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== Histoire ==
=== Découverte et origines ===
Les effets bénéfiques de l’[[adrénaline]] ([[hormone]] extraite de la glande médullosurrénale) sur l’[[asthme]] étaient connus au début du {{XXe siècle}} mais l’impossibilité de l’utiliser par voie orale, car elle est dégradée lors de son transit digestif, limitait son utilisation. On a donc recherché des dérivés susceptibles d’exercer une action bronchodilatatrice par voie orale.
 
Même si la première synthèse d'amphétamines fut réalisé en 1887 par le chimiste allemand L. Edeleano qui lui donna le nom de ''phenylisopropylamine'', cette découverte tomba en désuétude.Et c'est K.K. Chen, un chercheur de la firme Lily, qui repprit les recherches et constata en [[1920]] qu’un extrait d’[[Ephedra]] vulgaris exerçait une telle action. Il isola alors de cette plante un principe actif [[bronchodilatateur]] qu’il appela éphédrine et constata que sa structure chimique était proche de celle de l’adrénaline. Contrairement à cette dernière, l’[[éphédrine]] restait active après une administration orale. Toutefois, la plante étant rare, on chercha une méthode de synthèse chimique.
En [[1927]], Gordon Alles, un chercheur de l'université de [[Californie]] à [[Los Angeles]], réussit la synthèse chimique d’un dérivé qu’il appela amphétamine. Outre son action bronchodilatatrice, l’amphétamine présentait des effets psychostimulants, euphorisants et anorexigènes. Cela ne l’empêcha pas d’être commercialisée librement sous une forme volatile permettant de l’administrer aux asthmatiques par inhalation. Malgré quelques mises en garde, elle fut rapidement détournée de son usage thérapeutique et son utilisation se répandit rapidement, en particulier chez les étudiants en période d’examen qui appréciaient de pouvoir se passer de sommeil et de travailler plus vite.
 
Pour la même raison, pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], les armées y eurent massivement recours pour doper les combattants. On considère ainsi que pendant la seconde guerre mondiale, la bataille d’[[Angleterre]] a pu être gagnée par les aviateurs britanniques malgré leur infériorité numérique, parce qu’ils faisaient un large usage d’amphétamines comme la benzédrine. De la même façon, le succès de l’offensive foudroyante menée par l’armée allemande dans les [[Balkan]]s au printemps [[1941]] pour secourir les troupes italiennes en mauvaise posture est attribué à l’utilisation de méthédrine par les troupes d’assaut qui ne prirent aucun repos pendant les onze jours que dura la campagne.
 
Les amphétamines furent aussi largement distribuées aux ouvriers des usines d’armement au [[Japon]] et, après la guerre, des stocks importants existaient dans ce pays. Les firmes pharmaceutiques y entamèrent avec succès la promotion de ces produits pour écouler leurs stocks. La [[toxicomanie]] aux amphétamines se répandit largement et, dans les [[années 1950]], environ 5 % des jeunes Japonais en utilisaient régulièrement.
Cependant le Japon ne fut pas le seul pays touché par l’amphétaminomanie. Les [[États-Unis]] et l’[[Europe]] connurent aussi une vague de toxicomanie aux amphétamines après guerre alors que ces substances n’étaient pas encore classées comme stupéfiants. Les étudiants, les chauffeurs de camion, les sportifs, les hommes d’affaires etc. utilisaient régulièrement pour surmonter la fatigue les diverses préparations commerciales à base d’amphétamine librement disponibles dans les pharmacies (Benzédrine, Méthédrine, Maxiton etc.). En [[1950]], les USA produisaient annuellement 1 000 tonnes d’amphétamines pour le seul marché intérieur. En [[1972]], plus de 100 spécialités pharmaceutiques contenaient des amphétamines et environ 12 % des ordonnances délivrées dans ce pays comportaient la prescription de l’une d’elles.
 
=== Vers l'interdiction ===
Devant le développement de la [[toxicomanie]] aux amphétamines aux [[États-Unis d’Amérique|USA]], le Controlled Substance Act fut pris en [[1970]] pour mettre fin à la vente des amphétamines sans ordonnance et les préparations injectables furent retirées de la vente en [[1973]]. En [[Europe]], à la suite d’affaires spectaculaires comme le décès, sous amphétamines, du coureur britannique Simpson dans la montée du [[mont Ventoux]] lors du [[Tour de France]] [[1967]], des mesures législatives ou réglementaires furent adoptées à la même époque. En [[France]], dans un premier temps, les formes orales d’amphétamines furent inscrites au Tableau A de la pharmacopée tandis que les formes injectables étaient inscrites au Tableau B des stupéfiants. Toutefois, comme il restait facile de se procurer des amphétamines orales avec de fausses ordonnances et de transformer les comprimés en solution injectable, un arrêté du 6 avril [[1971]] mit fin à ces pratiques en inscrivant tous les médicaments à base d’amphétamines au Tableau B. En [[Angleterre]], ce sont les pharmaciens d’officine eux mêmes qui refusèrent de les distribuer plus longtemps lorsque le nombre de toxicomanes aux amphétamines augmenta brutalement en [[1968]].
Si les mesures de contrôle dans les différents pays ont mis fin à l’approvisionnement légal en amphétamines, un lucratif commerce clandestin s’y est désormais substitué. La synthèse de multiples dérivés amphétaminiques est relativement aisée à réaliser et les laboratoires clandestins se sont multipliés dans le monde entier y compris dans des zones comme le Triangle d’or jusqu’ici spécialisées dans la fabrication d’[[héroïne]]. Dans certains anciens pays communistes la synthèse d’amphétamines est une des activités illicites en plein essor.
 
== Groupe des amphétamines et diversité des dérivés ==