'usage de la seringue. Les injections se faisaient dans une salle sous la surveillance d'un infirmier spécialisé. Le programme, qui a duré environ 4 années, a cessé car plusieurs patients avaient des problèmes veineux car la méthadone injectable était très concentrée.
 
L'Angleterre est le seul pays où quelques usagers de drogues bénéficient d'une prescription de méthadone injectable sous forme d'ampoules (Physeptone®) de 10, 20, 35 et {{unité|50|mg}}. Il a été reconnu que cette formule, destinée à l'origine à l'injection sous-cutanée ou intra-musculaire pour les cas nécessitant l'administration d'un antalgique puissant à très longue durée d'action, n'est pas adaptée à l'injection dans les veines qu'elle détériore rapidement et irrémédiablement. Certains usagers s'injectent plusieurs centaines de mg par jour, généralement dans l'aine, n'ayant plus accès au système veineux superficiel.
 
La galénique des formules disponibles en France (sirop et gélules) rend l'injection quasiment impossible.
 
La présentation sous forme de sirop épais aromatisé et très sucré ({{unité|9|grammes}} de saccharose = 2 morceaux de sucre environ) dans un flacon de 15 ml suffit généralement à dissuader les risques de mésusage par injection.
 
Quant à la gélule, toute tentative de dissoudre la poudre qu'elle contient transforme le tout en épaisse gélatine inutilisable.
 
'''Quelques particularités selon divers pays'''
 
Au Benelux, dans les pays anglo-saxons, notamment en Angleterre, et en Scandinavie les galéniques sont souvent plus variées et plus nombreuses. Ainsi en Belgique les pharmaciens peuvent préparer des gélules avec un dosage très précis au mg près.
 
Au Danemark quelques rares injecteurs "invétérés" peuvent bénéficier (sous certaines conditions) de la délivrance de petits comprimés dosés à {{unité|20|mg}} de méthadone et contenant très peu d'excipients. Ces comprimés doivent toutefois être "crushés" puis dilués mais leur galénique diminue l'incidence des excipients sur l'organisme. Le détournement est ainsi "accompagné" et les risques minorés.
 
Aux USA, par contre, les centres spécialisés délivrent souvent la méthadone sous forme de gros comprimés de {{unité|40|mg}} (appelés "disquettes") que le soignant dilue dans un verre de jus d'orange dans lequel baigne un gros biscuit pour tenter de dissuader toute forme de détournement par injection. La formule sous forme de sirop (parfois sans sucre mais toujours aromatisé), dosé à {{unité|1|mg}} par ml est néanmoins la galénique principale adoptée par la plupart des pays anglo-saxons.
 
En Suisse, lorsque les "méthadonomanes" veulent voyager ou partir en vacances, la méthadone leur est souvent délivrée sous forme de suppositoires, afin d'éviter tout risque de détournement ou de marché noir. Les conditions de dispensation de la méthadone aux personnes dépendantes des opiacés en France et au Benelux offrent un confort et des facilités bien supérieurs à ceux de la majorité des autres pays.
 
'''Conditions de délivrance en France'''
 
En France un [[CSAPA]] (Centres de Soins d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie) ou un médecin habilité peuvent prescrire une médication à la méthadone pour 14 jours si le patient est sous traitement methadone sirop (28 jours pour le patient sous methadone gélules) qu'il est socialement et médicalement stabilisé. L'introduction d'un traitement à la méthadone se fait généralement dans le cadre d'un CSAPA avec délivrance quotidienne au départ. Après une certaine période de stabilisation et d'adaptation du dosage, le patient est généralement orienté vers un médecin de ville qui lui prescrira son traitement délivré en pharmacie.
 
En France la méthadone est disponible sous forme de
 
Resté sujet de controverse du fait de son caractère accoutumant qui peut en faire un traitement à vie, avec de fortes oppositions, ce traitement doit son essor aux épidémies dues aux virus, car il permet d'éviter les injections ou les blessures par les pailles de ''sniff'' (pour priser) et donc de limiter la diffusion des maladies.
- sirop en flacons de {{unité|60|mg}} (15ml), {{unité|40|mg}} (15ml), {{unité|20|mg}} (15ml), {{unité|10|mg}} (7,5 ml), 5 mg ( 3,75 ml). Prix public d'un flacon de {{unité|60|mg}} de sirop : {{unité|1.84|euros}}
 
La présentation sous forme de sirop épais aromatisé et très sucré ({{unité|9|grammes}} de saccharose = 2 morceaux de sucre environ) dans un flacon de 15 ml suffit généralement à dissuader les risques de mésusage par injection. Quant à la gélule, toute tentative de dissoudre la poudre qu'elle contient transforme le tout en épaisse gélatine inutilisable.
Prix public d'un flacon de {{unité|20|mg}} de sirop : 1,67 euros
 
EnLes Francemédecins un [[CSAPA]] (Centres de Soins d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie) ou un médecin habilitéhabilités peuvent prescrire une médication à la méthadone pour 14 jours si le patient est sous traitement methadoneméthadone sirop (28 jours pour le patient sous methadoneméthadone gélules) qu'il est socialement et médicalement stabilisé. L'introduction d'un traitement à la méthadone se fait généralement dans le cadre d'un CSAPA avecune délivrance quotidienne au départ. Après une certaine période de stabilisation et d'adaptation du dosage, le patient est généralement orienté vers unson médecin de villefamile qui lui prescrira son traitement délivré en pharmacie.
- gélules (par boites de 7 gélules) dosées à 40, 20,10, 5 et {{unité|1|mg}}. Prix d'une gélule de {{unité|40|mg}} : {{unité|1.15|euros}}.
 
==Divers==
La méthadone fait partie de la liste des médicaments essentiels de l'[[Organisation mondiale de la santé]] (liste mise à jour en avril 2013)<ref>[http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/93142/1/EML_18_eng.pdf?ua=1 WHO&nbsp;Model&nbsp;List&nbsp;of&nbsp;Essential&nbsp;Medicines, 18th&nbsp;list], avril 2013</ref>.
 
{{sous-titre/Taxon|ns1=Papaver somniferum}}
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{{Taxobox fin}}
 
Le '''pavot somnifère''' ou '''pavot à opium''' (''Papaver somniferum''), appelé également « pavot des jardins », est une espèce de plante herbacée annuelle de la [[famille (biologie)|famille]] des ''[[Papaveraceae]]'' originaire d'Europe méridionale et d'Afrique du Nord. Connue pour ses propriétés psychotropes sédatives, elle est aussi cultivée à des fins ornementales ou alimentaires. On distinguait cependant deux variétés de pavot somnifère :
Connue pour ses propriétés [[psychotrope]]s [[sédatif|sédatives]], elle est aussi cultivée à des fins ornementales ou alimentaires.
 
* ''Papaver somniferum'' var. ''album'' - le pavot blanc ou pavot à opium. Fleurs à corolles blanches et à fruit [[Déhiscence (botanique)|indéhiscent]] (dont les graines ne peuvent être libérées sans destruction du fruit) contenant des graines d’un blanc jaunâtre. C'est plus spécifiquement de cette variété que l'on extrait le [[Latex (botanique)|latex]] afin de confectionner l'[[opium]].
De nombreux [[cultivar]]s ornementaux existent de nos jours (''paeoniflorum'' dit « à fleur de pivoine » par ex.). On distinguait cependant deux variétés de pavot somnifère :
 
* ''Papaver somniferum'' var. ''album'' - le pavot blanc ou pavot à opium. Fleurs à corolles blanches et à fruit [[Déhiscence (botanique)|indéhiscent]] (dont les graines ne peuvent être libérées sans destruction du fruit) contenant des graines d’un blanc jaunâtre. C'est plus spécifiquement de cette variété que l'on extrait le [[Latex (botanique)|latex]] afin de confectionner l'[[opium]].
* ''Papaver somniferum'' var. ''nigrum'' - le pavot noir, œillette ou encore pavot bleu, cultivé pour ses graines. Fleurs à corolles d’un rouge violacé et à fruit déhiscent (dont les capsules présentent, sur le bord du plateau stigmatique, des pores, s'ouvrant lorsque le fruit se dessèche, et par lesquels les graines sont libérées) contenant des graines gris-bleu-ardoisé.
 
Toutes les [[Variété (botanique)|variétés]] de ''Papaver somniferum'' contiennent des [[alcaloïde]]salcaloïdes [[opiacé]]sopiacés dont les plus connus sont la [[codéine]] et la [[morphine]]. Cette dernière, outre la production à but thérapeutique pour ses effets [[analgésique]]sanalgésiques, fait l'objet d'un trafic illicite essentiellement destiné à sa transformation en un opiacé synthétique : l'[[héroïne]]. Ses graines, largement utilisées dans l'alimentation ne contiennent qu'une très faible quantité d'alcaloïdes. Il en va de même de l'[[huile]] qu'elles produisent : l'[[huile d'œillette]]. Le pavot à opium est également largement cultivé pour le fleurissement des jardins et des [[espace vert|espaces verts]].
 
== Histoire ==
[[wikt:jadis|Jadis]], le '''Papaver somniferum''', était considéré comme une [[plante magique]] associée à la [[Magie (surnaturel)|magie noire]].
 
Au {{XIIIe siècle}}, [[Sainte Hildegarde]] indique que {{Citation|manger la graine apporte le sommeil}}. Toujours vers cette époque, le '''pavot somnifère''' faisait partie des ''herbes des vierges'' prescrites par les [[matrone]]s pour [[Avortement|avorter]] discrètement et sauver les apparences<ref>guide de visite, les plantes magiques, du jardin des neuf carrés de l'[[abbaye de Royaumont]]</ref>.
 
== Caractéristique ==
[[Fichier:Mohn z04.jpg|thumb|left|Culture de pavot, de différentes variétés]]
C'est une [[plante annuelle]] herbacée dont la [[tige]] peut atteindre jusqu'à {{unité|1.5|mètre}}. Les fleurs peuvent être blanches, mais elles sont le plus souvent lilas (rose sale), avec un centre violet foncé. La capsule, ronde et grosse, contient de très nombreuses graines.
Les [[fleur]]s peuvent être blanches, mais elles sont le plus souvent lilas (rose sale), avec un centre violet foncé.
 
La [[Capsule (botanique)|capsule]], ronde et grosse, contient de très nombreuses graines.
 
=== Répartition ===
Le pavot somnifère se rencontre dans les montagnes asiatiques et est également assez commun en [[Europe]], y fréquentant les mêmes terrains [[calcaire]]scalcaires que le [[coquelicot]] : ce sont des plantes dites calcicoles. Il est probablement originaire des régions comprises entre la Méditerranée orientale et l'Asie mineure.
 
Il est probablement originaire des régions comprises entre la Méditerranée orientale et l'Asie mineure<ref name="larousse">{{ouvrage|éditeur=Larousse|titre=Dictionnaire des drogues et des dépendances|auteurs=Denis Richard, Jean-Louis Senon, Marc Valleur|année=2004|isbn=2-03-505431-1}}</ref>.{{,}}<ref name="Chouvy, P.-A., 2001, Annales de géographie, "Le pavot à opium et l'homme: origines géographiques et premières diffusions d'un cultivar"">[http://www.pa-chouvy.org/AG_pavot_homme.html Annales de Géographie & Geopium - "Le pavot à opium et l'homme" - Pierre-Arnaud Chouvy]</ref>
 
=== Profil des grands pavots ===
On considère généralement quatre types de pavots somnifères, ou grands pavots. Ils appartiennent parfois à des espèces (taxons) classées comme différentes mais ils ne se distinguent fondamentalement que par certains de leurs aspects extérieurs et peuvent se croiser par [[pollinisation]] (preuve qu'ils pourraient ne former qu'une seule espèce divisée alors en sous-espèce, variétés et spécimens). Le coquelicot n'entre ainsi pas dans l'espèce des "pavots somnifères" (inter-pollinisation impossible, divergence fondamentale des principes de composition...).
 
==== ''Papaver somniferum'' L. subsp. ''setigerum'' (DC.) Corb. ====
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[[Fichier:HEICo steamer Nemesis.jpg|thumb|Le paquebot HEIC Nemesis détruisant les jonques de guerre chinoises sur le fleuve de Canton pendant la première guerre de l'Opium, 1842]]
C'est à la fin du {{s-|XIX|e}} que le pavot européen utilisé en agriculture pour ses graines alimentaires sera estimé à nouveau pour produire la morphine puis la codéine qui ont dès lors pu remplacer jusqu'à sa quasi-totalité l'opium officinal importé des pays producteurs. L'enjeu était économique et permettait aussi de s'affranchir des enjeux politiques des [[guerres de l'opium]] puis de mieux appréhender les conventions sur les stupéfiants et leur maîtrise. Il ne s'agissait cependant que d'une redécouverte du potentiel pharmaceutique des pavots indigènes qui avaient en effet servi tout au long du Moyen Âge et de la renaissance, notamment pour produire de l'huile alimentaire à bas prix. L'usage exclusif d'opium importé avait supplanté l'usage médical du pavot entre le {{S mini-|XVII|e}} et le {{s-|XIX|e}} en faisant oublier son potentiel médical. L'utilisation dans l'industrie pharmaceutique de la ''paille de pavot'' jusqu'à sa tige, s'est finalement redéployée sur la production déjà existante des graines alimentaires avant de se spécialiser aujourd'hui par secteur économique (morphine et dérivés produis majoritairement en France et en Allemagne en zone européenne, "fleurs séchées" d'ornement traitées en aspect naturel ou colorées produites aux Pays Bas, graines alimentaires de pavot bleu de Turquie, production médicinale à grande échelle en Tasmanie).
 
La paille était considérée jusqu'alors comme un déchet peu maniable ou non viable de l'agriculture mais la chimie et l'industrie lui ouvrirent des perspectives nouvelles, allant de la médecine jusqu'à des formules de [[pesticide]]spesticides (qui ne sont plus employées, telles des mort-aux-rats, dont le nom était même devenu dans le langage populaire synonyme de morphine en tant que poison mortel). La décoction des têtes de pavot vendues comme produit de droguerie, notamment en Angleterre, pouvait être la base de préparations domestiques à vocation pesticide, tout comme le tabac. Industriellement, l'usage de la tige (généralement les 2/3 supérieurs de la plante) compense la petite taille des fruits et incrémente à plus du double la production des alcaloïdes totaux. Ces derniers sont aujourd'hui extraits de la paille, isomérisés en thébaïne puis transformés à nouveau en alcaloïdes désirés atteignant alors un degré pur avec une rentabilisation maximale de la plante<ref>[ftp://ftp2.asud.org/asud/asud_journal_21.pdf Asud : la décoction de pavot, dossier page 18]</ref>. En France, une seule société, la Francopia<ref>[http://www.lexpress.fr/informations/pavot-le-triangle-d-or-francais_607865.html Gérard Badou, 18 mai 1995, Pavot: le «triangle d'or» français]</ref>, accrédite les exploitants de pavot et le type de variétés qui servent à la production de médicaments.
 
==== L'opium ====
{{Article détaillé|Opium}}
[[Fichier:Opium poppy mohnkapsel.jpg|thumb|left|Pavot à opium]]
L'[[opium]], latex produit par incision de la capsule avant maturité, est utilisé par l'[[industrie pharmaceutique]] car il contient des dizaines d'[[alcaloïde]]salcaloïdes : [[morphine]], [[codéine]], [[thébaïne]], etc.
 
Le plus réputé, et qui servit de référence jusqu'à la fin du {{s-|XIX|e}}, était l'opium de [[Smyrne]] dont la mesure révéla un taux de 14 % de morphine sur certains échantillons alors que les autres opiums ne titraient parfois pas les 6 %. Il s'avéra aussi que les opiums du commerce maritime pouvaient n'être que des méconiums fabriqués à partir d'extrait hydraulique de paille de pavot et non pas de son incision, altérant de fait les produits médicaux obtenus avec le danger de rendre leur utilisation aléatoire.
 
Il n'a été majoritairement utilisée en médecine occidentale qu'à partir du {{s-|XVII|e}} en remplaçant les préparations plus traditionnelles à base de pavot (généralement les sirop et les teintures de vin). Le codex médical préconisait au {{s-|XIX|e}} son utilisation chez l'adulte à la hauteur d'un à huit [[Grain (unité)|grains]] par jour, le grain renfermant lui-même 3 à {{unité|6|mg}} de morphine selon la qualité standard de l'opium alors employé (6 à 12 % de morphine).

Le pharmacien délayait la quantité prescrite de sirop d'opium ou de pavot dans une potion que le malade devait prendre selon un nombre de fractions quotidiennes. La potion pouvait contenir d'autres principes actifs prévus par l'ordonnance et il appartenait au pharmacien d'indiquer au patient la posologie ou l'usage de la préparation obtenue (nombre de cuillères correspondant, écart des prises selon les vertus de certains composants nécessitant rapprochement ou espacement...). La teneur de l'opium ainsi que ses formes de préparations ou encore leurs appellations suivant les médecins et les pharmaciens ont pu entraîner des confusions et des accidents dans sa prescription<ref>[http://books.google.fr/books?id=go_7XPulJFUC&pg=PA399&lpg=PA399&dq=formule+diacode&source=bl&ots=GooCYbgMXk&sig=GS2ZqJ44RUYCYdPJTo0ehRfYtto&hl=fr&ei=YvhpS9O5OMKx4QaB4PHlCA&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CAcQ6AEwAA#v=onepage&q=formule%20diacode&f=false Société de thérapeutique, Bulletin général de thérapeutique médicale et chirurgicale, Volume 7, Du sirop de Pavot Blanc, du sirop Diacode et du sirop d'Opium]</ref>.
 
Le ''narcotisme'' désignait l'état dans lequel pouvait se trouver un patient ayant absorbé une trop forte dose par erreur et s'accompagne des effets secondaires courants des opiacés : nausée et vomissements, sédation, tremblement, frissons, somnolence, difficultés d'endormissement, difficultés au lever, démangeaisons cutanées, constipation... La prise de 4 grains ({{unité|212|mg}}) d'opium par jour s'avéra la dose seuil selon l'apparition des effets secondaires chez l'adulte et détermina les usages des prescriptions courantes ainsi que les indications du codex. Il ne fut accordé et observé que peu de valeur addictive ou récréatives à l'opium dans le cadre médical. L'usage détourné ou prolongé des formes médicales ne surviendra qu'avec la prise de conscience de l'usage de l'opium sous ses formes stupéfiantes. L'apparition de certaines formes médicales se confondit cependant avec les usages narcotiques assidus et importants.
 
[[Fichier:Laudanum.jpeg|thumb|Teinture d'opium pharmaceutique ou laudanum standardisé]]
Sa teinture la plus célèbre est le [[laudanum]], notamment le ''laudanum de Sydenham'' mis au point par [[Thomas Sydenham]] au {{s-|XVII|e}} mais qui ne sera pas populaire de son vivant. Avant lui, [[Paracelse]] avait mis en évidence au début du {{s-|XVI|e}} dans la médecine occidentale les propriétés sédatives puissantes de la teinture (hydro-alcoolique) d'opium auquel il donna le nom latin de "louange". Concentré en principes actifs, généralement {{unité|100|grammes}} d'opium pour un litre de teinture obtenue (le double pour le ''laudanum de Rousseau''), le laudanum visait surtout un usage [[analgésique]] mais pouvait se prescrire dans diverses affections comme la diarrhée aiguë (élixir parégorique) dont il était aussi un remède spécifique et efficace à de faibles doses, ou encore les états de fièvre ou les inflammations douloureuses dans lesquels il montrait des effets bénéfiques mais avec plus ou moins de succès à défaut de connaître des traitements plus adaptés et mieux ciblés. La liste des affections dans lesquelles l'opium pouvait être prescrit dépasse la longueur de celle de tout autre principe et malgré sa contre-indication ou son absence d'efficacité dans certains maux, il est avec la [[nigelle]] comestible ([[nigelle cultivée]]) l'une des plantes solennelles à avoir été assimilée à une [[panacée]]. Le laudanum avait l'avantage de posséder une composition et un dosage relativement fiables et référentiels, d'avoir une longue conservation, mais il suscita de nombreux usages détournés comme chez [[Charles Baudelaire]] ou [[Jean Cocteau]] et pouvait se consommer en société ou comme drogue légalement accessible à bas prix.
 
[[Fichier:Papaver somniferum 02 by-dpc.jpg|thumb|Pavot somnifère commun à l'état sauvage, Espagne]]
Le Laudanum fut très utilisé avant sa substitution par la [[morphine]] et la [[codéine]] dont les dosages sont encore plus rigoureux et pratiques. La codéine apporte en outre une sécurité accrue face à l'opium et à ses risques d'intoxication et de manie ; si elle libère bien de la morphine, celle-ci ne se loge pas sur les mêmes récepteurs endogènes. L'extrait sec obtenu par décoction, expression des têtes de pavot, [[Collage (vin)|collage]] (ou décantation de plusieurs jours après précipitation des protéines par l'alcool) et séchage du résidu, encore appelé '''méconium''', n'est pas aussi manipulable ni ne se conserve comme l'opium mais il en présente le potentiel médical et toxique et peut même être déteint en laudanum de moindre qualité. Après collage, il présente jusqu'à 40 % les concentrations morphiniques de l'opium (il est donc 2,5 fois moins fort et titre 4 % de morphine), alors que brut et avec une simple filtration il ne présente une concentration que de 15 % celle de l'opium (titrage à 1,5 % de morphine, tout comme le ''concentré de paille de pavot M''), le concentré brut étant cependant 3 fois plus concentré en principes actifs que le fruit sec sans graine. Le pavot est aussi utilisé illégalement pour produire des [[stupéfiant]]sstupéfiants, [[héroïne]] notamment. L'héroïne, ou diacétylmorphine, n'est pas un alcaloïde de l'opium : elle est synthétisée chimiquement, par réaction avec l'anhydride acétique en présence d'acétone, à partir de la morphine plus ou moins raffinée.
 
==== Les dérivés tardifs du pavot ====
[[Fichier:HeroinHarrisonActNOLA.JPG|thumb|Vestiges de médicaments à base d'héroïne du début du {{s-|XX|e}}]]
À la fin du {{s-|XIX|e}}, avec la banalisation et l'usage concentré des remèdes à base de pavot, d'opium puis de morphine, ''l'agent héroïque'' du pavot - signifiant ''l'agent actif'' d'une substance et qui est ici la morphine - commença à générer des usages quotidiens et des dépendances qui caractérisent l'intoxication morphinique et qui se traduisent par un besoin d'augmenter les doses alors que l'effet décline et se montre même déficient, c'est-à-dire en état de manque entre les prises quand elles ne sont plus augmentées puis rapprochées.

La diacéthylemorphine se montra lors de sa découverte le remède à ce manque que les usagers en addiction trouvaient douloureux et handicapant, qu'ils n'arrivaient plus à combler et qu'elle avait visiblement la capacité de soulager en permettant de retrouver des effets compensateurs. La diamorphine prit donc le nom symbolique, primordialement en Allemagne, de ''l'agent héroïque'' ou ''substance active'' ultime que l'on pensait même soigner du mal du pavot couronné : [[héroïne]].

Il s'avéra que sa toxicomanie était en fait plus forte, son action [[dopamine|dopaminique]] plus importante et que le manque par accoutumance ou par abstinence survenait lui aussi et avec d'autant plus d'intensité. Elle se montre 1.5 fois plus puissante qu'elle dans ses effets narcotiques généraux avec une efficacité encore 2 à 3 fois supérieure dans sa profondeur analgésique ou encore ses effets sujets à une dépendance. Il est donc possible de combler l'effet narcotique ou de manque de 30 à {{unité|45|mg}} de morphine avec seulement {{unité|10|mg}} d'héroïne (contre 20 à {{unité|30|mg}} pour le même effet narcotique) qui ne présente pas à cette dose et dans un contexte de substitution, d'effet narcotique ni stupéfiant. En revanche, l'usage de l'héroïne à des doses narcotiques se montre dès lors 2 à 3 fois plus accrochant que celui de la morphine ou de l'opium (et la [[codéine]] 3 à 5 fois moins que la [[morphine]] à dose narcotique équivalente ou considérée comparables malgré leurs différences, {{unité|200|mg}} pour {{unité|30|mg}}).

De nos jours, l'héroïne n'est plus utilisée en médecine que dans quelques pays comme l'Angleterre qui la préfère toujours à la morphine en lui trouvant divers avantages qui avaient fait son succès originel (abaissement du seuil narcotique par des doses équianalgésiques plus efficaces, absence de dépression en effet morphinique à la quatrième heure d'action, protocole identique à celui de la morphine...).
 
[[Fichier:COLLECTIE TROPENMUSEUM De vulkamer van een opiumfabriek te Weltevreden Java TMnr 10012265.jpg|thumb|Fabrique industrielle d'opium et dérivés, années 30, Java]]
La ''[[:w:Monoacétylmorphine|6-(mono)acéthylemorphine]]'', ou 6-MAM, qui ne doit pas être confondue, n'est pas une héroïne mais en présente les vertus et elle est en outre le métabolite intermédiaire entre la diamorphine absorbée et la morphine disponible dans l'organisme. Elle se montre plus active que la diamorphine. Elle est aléatoirement obtenue par l'acidification par le vinaigre de la décoction ou par teinture dans le vinaigre qui transforme ainsi certains alcaloïdes tout en les suspendant par action acide sous forme de sels (alors rapidement assimilables par digestion).
 
[[Fichier:COLLECTIE TROPENMUSEUM De vulkamer van een opiumfabriek te Weltevreden Java TMnr 10012265.jpg|thumb|Fabrique industrielle d'opium et dérivés, années 30, Java]]La ''[[Monoacétylmorphine|6-(mono)acéthylemorphine]]'', ou 6-MAM, qui ne doit pas être confondue, n'est pas une héroïne mais en présente les vertus et elle est en outre le métabolite intermédiaire entre la diamorphine absorbée et la morphine disponible dans l'organisme. Elle se montre plus active que la diamorphine. Elle est aléatoirement obtenue par l'acidification par le [[vinaigre]] de la décoction ou par teinture dans le vinaigre qui transforme ainsi certains alcaloïdes tout en les suspendant par action acide sous forme de sels (alors rapidement assimilables par digestion). Le premier produit standardisé reconnu en médecine occidentale fut la ''teinture acétique d'opium''<ref>[http://books.google.fr/books?id=luYOAQAAIAAJ&pg=RA1-PA303&lpg=RA1-PA303&dq=teinture+ac%C3%A9tique+d%27opium&source=bl&ots=xHV87uN4Kz&sig=0YfGM4Cam1Pa8MWkzbp-Ze-Mvi8&hl=fr&ei=4r9LS8-fFpGG4Qa0te3-Ag&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=6&ved=0CBUQ6AEwBQ#v=onepage&q=teinture%20ac%C3%A9tique%20d%27opium&f=false Codex, Pharmacopée française : Teinture acétique d'opium]</ref> dont les dosages se rapprochent de ceux du laudanum. Elle se montrerait à peine plus forte que la simple teinture hydro-alcoolique mais ses effets s'avèrent plus lourds que cette dernière avec notamment une capacité, à forte dose, à réduire l'activité neurologique, les allants et la vigilance en montrant un effet sédatif plus marqué. Ceci est aussi dû en partie à la capacité de l'acide acétique à transporter la narcotine, aux effets soporifiques, alors que la préparation des opiums favorise son élimination par divers traitements par l'eau (chandoo, extrait sec utilisé en pharmacie...). Il s'agit donc d'un morphinique particulier dont la médecine n'a finalement pas retenu d'usage et alors même que les différences de composition dues à cette préparation lui sont restées longtemps insoupçonnées, bien que pressentis.
 
[[Fichier:Heroin black tar.jpg|thumb|Black tar, cette héroïne impure et très artisanale obtenue depuis 1874 contient majoritairement du 6-MAM qui la rend plus puissante que les autres]]
La potentialisation de l'opium par une transformation acétique était en effet le principe de la '''goutte noire''', ou ''black drop'', le laudanum acétique anglais, dont la mystérieuse réputation d'être un produit plus pointu et héroïque que le laudanum continental ne trouvera son explication rationnelle que par la science moderne. Dès lors cette médecine garda l'usage des dérivés acétiques dont elle a le plus ancien recul.
 
Plusieurs formules existent donnant différentes dissolutions à l'opium mais son principe original est de procéder à une macération suffisante et dynamique dans les composés du vinaigre. Une recherche et une explication ésotérique de type alchimique de la goutte noire, mais aussi de la diamorphine et secret du suc avec séparation initiale des phases aqueuses et coagulantes par le bain et l'étuve de l'opium), assèchement au milieu de la conduction puis hydratation par le vinaigre (posca, elle-même portant théoriquement le principe acétylé dérivé de l'opium qui y était dissout.
[[Fichier:COLLECTIE TROPENMUSEUM De vulkamer van een opiumfabriek te Weltevreden Java TMnr 10012265.jpg|thumb|Fabrique industrielle d'opium et dérivés, années 30, Java]]La ''[[Monoacétylmorphine|6-(mono)acéthylemorphine]]'', ou 6-MAM, qui ne doit pas être confondue, n'est pas une héroïne mais en présente les vertus et elle est en outre le métabolite intermédiaire entre la diamorphine absorbée et la morphine disponible dans l'organisme. Elle se montre plus active que la diamorphine. Elle est aléatoirement obtenue par l'acidification par le [[vinaigre]] de la décoction ou par teinture dans le vinaigre qui transforme ainsi certains alcaloïdes tout en les suspendant par action acide sous forme de sels (alors rapidement assimilables par digestion). Le premier produit standardisé reconnu en médecine occidentale fut la ''teinture acétique d'opium''<ref>[http://books.google.fr/books?id=luYOAQAAIAAJ&pg=RA1-PA303&lpg=RA1-PA303&dq=teinture+ac%C3%A9tique+d%27opium&source=bl&ots=xHV87uN4Kz&sig=0YfGM4Cam1Pa8MWkzbp-Ze-Mvi8&hl=fr&ei=4r9LS8-fFpGG4Qa0te3-Ag&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=6&ved=0CBUQ6AEwBQ#v=onepage&q=teinture%20ac%C3%A9tique%20d%27opium&f=false Codex, Pharmacopée française : Teinture acétique d'opium]</ref> dont les dosages se rapprochent de ceux du laudanum. Elle se montrerait à peine plus forte que la simple teinture hydro-alcoolique mais ses effets s'avèrent plus lourds que cette dernière avec notamment une capacité, à forte dose, à réduire l'activité neurologique, les allants et la vigilance en montrant un effet sédatif plus marqué. Ceci est aussi dû en partie à la capacité de l'acide acétique à transporter la narcotine, aux effets soporifiques, alors que la préparation des opiums favorise son élimination par divers traitements par l'eau (chandoo, extrait sec utilisé en pharmacie...). Il s'agit donc d'un morphinique particulier dont la médecine n'a finalement pas retenu d'usage et alors même que les différences de composition dues à cette préparation lui sont restées longtemps insoupçonnées, bien que pressentis.
 
En dehors de cet usage isolé du monde anglais et du haut de l'Amérique du Nord, cette transformation très simple de l'opium n'a pourtant pas historiquement retenu l'attention des opiomanes qui avant l'apparition très médiatique de l'héroïne lui ont toujours préféré le chandoo ou à défaut le laudanum standard. La composition de la goutte noire étant restée longtemps très mystérieuse et difficile à doser ou quantifier pour la médecine qui y trouvait bien une différence de produit, et les usagers n'ayant pas montré plus d'appétence ou de compulsion pour l'un ou l'autre dans ce test originel en double aveugle.
[[Fichier:Heroin black tar.jpg|thumb|Black tar, cette héroïne impure et très artisanale obtenue depuis 1874 contient majoritairement du 6-MAM qui la rend plus puissante que les autres]]La potentialisation de l'opium par une transformation acétique était en effet le principe de la '''goutte noire'''<ref>[http://books.google.fr/books?id=A-HfPcx34K8C&pg=PA224&lpg=PA224&dq=%22goutte+noire%22+opium&source=bl&ots=_XS1sY6NxZ&sig=_bNQvGmybxqdQeJA7U4AsjjUhwk&hl=fr&ei=dR5tTaucBIrBhAe0n4WPDA&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CBgQ6AEwAA#v=onepage&q=%22goutte%20noire%22%20opium&f=false La Goutte Noire (teinture acétique fermentée) : une préparation (3 fois) plus puissante que l'opium, Charles Scudamore, Traité sur la nature et le traitement de la goutte et du rhumatisme, 1820]</ref>, ou ''black drop'' de [[Kendal (Angleterre)|Kendal]] nommée par [[Samuel Taylor Coleridge]], le laudanum acétique anglais, dont la mystérieuse réputation d'être un produit plus pointu et héroïque que le laudanum continental ne trouvera son explication rationnelle que par la science moderne. Dès lors cette médecine garda l'usage des dérivés acétiques dont elle a le plus ancien recul. Plusieurs formules existent donnant différentes dissolutions à l'opium mais son principe original est de procéder à une macération suffisante et dynamique dans les composés du vinaigre. Une recherche et une explication ésotérique de type [[alchimique]] de la goutte noire, mais aussi de la diamorphine, la rapprocherait de la [[passion du Christ]] : couronnement (maturité du fruit et début des saignées), plaie par la lance donnant sang et eau (incision 9 jours après la perte des pétales, qui est le nombre en heure qui sépare l'arrestation de Jésus et le constat de sa mort par la plaie faite par le soldat romain Longin, et secret du suc avec séparation initiale des phases aqueuses et coagulantes par le bain et l'étuve de l'opium), assèchement au milieu de la conduction puis hydratation par le vinaigre ([[posca]], elle-même portant théoriquement le principe acétylé dérivé de l'opium qui y était dissout. On note que Jésus refuse de boire ce breuvage altéré qui ne saurait, selon cette lecture, se substituer ou influencer sa passion puisqu'il en est lui-même le principe) ou les produits acétiques avec macération fermentée d'une (ou sept selon le rapport divin) semaine à froid (semaine sainte, voie longue et froide qui recréait elle-même le vinaigre à partir du levain et du jus de raisin vert au cours du processus) ou ébullition à couvert sur 3 jours (séjour dans les limbes, méthode primitive de la diamorphine artisanale, voie rigoureusement scientifique), ou alors décoction dans le vinaigre et réduction de 3 heures (heure symbolique de la mort du Christ ou réduction des jours en heures, voie courte et chaude, dite symbolique, par correspondance et accélération, voie partielle)... En dehors de cet usage isolé du monde anglais et du haut de l'Amérique du Nord, cette transformation très simple de l'opium n'a pourtant pas historiquement retenu l'attention des opiomanes qui avant l'apparition très médiatique de l'héroïne lui ont toujours préféré le chandoo ou à défaut le laudanum standard. La composition de la goutte noire étant restée longtemps très mystérieuse et difficile à doser ou quantifier pour la médecine française qui y trouvait bien une différence de produit, et les usagers n'ayant pas montré plus d'appétence ou de compulsion pour l'un ou l'autre dans ce test originel en double aveugle.
 
==== Des usages ====
En France, lL'intention stupéfiante avec le pavot ou l'un de ses dérivés est soumise aux règlements sur les [[stupéfiants]] prévoyant emprisonnement et amendes. Les désordres sociaux (familiaux, médicaux, [[addiction|dépendance]], économiques, conduite d'abandon...) relatifs à son utilisation peuvent être soumis aux injonctions administratives et judiciaires (droits parentaux, [[injonction thérapeutique]], obligation de sevrage ou de substitution, suivit médical et social, présentation régulière à la police ou à la justice). Un remède à base de pavot ou de l'un de ses dérivés ne peut être attribué par un tiers non médecin hors du cercle du foyer et en toute connaissance de cause. Il ne peut faire l'objet de commerce. L'usage et la détention de certains dérivés sont interdits (héroïne, pâte à fumer, concentrés...). Aucun usage stupéfiant n'est permis. L'intoxication par le [[pavot]] ou l'un de ses dérivés peut dépendre à la fois de l'usage des stupéfiants comme de l'usage avec ou sans préméditation des [[poison]]spoisons.
 
En France, l'intention stupéfiante avec le pavot ou l'un de ses dérivés est soumise aux règlements sur les [[stupéfiants]] prévoyant emprisonnement et amendes. Les désordres sociaux (familiaux, médicaux, [[addiction|dépendance]], économiques, conduite d'abandon...) relatifs à son utilisation peuvent être soumis aux injonctions administratives et judiciaires (droits parentaux, [[injonction thérapeutique]], obligation de sevrage ou de substitution, suivit médical et social, présentation régulière à la police ou à la justice). Un remède à base de pavot ou de l'un de ses dérivés ne peut être attribué par un tiers non médecin hors du cercle du foyer et en toute connaissance de cause. Il ne peut faire l'objet de commerce. L'usage et la détention de certains dérivés sont interdits (héroïne, pâte à fumer, concentrés...). Aucun usage stupéfiant n'est permis. L'intoxication par le [[pavot]] ou l'un de ses dérivés peut dépendre à la fois de l'usage des stupéfiants comme de l'usage avec ou sans préméditation des [[poison]]s.
 
[[Fichier:Papaver somniferum 'Opium poppy' (Papaveraceae) plant.JPG|thumb|Spécimens au jardin botanique de l'Université de Cambridge]]
Rappelons enfin que si l'usage interne du [[pavot]] existe toujours de manière traditionnelle en France et à travers le monde, que ce soit dans l'usage alimentaire des graines ou l'extrait de coque sèche ou même d'opium brut par des bergers et des paysans dans le seul cadre de leur consommation médicamenteuse et en l'absence de tout autre produit stupéfiant, le mésusage et la dégradation des sites et des spécimens est sanctionné chez les personnes ne sachant généralement pas quelle variété elles utilisent ni à quelle fin médicale exacte elle peut être destinée (absence de relation traditionnelle avec le cultivar). Certaines variétés sont protégées pour leur rareté, d'autres sont réglementées par communes (pavot blanc ou variétés horticoles) et d'autres poussent de manière parasite sur des terrains privés (champs, tout comme le coquelicot) et leur prélèvement relève alors de l'effraction et du vol qualifié qui aggrave la hauteur des sanctions ainsi que les mesures de veille et de prévention (décrets d'arrachage, mise en place d'observatoires et d'action policière...)<ref>[http://lci.tf1.fr/france/faits-divers/2009-08/premiere-saisie-de-pavot-seche-en-france-4865637.html 23 juillet 2009, Douanes : Première saisie de Pavot séché en France]</ref>. C'est finalement le comportement individuel qui façonne et alourdit la réglementation effective sur les pavots depuis les conventions uniques de 1961 et 1971 sur les stupéfiants. Chaque nouveau décret limitant les usages ou les accès au pavot depuis les années 1970 est la conséquence d'une déviance ou encore d'une infraction grave constatée au niveau médical ou judiciaire (effraction, revente, addiction, prosélytisme et indiscrétion, consommation en groupe festif perturbateur (phénomène resté discret et méconnu du public tant dans le mouvement hippie que dans les milieux toxicomanes de la fin du {{s-|XX|e}} manipulant le ''rachacha'' ou méconium en tant que produit, succédané et substitution d'arrêt ; il a connu un engouement plus candidement tapageur avec les [[:w:Free party|free parties]] du début du {{s-|XXI|e}}, entraînant sa médiatisation), polytoxicomanie (certaines utilisateurs de drogues de synthèse comme l'[[ecstasy]] emploient des opiacé pour calmer la ''descente'' et pouvoir se reposer ou dormir plus vite), intoxications (dangers par overdose des produits opiacés, toxicomanie)...)
 
== Production ==
[[Fichier:Mohn z06.jpg|thumb|right|Capsules, contenant les graines]]
La culture du pavot semble être connue de l'homme depuis longtemps puisque des vestiges du [[néolithique]] suggèrent déjà des cultures de pavot somnifère à proximité des villages<ref. name="larousse"/>Le commerce et la production de ses dérivés sont d'abord règlementés en 1912 par la convention internationale de l'opium puis par la Convention unique sur les stupéfiants de 1961. Il ne s'agit que des dérivés du pavot et non de la culture du pavot en lui-même qui reste autorisée et largement pratiquée soit pour l'alimentation, soit pour un usage décoratif.
 
Le commerce et la production de ses dérivés sont d'abord règlementés en [[1912]] par la [[convention internationale de l'opium]] puis par la [[Convention unique sur les stupéfiants de 1961]]. Il ne s'agit que des dérivés du pavot et non de la culture du pavot en lui-même qui reste autorisée et largement pratiquée soit pour l'alimentation, soit pour un usage décoratif.
 
=== Production illicite ===
L'[[Afghanistan]] est le premier producteur mondial d'[[opium]] depuis 1991 (devant la [[Birmanie]] et le [[Laos]], lequel a récemment perdu sa troisième place au profit du [[Mexique]]). La production afghane avait presque entièrement été supprimée par les [[taliban]]s en 2000-2001 ({{unité|185|tonnes}}) mais elle a repris de plus belle après leur chute : avec le record historique de production de 2007 ({{unité|8200|tonnes}}), c'est 93 pour cent de la production illicite mondiale estimée par les [[Organisation des Nations unies|Nations unies]] que l'Afghanistan a produit<ref name="www.geopium.org">[http://www.geopium.org Geopium, Geography and Opium, Geopolitics of Drugs - Géographie et opium, géopolitique des drogues - Pierre-Arnaud Chouvy]</ref>. Toujours selon les Nations unies, la culture du pavot en [[Afghanistan]] devrait se maintenir ou même légèrement décroître en 2008 ({{formatnum:192000}} hectares destinés à la culture du pavot soit 1000 de moins qu'en 2007)<ref name="www.lemonde.fr">[http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2008/02/06/la-production-d-opium-en-afghanistan-devrait-se-maintenir-a-un-niveau-record-en-2008_1007910_3216.html{{ouvrage|éditeur=Larousse|titre=La production d'opium en Afghanistan devrait se maintenir à un niveau record en 2008|auteurs=LEMONDE.FR avec AFP et Reuters|année=2008|http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2008/02/06/la-production-d-opium-en-afghanistan-devrait-se-maintenir-a-un-niveau-record-en-2008_1007910_3216.html#ens_id=1007916}}]</ref>.
 
=== Production licite ===
Il s'agit ici avant tout de la culture légale de pavot pour la production de morphine à usage pharmaceutique, pour son intérêt ornemental et pour la production de graines de destinées à la [[cuisine]].
 
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Du pavot à opium est cultivé légalement dans une vingtaine de pays (dont l'Inde, la Turquie, la France, l'Espagne, l'Australie...) pour la production de morphine pharmaceutique. Tous ces pays produisent de la paille de pavot (c'est-à-dire du pavot sur pied)<ref>[http://www.smartexport.com/fr/Paille_de_pavot_fraiche_ou_sechee_meme_coupee_concassee_ou_pulverisee.121140.html SmartExport, Étude de marché à l'exportation (internationale), année 2008 : Paille de pavot, fraîche ou séchée, même coupée, concassée ou pulvérisée]</ref>, à l'exception de l'Inde qui produit de l'opium (le suc qui exsude des capsules de pavot lors de leur incision). Quelques {{formatnum:10000}} hectares de pavot sont ainsi cultivés en France pour la production de paille de pavot de laquelle est ensuite extraite la morphine<ref name="Chouvy, P.-A., 2006, Asia Times, "Afghanistan's Opium: Licence to Kill"">[http://www.pa-chouvy.org/Chouvy-Asia_Times-1FEB2006-Licensing_Afghanistans_Opium_Solution_or_Fallacy.html Licensing Afghanistan's opium: solution or fallacy? - Geopium - Asia Times - Pierre-Arnaud Chouvy]</ref>.
 
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== Notes et références ==
{{Références}}
 
=== Articles connexes ===
* [[Opiacé]]
* [[Opium]]
* [[Rachacha]]
 
[[Catégorie:Drogues et Expériences (livre)|Héroïne]]