« Drogues et Expériences/Héroïne » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
imported>SalomonCeb
m robot Ajoute: ro:Heroină
Ligne 1 :
{{Chimiebox général|
nom = MéthadoneDiacétylmorphine |
image = MethadoneHeroin.svgpng ||
tailleimage = 200 px |
commentaire = Structure de la méthadone |
commentaire = Structure de la diacétylmorphine |
formule = C<SUB>21</SUB>H<SUB>27</SUB>NO |
formule = C<sub>21</sub>H<sub>23</sub>NO<sub>5</sub> |
nom scientifique = 6-(diméthylamino)-<br/>4,4-diphényl-3-heptanone |
nom scientifique = (5α,6α)-7,8-didehydro-<br/>4,5-epoxy-17-methylmorphinan<br/>-3,6-diol diacetate (ester) |
CAS = 76-99-3 |
CAS = 561-27-3 |
ATC = [[ATC code N07|N07]]BC02 |
ATC = N02AA09 |
apparence = liquide
apparence = poudre blanche (sel acide)<br/>
poudre marron (sel basique)
}}
{{Chimiebox physique}}
{{Chimiebox physique masse moléculaire| 309.45}}
{{Chimiebox physique fin}}
{{Chimiebox pharmaco|vert}}
{{Chimiebox pharmaco voie | oraleIV, IVrespiratoire, orale}}
{{Chimiebox pharmaco demi-viemétabolisme | (13-)24Désacéthylation rapide<br/> en 6-36hmonoacéthylmorphine}}
{{Chimiebox pharmaco biodisponibilitédemi-vie | 40-80(-92)%3 minutes}}
{{Chimiebox pharmaco excrétion | }}
{{Chimiebox pharmaco fin}}
{{Chimiebox psychotrope
| catégorie= Dépresseur
| conso= * Inhalation : <small>prisée ou fumée</small>
* Injection intraveineuse
* Ingestion
| noms= *Dope, Came
*Meumeu
*Rabla
*Blanche
*Smack, Jazz, Slow
*Poudre, Drepou
*Cassonade, Brown Sugar, Brown
}}
{{Chimiebox fin}}
L''''héroïne''' ou '''diacétylmorphine''' est obtenue à partir de la [[morphine]], le principal [[alcaloïde]] issu du [[Pavot somnifère|pavot]]. Puissant [[dépresseur]] du [[système nerveux central]], elle provoque une forte [[Dépendance (toxicologie)|dépendance]] physique et psychique, poussant à la [[toxicomanie]]. En [[Occident]], elle est classée comme [[stupéfiant]].
La '''méthadone''' est un [[opiacé]] [[analgésique]] synthétisé en [[1937]] par les [[Allemagne|Allemands]] [[Max Bockmühl]] et [[Gustav Ehrhart]] de chez [[Interessengemeinschaft Farbenindustrie|I.G. Farben]] qui cherchaient un [[analgésique]] qui serait d'un emploi plus aisé au cours d'une intervention chirurgicale et ainsi d'avoir moins de potentiel d'[[addiction]].
La méthadone est utilisée depuis [[1960]] comme substitut des opiacés chez les consommateurs d'[[héroïne]] sous l'impulsion de [[Vincent Dole]]. En général, le mélange des [[isomère]]s D et L est utilisé, ceci bien que l'activité recherchée soit due presque entièrement à la forme L. En tant qu'[[analgésique]] [[narcotique]], la méthadone est utilisée pour soulager des [[douleur]]s sévères.
 
== Absorption Historique==
[[Image:Bayer Heroin bottle.jpg|thumb|left|Bouteille d'héroïne de Bayer]]
La méthadone est rapidement absorbée au niveau du [[tractus gastro-intestinal]] et les premiers effets analgésiques apparaissent après 30 à 60 minutes. La durée d'action est de six à huit heures. Lors d'une administration répétée, la durée d'action et la demi-vie (15 à 55 heures) augmentent également.
Elle a été synthétisée pour la première fois depuis la [[morphine]] en [[1874]] par le chimiste anglais C.R.Alder Wright<ref name="larousse">{{ouvrage| éditeur =Larousse| titre =Dictionnaire des drogues et des dépendances| auteurs =Denis Richard, Jean-Louis Senon, Marc Valleur| année =2004| isbn =2-03-505431-1}}</ref> mais son potentiel ne sera pas reconnu.
Elle est de nouveau synthétisée en [[1898]] par [[Heinrich Dreser]], un chimiste [[Allemagne|allemand]] de l'[[entreprise pharmaceutique]] [[Bayer AG|Bayer]] qui l'exploitera comme médicament pour différentes affections respiratoires dont la [[tuberculose]].<ref name="larousse"/> On lui donna le nom d'héroïne, du terme allemand ''heroisch'' (« héroïque ») car on pensait qu'elle permettrait de soigner l'addiction à la [[morphine]] sans induire d'[[accoutumance]]<ref name="larousse"/>, très répandue à l'époque notamment chez les soldats de la [[guerre de Sécession]] ou ceux de la [[guerre de 1870]]. Ironie du sort, car la morphine elle-même avait été préconisée comme substitut à l'[[opium]]. On n'a donc pas prévu que l'héroïne allait devenir l'un des fléaux du {{XXe siècle}}. En effet, elle était vendue librement en [[pharmacie]] comme [[Comprimé|pilule]] antitussive, contre l'[[asthme]], la [[diarrhée]] et même comme somnifère pour [[enfant]]s. À cette époque, on n'avait pas pris conscience du danger de nombreuses [[drogue]]s, la plupart des substances connues ([[opiacé]]s, [[cocaïne]], etc.) étaient alors en vente libre en pharmacie dans la plupart des pays <ref>{{fr}} [http://www.bium.univ-paris5.fr/histmed/medica/cote?82028x08 ''L'aspirine : propriétés générales, applications. La somatose. L'héroïne''], plaquette publicitaire de l'entreprise Bayer du début des [[années 1900]] ventant les mérités de l'héroïne</ref>.
 
L'héroïne devient vite un problème de santé publique et dès [[1918]], la [[Société des Nations]] s'engage dans une campagne contre l'héroïne avançant qu'un produit aussi dangereux doit être supprimé par une action internationale. En [[1920]], c'est le corps médical américain lui-même qui en demande la prohibition. En [[1923]], un premier texte international règlemente l'usage d'héroïne même si dès [[1925]] un sociologue américain L. Kolb souligne que l'héroïne n'est pas criminogène en elle-même mais est consommée majoritairement par des populations appartenant à ces milieux.<ref name="larousse"/>
Le taux plasmatique thérapeutique de la méthadone est d'environ 100 à 400 microgrammes/L et le taux plasmatique [[toxique]] est d'environ 1000 à 2000 microgrammes/L.
 
L'[[Europe]] attendra [[1931]] pour reconnaître à son tour que le peu d'intérêt thérapeutique du produit ne compense pas son coût social.<ref name="larousse"/>
== [[Métabolisme]] ==
La méthadone est principalement métabolisée dans le [[foie]] par mono- et di-N-déméthylation, puis se transforme spontanément en une structure cyclique, d'une part en 2-éthyliène-1,5-diméthyl-3,3-diphénylpyrrolidine (EDDP, métabolite primaire de la méthadone) et d'autre part en 2-éthyl-5-méthyl-3,3-diphénylpyrrolidine (EMDP, métabolite secondaire). La méthadone est également métabolisée par hydroxylation en méthadol, suivie d'une N-déméthylation en norméthadol. La méthadone, la EDDP et la EMDP subissent également une hydroxylation suivie d'une glucuroconjugaison. Les [[métabolite]]s majeurs de la méthadone sont inactifs.
 
En [[1956]], son usage médical est totalement interdit aux [[États-Unis]] ce qui ouvrira la voie à la [[Convention unique sur les stupéfiants de 1961]].<ref name="larousse"/>
== Dosage ==
[[Image:Chlorydrate de Méthadone.jpg|thumb|left|250px|Deux Flacons de chlorydrate de méthadone en sirop buvable.]]
De nombreux tests immunologiques permettent le [[dépistage]] de la méthadone dans l'[[urine]] jusqu'à 72 heures après la dernière administration. De manière générale, les méthodes immunologiques de dépistage ne présentent pas de réaction croisées avec des substances de structures différentes. Cependant, selon la spécificité du test utilisé, le L-alpha-acéthylméthadol (LAAM), un analogue de la méthadone à longue durée d'action, et ses métabolites peuvent présenter une réaction croisée et donner des résultats faussement positifs.
 
La [[Convention unique sur les stupéfiants de 1961]] porte principalement sur la [[coca]], l'[[opium]], le [[cannabis]] et leurs dérivés. L'héroïne sera progressivement interdite dans la plupart des pays à mesure qu'ils adaptent leur législation propre et classée comme [[stupéfiant]]. Elle reste très exceptionnellement utilisée dans certains [[traitement de substitution|traitements de substitution]], sous surveillance médicale stricte.<ref name="larousse"/>
La méthadone et ses métabolites sont rapidement extraits avec les techniques liquide-liquide ou SPE (solid phase extraction). La [[chromatographie]] sur couche mince et la chromatographie gazeuse peuvent également être utilisées.
 
==Chimie==
== Traitements de substitution ==
« Héroïne » est son nom usuel, son nom scientifique étant ''diamorphine'' ou encore ''diacétylmorphine''.
{{Article détaillé|Traitement de substitution}}
Introduits aux [[États-Unis]] vers la fin des [[années 1960]] par Dole et Nyschwander, ils ont d'abord été utilisé pour de graves [[diacétylmorphine|héroïnomanies]], telles que pour des soldats de retour du [[Viêt-Nam]].
 
Elle est liposoluble.
Le principe d'une cure est assez simple : il s'agit de remplacer une [[dépendance (toxicologie)|dépendance]] aux conséquences graves au niveau humain et social par une dépendance sous contrôle médical par la méthadone. Cette dernière présente l'avantage d'être un [[opiacé]] de longue durée d'action pouvant être pris par voie orale, contrairement à l'[[héroïne]] ou à la [[morphine]] qui sont la plupart du temps injectées par les toxicomanes.
 
===Synthèse===
Resté sujet de controverse du fait de son caractère accoutumant qui en fait souvent un traitement à vie, avec de fortes oppositions entre autre en [[France]], ce traitement doit son essor aux [[épidémie]]s dues aux virus du [[Syndrome d'immunodéficience acquise|SIDA]], des [[hépatite C|hépatites C]] ou [[hépatite B|B]], car il permet d'éviter les [[Injection (médecine)|injection]]s et donc de limiter la diffusion des maladies.
L'héroïne (diacétylmorphine) est un opiacé semi-synthétique obtenu à partir de la morphine, elle-même tirée du latex du pavot (''[[Papaver somniferum]]''). Elle est obtenue par acétylation de la [[morphine]].
L'équipement nécessaire à la production est sommaire même si un [[laboratoire]] et des compétences minimums sont requises pour obtenir un produit de qualité.
Nombre de laboratoires sont en fait des campements temporaires installés dans les endroits reculés des zones de production.<ref name=faesibilty study">http://www.senliscouncil.net/modules/publications/008_publication/documents/Feasibility_Study Feasibility Study on Opium Licensing in Afghanistan</ref>
L'héroine pure est de couleur blanche, mais la drogue produite dans ces laboratoires est de couleur plus ou moins brunâtre selon le degré de [[pureté]], mais aussi des produits de coupes ajoutés par la suite.
 
La production passe par différentes étapes intermédiaires. Certaines de ces étapes sont omises selon les compétences du chimiste et le temps disponible, notamment les étapes de purification qui permettrait l'obtention d'un produit plus pur. <ref name=faesibilty study"/>
==Note==
 
L'[[opium]] est dissout dans de l'[[eau]] chauffée. On y ajoute de la [[chaux (chimie)|chaux]] aérienne qui convertit la morphine de l'opium en morphénate de calcium, soluble dans l'eau, puis on y ajoute du [[chlorure d'ammonium]] afin d'obtenir la morphine base par précipitation. Celle-ci sera récuperée par filtrage pour la suite de la [[Synthèse chimique|synthèse]]. A ce stade, la morphine base est de couleur café, d'un brun foncé provenant des nombreuses impuretés présentes.
Une étape supplémentaire de purification peut être pratiquée. La morphine base est alors dissoute dans de l'eau chauffée, de l'acide chlorhydrique est ajouté afin de transformer la morphine base non-soluble en chlorhydrate de morphine soluble dans l'eau. On utilise enfin du charbon actif qui absorbe les impuretés présentes. La morphine est récuperée par précipitation puis filtrée. L'opération peut être répetée plusieurs fois jusqu'à obtention d'une poudre bien blanche.
La morphine base est ensuite traitée avec de l'[[anhydride acétique]] pour obtenir l'héroine base. Dans les laboratoires artisanaux, des grandes marmites utilisées pour la cuisson du riz sont utilisées <ref name=rhodium_archives>[http://www.drugs-forum.co.uk/forum/local_links.php?catid=1 Drugs Forum<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref>. On y met la morphine que l'on recouvre d'anhydride acétique et d'un peu d'acide sulfurique. Le pot est recouvert grâce à un couvercle et de torchons humides sur les bords. Celui-ci sera chauffé pendant 4 à 5 heures à une température de 85°C en évitant l'ébulition jusqu'à ce que la morphine soit entièrement dissoute. Après cette opération, il reste une mixture d'eau, d'acide acétique et de diacétylmorphine (héroine) dans le récipient.
On ajoute ensuite trois fois le volume d'eau avec une petite quantité de chloroforme qui permettra de dissoudre les impuretés. Le chloroforme se concentre au fond du récipient sous la forme d'une couche de liquide visqueux et rougeatre non miscible à l'eau. On récupère la couche aqueuse contenant l'héroine et celle-ci peut être traitée avec du charbon actif pour purifier encore davantage le produit.
L'héroine base est enfin précipitée avec du [[carbonate de sodium]] préalablement dissout dans de l'eau chaude, à raison de 2.2Kg par Kg de morphine. Le carbonate de sodium dissout est ajoutée à la solution aqueuse contenant l'héroine, convertissant l'héroine en heroine base non soluble qui sera ainsi précipitée, récuperée par filtrage puis séchée. Des étapes supplémentaires de purification à l'aide de charbon actif peuvent encre être pratiquées selon la qualité désirée si l'héroine n'est pas bien blanche à ce stade.
Un kilogramme de morphine permet d'obtenir 700 grammes d'héroine.<ref name=rhodium_archives/>
 
L'héroine base peut être vendue telle quelle pour être fumée, après mélange avec divers produits de coupe pour augmenter le volume.
L'héroine base n'est pas directement [[soluble]] dans l'eau pour être injectée, l'ajout d'un [[acide]] ([[citron]], [[vinaigre]] ou [[acide citrique]]) est alors nécessaire.
Celle-ci est parfois mélangée avec un volume égal de [[caféine]]<ref>[http://www.infodrog.ch/txt/brr/analyses-chimiques.pdf Analyses chimiques d'&#233;chantillons de coca&#239;ne et d'h&#233;ro&#239;ne consomm&#233;s dans les rues de Gen&#232;ve entre 1999 et 2003<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref> {{refnec|afin de réduire le [[point de fusion]] du produit, ce qui facilite sa consommation par inhalation (fumée).}} C'est ce qui est nommé ''Héroine N°3''.
 
Une étape supplémentaire nécessitant de l'[[Alcool (chimie)|alcool]], de l'[[Éther diéthylique|éther]] et de l'[[acide chlorhydrique]] permet de transformer l'héroine base en chlorhydrate d'héroine, ou ''Héroine N°4'', soluble dans l'eau.
Certains chimistes passeront par plusieurs étapes de [[purification]] intérmédiaires entre chaque transformation afin d'obtenir un produit plus pur.
 
Une troisième sorte d'héroine produite au [[Mexique]] existe bien que celle-ci ne soit exportée qu'aux [[États-Unis]] : le ''black tar'' (''goudron noir'').<ref name="blacktar">http://www.interpol.int/Public/Drugs/heroin/default.asp Interpol "Drug Sub-Directorate - Heroin"</ref>
C'est une héroine impure se présentant sous la forme d'une pâte, plus ou moins solide de couleur noire ou brunâtre, à l'aspect plus proche de l'opium que d'une poudre.
C'est une forme impure de la drogue, celle-ci est produite par les paysans mexicains qui n'ont qu'une faible expérience dans la culture du pavot et la production d'héroine. Ceux-ci omettent nombre d'étapes dans le procédé de fabrication en transformant directement la morphine contenue dans l'opium en héroine, sans passer par les étapes intermédiaires.<ref name="blacktar">
 
La dénomination ''Héroine N°3'', ''Héroine N°4'' correspond aux différents stades de fabrication, la morphine base correspondant théoriquement à l'''Héroine N°2''.
 
==Pharmacologie==
C'est un [[dépresseur]] du [[système nerveux central]].<ref name="eyrolles">{{ouvrage| éditeur =Eyrolles| collection =Eyrolles Pratique| titre =Les drogues, Tout savoir sur leurs effets, leurs risques et la législation| auteurs =Yasmina Salmandjee| année =2003| isbn =2-7081-3532-5}}</ref> Elle a une action [[analgésique]] et [[sédatif|sédative]] comme les [[opiacé]]s ainsi qu'une puissante action [[anxiolytique]] et [[antidépresseur|antidépressive]].<ref name="larousse"/>
 
===Métabolisme===
Dans l'organisme, elle est métabolisée en [[monoacétylmorphine]] puis en [[morphine]] par le [[foie]].<ref name="larousse"/>
 
==Usage détourné et récréatif==
 
===Formes===
 
L'héroïne pharmaceutique se présente sous la forme d'une poudre blanche très fine, mais dans la rue, elle peut se présenter sous la forme de poudres brunes, beiges ou blanches, plus ou moins fines. Il arrive que le produit soit compressé sous forme de « cailloux » lors de son conditionnement. On trouve également une forme solide ou pâteuse, très impure, produite au Mexique et importée aux USA, le ''black tar'' ; son importation en Europe est anecdotique.<ref name="blacktar"/>
{{refnec|La couleur et l'apparence du produit dépendent de sa pureté (certaines étapes de la production permettant d'obtenir un produit plus pur et blanc étant omises) mais également des produits de coupe utilisés. La couleur n’est cependant pas une indication fiable pour juger de la qualité, pas plus que la présentation sous forme de « cailloux » : il est très facile de recompresser la poudre après coupage.}}
 
Il existe des appellations sous forme de numéros. Celles-ci définissent des préparations différentes :
;Héroïne N°3<ref name="synthese">{{ouvrage| éditeur =Presses Universitaires de France| collection = Que sais-je ? |titre =Les drogues de synthèse| auteurs =Michel Hautefeuille, Dan Véléa| année =2002| isbn =2-13-052059-6}}</ref>
Aussi désignée sous les termes héroïne brune, brown-sugar, brown, golden brown, cassonade ;
il s'agit d'héroïne-base, contrairement aux sels (chlorhydrates et sulfates) celle-ci est traditionnellement produite — afin d'être fumée — et consommée en [[Asie du sud-est]] car elle n'est pas soluble dans l'eau bien que certains consommateurs ajoutent du vinaigre ou du citron pour la transformer en sels (acétates et citrates) afin de la rendre soluble et injectable. Celle-ci est occasionnellement mélangée à des produits de coupe (caféine) présentant un point de fusion plus bas facilitant son inhalation lorsqu'elle est fumée.
Elle se présente comme une poudre granuleuse de couleur brune à grise. Elle est obtenue à partir de l'héroïne acétylée.
 
;Héroïne N°4<ref name="synthese"/>
Aussi désignée sous les termes Héroïne blanche, blanche, ; il s'agit du produit sous forme de sel soluble dans l'eau, en général du chlorhydrate d'héroïne. Elle se présente comme une poudre blanche à beige très fine et légère. Elle est obtenue en poussant plus loin le raffinage de la morphine. Elle est traditionnellement produite dans le [[triangle d'or]] mais aussi au [[Liban]], en [[Syrie]], au [[Pakistan]].
 
;Héroine N°1 et N°2
Ces appellations ne sont pas utilisées. Elles correspondent théoriquement aux produit intermédiaires de la fabrication, l'héroïne N°2 correspondant à la morphine-base.
 
===Habitudes de consommation===
L'héroïne se présente sous forme de [[poudre]] brune, rarement blanche. Elle est toujours coupée (de 90 à 95%<ref name="larousse"/>) avec d'autres produits psychoactifs ou non, voire toxiques ([[caféine]] pour
86 % des échantillons, [[paracétamol]] pour 79 %<ref>http://www.drogues.gouv.fr/fr/pdf/pro/etudes/Trend2003.pdf, Cinquième rapport national du dispositif TREND, Phénomènes émergents liés aux drogues en 2003.</ref>). La composition comme le degré de pureté sont variables.
 
L'héroïne peut se consommer par :
* injection [[intraveineuse]], l'effet apparaît au bout de 3 à 10 minutes et s'estompe au bout de 5 heures<ref name="solar">{{ouvrage| éditeur =Solar| titre =Le cannabis et les autres drogues| auteurs =Amine Benyamina| année =2005| isbn =2-263-03904-X}}</ref> ;
* inhalation (fumée ou prisée), l'effet [[analgésique]] est alors dominant.<ref name="solar"/>
 
L'injection présente des risques accrus de [[surdose]] ou d'infections cutanées graves.
L'héroïne a longtemps été associée à l'injection intraveineuse du fait des ravages sanitaires qu'avait provoqué ce mode de consommation dans les [[années 1970]]. Mais les campagnes de prévention et d'information sur cet usage qui permettait la transmission d'un certain nombre d'infections via les échanges de seringues ([[Syndrome d'immunodéficience acquise|sida]], [[hépatite]]s B et C) ont fait considérablement baisser ce mode de consommation, au point qu'il est considéré comme minoritaire dans les pays occidentaux.<ref name="mildt">{{ouvrage | éditeur =comité français d'éducation pour la santé et de la [[Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie|mildt]]| titre =Drogues, savoir plus risquer moins| année =2000| mois =juillet| isbn =2-908444-65-8}}</ref>
 
Si les risques de transmission infectieuse sont considérablement réduits par la consommation en inhalation prisée, ils restent présents du fait de l'échange des pailles qui transportent le même type d'infection, dont la [[tuberculose]] en plus.
 
Elle est parfois consommée avec de la [[cocaïne]] (''speed-ball'') afin de compenser les effets [[dépresseur]]s de l'héroïne par les effets [[stimulant]]s de la [[cocaïne]].<ref name="synthse">{{ouvrage| éditeur =Presses Universitaires de France| collection = Que sais-je ? |titre =Les drogues de synthèse| auteurs =Michel Hautefeuille, Dan Véléa| année =2002| isbn =2-13-052059-6}}</ref>
 
===Effets et conséquences===
Elle agit sur la production d'[[endorphine]]s en la réduisant - voire en la stoppant - en se liant sur les récepteurs spécifiques de la cellule. C'est ce processus qui est impliqué dans la [[dépendance (toxicologie)|dépendance]] physique où le corps ayant réduit sa production d'[[endorphine]] présente des symptômes physiques de manque de cette substance.
 
Du fait, de son fort caractère [[analgésique]], elle peut masquer les douleurs dues aux infections.
 
En cas d'[[surdose|overdose]], l'héroïne peut entraîner la mort par dépression respiratoire. Le surdosage étant généralement accidentel et imputé à une dose trop concentrée.<ref name="eyrolles"/>
 
====Effets recherchés====
* Relaxation, apaisement<ref name="solar"/> ;
* euphorie<ref name="solar"/> ;
* aide à la ''redescente'' des utilisateurs de substances à base de [[MDMA]]<ref name="larousse"/>.
 
Ces effets sont suivis d'un état de somnolence.
 
====Effets à court terme====
* Problèmes gastro-intestinaux<ref name="solar"/> ;
* Ralentissement du rythme cardiaque ;
* Baisse de l'amplitude respiratoire<ref name="solar"/> ;
* Contractions importantes de la pupille ([[Myosis]])<ref name="eyrolles"/>;
* Action antitussive<ref name="eyrolles"/> ;
* [[Hypothermie]].
 
====Effets à moyen terme====
* Baisse de l'appétit pouvant entraîner des carences alimentaires voire des problèmes buccodentaires<ref name="solar"/> ;
* [[constipation]]<ref name="solar"/> et difficultés à uriner ;
* [[insomnie]]s ;
* interruption des [[menstruation]]s chez la femme.
 
====Effets à long terme====
* Forte [[Dépendance (toxicologie)|dépendance]] physique et psychique<ref name="solar"/> ;
* [[accoutumance]] acquise aux [[opiacé]]s ;
* infections opportunistes du fait de l'état d'affaiblissement général<ref name="solar"/> ;
* troubles de l'humeur ;
* apathie ;
* problèmes cutanés.
 
===Dépendance===
L'héroïne entraîne une forte [[accoutumance]].
 
L'arrêt brutal d'héroïne peut provoquer un syndrome de [[Sevrage (toxicologie)|sevrage]] autrement appelé ''manque''.
 
La [[Dépendance (toxicologie)|dépendance]] à l'héroïne peut, de nos jours, être traitée par des [[traitement de substitution|médicaments de substitution]] : [[méthadone]] ou [[buprénorphine]] (Subutex). Ces substituts sont des [[opiacé]]s synthétiques. Ils ralentissent l'apparition des symptômes de sevrage, les repoussant sans pour autant les supprimer. Les effets euphoriques de ces substances sont moindres et leur demi-vie (durée d'action) est plus grande que celle de l'héroïne, permettant ainsi une prise quotidienne unique. La substitution permet également de couper les patients [[toxicomanie|toxicomanes]] du milieu de la drogue.
 
La finalité étant le sevrage définitif à court ou long terme en baissant les doses afin d'atténuer graduellement les symptômes de manque.
 
La prise d'héroïne par voie intraveineuse est considérée comme un mode d'administration addictogène : cela induit une alternance cyclique entre un effet euphorisant rapide et intense, et un état de manque.
 
L'addiction à l'héroïne est décrite par un processus en trois étapes<ref name="voyage">{{ouvrage| éditeur =De La Martinière| collection = Hydrogène |titre =Héroïne, cocaïne... voyage interdit| auteurs =Marie-José Auderset, Jean-Blaise Held, Jean-François Bloch-Lainé| année =2004| isbn =2-7324-2712-8}}</ref> :
* ''La lune de miel'' : L'usager consomme pour le plaisir. Sa consommation est considérée comme contrôlée. Une [[tolérance (toxicologie)|tolérance]] s'installe ainsi qu'une [[dépendance (toxicologie)|dépendance]] psychique.
* ''La gestion du manque'' : La dépendance physique apparaît. L'usager consomme pour éviter l'état de manque. Il développe souvent une [[polyconsommation]] de gestion du manque (consommation de [[benzodiazépines]], [[Boisson alcoolisée|alcool]], etc.).
* ''La galère'' : Le manque est omniprésent. La dépendance est majeure avec des comportements de perte de contrôle. L'héroïnomane sera alors capable de tout pour financer sa consommation.
 
==== Traitements de l’héroïnomanie ====
{{Article détaillé|addiction|toxicomanie|sevrage (toxicologie)}}
Le traitement de la [[dépendance (toxicologie)|dépendance]] à l'héroïne est long et vise à obtenir l'[[abstinence]]. Il nécessite souvent une aide extérieure.<ref name="voyage"/>
 
La première phase de ce traitement passe par un [[sevrage (toxicologie)|sevrage]] où un traitement médical aide l'usager à supporter les [[symptôme]]s du manque.
 
Cette aide extérieure peut se manifester de différentes façons [[injonction thérapeutique|obligation de soins]], début de prise en charge sanitaire via une structure de premier plan type [[site d'injection supervisée]], mise en place d'un [[traitement de substitution]], hospitalisation en [[cure de désintoxication]] voire [[post-cure]].
 
===Statistiques ===
En [[2002]], en [[France]], on estime le nombre d’expérimentateurs d’héroïne parmi les 18-75 ans à 0,7%<ref>http://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/eftxfbj6.pdf « ''Les adultes et les drogues en France : niveaux d’usage et évolutions récentes'' », OFDT, Tendances n° 30, juin 2003.</ref>.
En [[France]], en [[2005]], on comptait 160&nbsp;000 héroïnomanes dont la moitié suivait un [[traitement de substitution|traitement substitutif]] aux [[opiacé]]s ([[buprénorphine]], [[méthadone]], etc.).
 
Selon le rapport de l'[[OICS]] du {{1er mars}} [[2006]] :
* L'abus d'héroïne est peu répandu en [[Afrique]] avec un taux annuel de prévalence de l'abus d'[[opiacé]]s de 0,2% (pour la période 2002-2004, chez les individus agés de 15 à 64 ans), chiffre inférieur à la moyenne mondiale de 0,3%.
* En [[Europe]], la prévalence annuelle de l'abus d'opiacés est de 0,8 % (et atteint même 1,7 % en [[Lettonie]]).
* Aux [[États-Unis]], les héroïnomanes représenteraient 0,1% de la population.
* L'abus d'héroïne ne pose pas de problème majeur en [[Amérique du Sud]] ou en [[Océanie]].
* En Asie de l'est et en [[Asie du sud-est]], les opiacés restent les principales drogues consommées.
* Dans les pays d'[[Asie centrale]], la principale drogue donnant lieu à des abus est désormais l'héroïne.
 
===Jargon===
====Vocabulaire====
* ''Accrocher, être accro'' : le fait d'être dépendant.
* ''Alu, taper un alu'' : voir ''Chasser le dragon'' : méthode consistant à inhaler les vapeurs d'héroïne chauffée, la plupart du temps, sur une feuille d'aluminium (d'où le nom) par le dessous.
* ''Fixer, shooter, se faire (ou se mettre) un taquet'' : synonyme d'injecter.
* ''Flash'' : sentiment d'euphorie intense immédiatement provoqué par la prise d'héroïne et plus ou moins intense en fonction du mode de consommation.
* ''Héroïnomane'' : usager d'héroïne.
* ''Paille'' : petit tube creux permettant l'inhalation de la substance.
* ''Pompe, shooteuse, fix, flute'' : seringue.
* ''Rails, traces, lignes, gouttes, tracks'' : disposition en petits tas filiformes en vue d'inhalation à l'aide d'une paille.
* ''Nourrir le singe'' : sentiment d'avoir une autre personne à nourrir en héroine, effet du manque.
* ''Kepa, kep's, bonbonne, meug'' : petits paquets dans lesquels sont conditionnées les doses destinées au commerce au détail. Ces termes ne sont pas spécifiques à l'héroïne.
* ''Shoot, fix, flush'' : injection.
* ''Came, keuch, shmack, brune, brown, meumeu, rabla, schnouf, poudre, peuf'' : termes d'argot désignant l'héroïne.
* ''Piquer du blaz, piquer du zen: piquer du nez. On somnole, l'héroïne fait piquer du nez, on plane.
 
====Termes apparentés====
* Héroïnomanie : terme composé de héroïne et de manie, du [[Grec ancien|grec]] ''mania'' pour « [[folie]], passion ». Il désigne une [[toxicomanie]] à l'héroïne, une [[consommation]] régulière et non-contrôlée d'héroïne, amenant un état de [[dépendance (toxicologie)|dépendance]].
* Héroïnomane : dérivé du précédent, désigne les personnes atteintes d'héroïnomanie.
 
==Production et trafic==
{{Article détaillé|Trafic de stupéfiant}}
Jusqu'au milieu des [[années 1970]], les filières d'acheminement d'héroïne sont tenues par les [[français]] de la {{citation|[[French connection]]}} qui s'approvisionne en [[Turquie]]<ref name="labrousse">{{ouvrage| éditeur =Presses Universitaires de France| collection = Que sais-je ? |titre =Géopolitique des drogues| auteurs =Alain Labrousse| année =2004| isbn =2-13-054186-0}}</ref> et la [[mafia]] américaine héritière de [[Lucky Luciano]].
Après l'élimination de la {{citation|French connection}} c'est la filière asiatique qui reprend le marché avec la [[Turquie]] ou l'[[Albanie]] comme pays de transit.<ref name="labrousse"/>
 
En [[France]], elle est remplacée dans les [[années 1980]] par la filière nigérienne changeant ainsi de pays de transit mais pas de pays producteurs.<ref name="diaz">{{ouvrage| éditeur =Hachette| collection =qui, quand, où ?| titre =La Drogue| auteurs =Michèle Diaz, Marc-Eden Afework| année =1995| isbn =2-01-291469-1}}</ref>
 
L'année [[2000]] vit le commandeur des [[taliban]]s, le mollah [[Mohammad Omar]], décréter que la culture du [[pavot]], étant anti-islamique, devait cesser, alors que le pays était considéré comme premier producteur mondial de pavot à cette date<ref>[http://membres.lycos.fr/afghanainfo/act_03.08.2001.1.htm '+'<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref>.
 
D'après, l'[[OICS]] dans son rapport du {{1er mars}} [[2006]], l'[[Afghanistan]] est redevenu le premier producteur mondial de [[Pavot somnifère|pavot à opium]] (87% de la production mondiale), 60% du produit transite par l'[[Asie occidentale]] et 20% par l'[[Asie centrale]] pour rejoindre ensuite essentiellement l'[[Europe]] mais aussi l'[[Amérique du Nord]].<br/>
Mais c'est en [[Amérique du Sud]] notamment en [[Colombie]] qu'est produite et transformée près de 60% de l'héroïne disponible sur le marché américain où elle entrerait en passant par le [[Mexique]].<br/>
Une partie de la production licite de [[Pavot somnifère|pavot à opium]] des [[inde]]s est détournée pour le marché clandestin et transformée et consommée sur place.<br/>
 
==Notes==
<references/>
 
==Voir aussi==
{{Commons|Heroin|l'heroïne}}
===Articles connexes===
* [[drogue]] | [[stupéfiant]]
* [[addiction]]
* [[opiacé]] | [[opium]] | [[morphine]] | [[rachacha]]
* [[Opioïde]]
* [[dépendance (toxicologie)|dépendance]] | [[addiction]] | [[sevrage (toxicologie)|sevrage]] | [[surdose|overdose]]
* [[Opiacé]]
* [[Héroïne]]
* [[Dépendance (toxicologie)|Dépendance]]
* [[Narcotiques Anonymes]]
 
;Sur le trafic de l'héroïne
* [[French connection]]
* [[Pizza connection]]
 
===Liens externes===
* {{enfr}} [http://www.usdojtechnoplus.govorg/dea/concern/methadone.html TechnoPlus : Prévention sur les drogues]
 
* {{en}} http://www.fda.gov/bbs/topics/ANSWERS/2002/ANS01165.html
* {{fr}} [http://www.rvh-synergie.org/methadone.htm RVH Synergie] Information sur les pratiques, les bénéfices, les inconvénients, les évaluations en France.
* {{fr}} [http://www.phenix.ch/historique_francais.php Fondation Phenix. DEGLON J.J.] : Le traitement à long terme des héroïnomanes par la méthadone. Ed. Médecine & Hygiène, Genève, 287 p., 1982.
 
===Bibliographie===
;Sur le trafic de l'héroïne et les services spéciaux
* ''Agency of fear: opiates and political power in America'', by [[Edward J. Epstein]]. G.P. Putman and sons, New York, 1977.
* ''The politics of heroin in southeast Asia'', by [[Alfred W. McCoy]]. The Washington Monthly Company, 1972. ISBN 0061319422
* ''The Great Heroin Coup: Drugs, Intelligence, and International Fascism'', par [[Henrik Krüger]]. Boston: South End Press, 1980. 240 pages. (D'abord publié au Danemark sous le titre "Smukke Serge og Heroinen" en 1976.) ISBN 0896080315
;Sur la consommation dans le milieu rock
* "Scar tissue" , AUTOBIOGRAPHIE de [[Anthony Kiedis]]
{{analgésique}}
{{Portail chimie}}
 
[[Catégorie:Principe actifÉther]]
[[Catégorie:Composé aromatique]]
[[Catégorie:Opiacé]]
[[Catégorie:Traitement des addictions]]
 
[[bsbg:MetadonХероин]]
[[csca:MetadonHeroïna]]
[[dacs:MetadonHeroin]]
[[deda:MethadonHeroin]]
[[ende:MethadoneHeroin]]
[[eoen:MetadonoHeroin]]
[[eseo:MetadonaHeroino]]
[[etes:MetadoonHeroína]]
[[fiet:MetadoniHeroiin]]
[[gleu:MetadonaHeroina]]
[[hefa:מתאדוןهروئین]]
[[hufi:MetadonHeroiini]]
[[itgl:MetadoneHeroína (droga)]]
[[jahe:メタドンהרואין]]
[[nlhr:MethadonHeroin]]
[[nohu:MetadonHeroin]]
[[plid:MetadonHeroin]]
[[ptis:MetadonaHeróín]]
[[ruit:МетадонEroina]]
[[simpleja:Methadoneヘロイン]]
[[sllt:MetadonHeroinas]]
[[srms:МетадонHeroin]]
[[svnl:MetadonHeroïne]]
[[nn:Heroin]]
[[th:เมทาโดน]]
[[trno:MethadonHeroin]]
[[ukpl:МетадонHeroina]]
[[zhpt:美沙酮Heroína]]
[[ro:Heroină]]
[[ru:Героин]]
[[simple:Heroin]]
[[sk:Heroín]]
[[sr:Хероин]]
[[sv:Heroin]]
[[th:เฮโรอีน]]
[[tr:Eroin]]
[[uk:Героїн]]
[[vi:Bạch phiến]]
[[zh:海洛因]]