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<!-- Général -->
| DCI =
| nomIUPAC = (1R,2R,3S,5S)-3-(benzoyloxy)-8-méthyl-8-azabicyclo[3.2.1]octane-2-carboxylate de méthyle
| synonymes =
| CAS = {{CAS|5|0|3|6|2}}
| EINECS = {{EINECS|2|0|0|0|3|2|7}}
| RTECS = {{RTECS|YM2800000}}
| ATC = {{ATC|N01BC01}}, {{ATC|R02AD03}}, {{ATC|S01HA01}}, {{ATC|S02DA02}}
| DrugBank = APRD00080
| PubChem = {{CID|5760}}
| chEBI =
| NrE =
| FEMA =
| SMILES = CN1C2CCC1C(C(C2)OC(=O)C3=CC=CC=C3)C(=O)OC
| InChI = 1/C17H21NO4/c1-18-12-8-9-13(18)15(17(20)21-2)14(10-12)22-16(19)11-6-4-3-5-7-11/h3-7,12-15H,8-10H2,1-2H3/t12-,13+,14-,15+/m0/s1
| InChIKey = ZPUCINDJVBIVPJ-LJISPDSOBK
| StdInChI = 1S/C17H21NO4/c1-18-12-8-9-13(18)15(17(20)21-2)14(10-12)22-16(19)11-6-4-3-5-7-11/h3-7,12-15H,8-10H2,1-2H3/t12-,13+,14-,15+/m0/s1
| StdInChIKey = ZPUCINDJVBIVPJ-LJISPDSOSA-N
| apparence = poudre blanche floconneuse
<!-- Propriétés chimiques -->
| formule = |C=17|H=21|N=1|O=4
| masseMol =
| pKa =
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<!-- Propriétés physiques -->
| TTransitionVitreuse =
| fusion = {{tmp|98|°C}}<ref name=handbook>{{Ouvrage
| langue = en
| prénom1 = David R.
| nom1 = Lide
| lien auteur1 =
| titre = Handbook of chemistry and physics
| sous-titre =
| lien titre =
| numéro d'édition = 89
| éditeur =
| collection =
| lien éditeur =
| lieu =
| année = 2009
| mois =
| volume =
| tome =
| pages totales =
| numéro chapitre = 3
| titre chapitre = Physical Constants of Organic Compounds
| passage = 120
| isbn =
| lire en ligne =
| consulté le =
| présentation en ligne =
| id = }}</ref>
| ebullition = {{tmp|187|°C}}<ref name=handbook/>
| solubilite = {{unité/2|1.800|g||l|-1}} (eau)
| miscibilite =
| masseVolumique = {{Unité/2||g||cm|-3}} {{tmp||°C}}
| TAutoInflammation = {{tmp||°C}}
| pointEclair = {{tmp||°C}}
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| macle =
<!-- Propriétés optiques -->
| refraction = <math>\textit{n}_{D}^{25}</math> {{formatnum: 1.5022}}
| birefringence =
| dispersion =
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| numeroIndex = {{indexCE|}}
| classificationCE =
| r = |R43|R23/24/25
| s = |S22|S45|S36/37/39
| transportRef = <ref name="sa"/>
| transport = {{ADR
| Kemler =
| ONU = 1544
| Classe = 6
| CodeClassification =
| Etiquette = 6.1
| Etiquette2 =
| Etiquette3 =
| Emballage = II
}}
| NFPA704ref =
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| ingestion =
<!-- Écotoxicologie -->
| DL50 = {{unité/2|13|mg||kg|-1}} (chien, intraveineuse)<br />{{unité/2|31|mg||kg|-1}} (cochon d'inde, sous-cutanée)<br />{{unité/2|59|mg||kg|-1}} (souris, intrapéritonéal)<br />{{unité/2|16|mg||kg|-1}} (souris, oral)
| CL50 =
| LogP =
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| biodisponibilite =
| liaisonProteique =
| metabolisme = hépatique
| demiVieDistrib =
| demiVieElim = 1 heure
| stockage =
| excretion = urine
<!-- Considérations thérapeutiques -->
| classeTherapeutique = Anesthésique local
| voieAdministration =
| grossesse =
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| antidote =
<!-- Caractère psychotrope -->
| categoriePsycho = Stimulant
| modeConsommation = injectée, inhalée, ou priséprisée (sniffésniffée) (à l'aide d'une paille sur surface lisse).
| autresNoms = Poudre, Drepou<br />Coke, Coco, CC, C<br />Patante<br />Blanche<br />Caroline<br />Charlie<br />Chems<br />Beida, Baida, Jbi<br />Chnouffe<br />Ghabra Beida<br />Chamma<br />Yayo<br />Dragon Bleu<br />Neige<br />White, <br>Puff
| risqueDependance = élevé (psychique)
Puff
| risqueDependance = élevé (psychique)
<!-- Composés apparentés -->
| autres =
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}}
 
La '''cocaïne''' est un [[alcaloïde]] [[Tropane|tropanique]] extrait de la [[coca]]. [[Psychotrope]], elle est un puissant [[stimulant]] du [[système nerveux central]], et sa consommation est [[addiction|addictive]]. Elle constitue également un [[vasoconstricteur]] périphérique. Elle est classifiée comme [[stupéfiant]] par la [[Convention unique sur les stupéfiants de 1961]] de l'[[ONU]]. Illégale dans tous les pays, elle est cependant dépénalisée dans quelques pays comme la République tchèque<ref>http://blocpot.qc.ca/node/962</ref> et le Portugal<ref>{{en}} [http://www.cato.org/pubs/wtpapers/greenwald_whitepaper.pdf ''Drug decriminalization in Portugal''], [[Glenn Greenwald]] ([[Cato Institute]]), 2009, {{p.|3}}</ref>. Un [[vaccin anti-cocaïne]] a été testé avec succès chez l'animal et chez l'homme, sans effets indésirables graves ; il semble être un traitement porteur d'espoir contre l'addiction à ce produit, sous réserve que des études faites à plus grande échelle confirment son innocuité.
 
== Historique ==
Historiquement, les premières traces de l'utilisation de la cocaïne ont été découverts en 1992<ref>{{en}} Balabanova, Parsche, Prisig. « First identification of drugs in Egyptian mummies » ''Naturwissenschaften'' 1992;79(8):358. {{Doi|10.1007/BF01140178}}</ref>, puis confirmés par une seconde expertise<ref name="nerlich1995">{{Cite pmid |8548128}}</ref> dans des momies égyptiennes, sans pouvoir expliquer comment de telles substances ont pu être présentes au cours de l'Antiquité égyptienne.
 
La [[coca|feuille de coca]] est utilisée, de manière empirique, de très longue date par les indigènes des [[Cordillère des Andes|Andes]]. La feuille de [[coca]] est mâchée ou utilisée en [[infusion]] pour les aider à résister à la fatigue et à l'altitude. Sous cette forme, la coca a un léger effet stimulant, comparable à celui de la caféine. Une feuille de coca contient 0.5 % de cocaïne{{Refins |<ref>''Der Spiegel'', Nr.18 février 2013, {{N°|8/18}}.2.2013</ref>}}.
 
Un spécimen a été rapporté en Europe par [[Joseph de Jussieu]] en [[1750]].
 
En [[1855]], le [[chimiste]] allemand [[Friedrich Gaedcke]] obtient des cristaux en réduisant des feuilles de coca, il nomme cette substance ''erythroxyline''“érythroxyline<ref name="larousse">{{Ouvrage| éditeur = Larousse| titre = Dictionnaire des drogues et des dépendances| auteurs = Denis Richard, Jean-Louis Senon, Marc Valleur| année = 2004| isbn = 2-03-505431-1}}</ref>.
 
En [[1859]], le voyageur Carl Scherzer rapporte à [[Vienne (Autriche)|Vienne]] des feuilles de coca, à la demande du chimiste [[Allemagne|allemand]] [[Friedrich Wöhler]] qui en confie l’étude à un de ses élèves [[Autriche|autrichiens]], [[Albert Niemann (chimiste)|Albert Niemann]]<ref name="larousse"/>. Dès l’année suivante, Niemann isole le principe actif des feuilles de coca et il en décrit l’[[Anesthésique local#Cocaïne|action]] [[anesthésique]]<ref name="eyrolles">{{Ouvrage| |éditeur =Eyrolles Eyrolles| collection = Eyrolles Pratique | titre = Les Drogues, tout savoir sur leurs effets, leurs risques et la législation | auteurs = Yasmina Salmandjee | année =2003 2003| isbn = 2-7081-3532-5}}</ref>. Il meurt peu après et c’est un de ses collègues, [[Wilhelm Lossen]], qui, en [[1865]], détermine la formule brute de la substance, prouvant qu'il s'agit bien d'un [[alcaloïde]]<ref name="larousse"/>. Mais il faut attendre [[1879]] pour que le [[physiologiste]] [[Wassili von Anrep]] en établisse, sur un modèle animal, les propriétés psychotropes<ref name="larousse"/>.
 
Entre la découverte de Niemann et la mise au point des premiers dérivés de synthèse, la [[Amylocaïne|Stovaïne]] de [[Ernest Fourneau|Fourneau]] (1904) et la [[Procaïne|Novocaïne]] d’[[Alfred Einhorn|Einhorn]] (1906), la cocaïne, largement employée en [[ophtalmologie]], est pratiquement le seul [[anesthésique local]] dont disposent les chirurgiens.
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Il faut noter par ailleurs que la cocaïne a été utilisée tout au long du {{XIXe siècle}} dans le traitement des maladies respiratoires<ref name="eyrolles"/>.
 
[[Sigmund Freud]] fait quelques expériences sur ses effets et en conseille l'utilisation notamment comme [[aphrodisiaque]], comme traitement des troubles gastriques, du [[mal de mer]], de la [[neurasthénie]] ou comme traitement des [[addiction]]s à l'[[opiomane|opium]], à la [[morphine]] et à l'[[alcoolisme|alcool]]<ref name="eyrolles"/> dans deux articles en juillet [[1884]] et mars [[1885]], avant de la proscrire en [[1887]] dans l'article {{citation|Cocaïnomanie et cocaïnophobie}}. Il l'a notamment [[Sigmund Freud#Freud et la cocaïne|prescrite]] pour essayer de soigner l'un de ses amis médecins, [[Ernst von Fleischl]], de sa [[morphine|morphinomanie]]. Non seulement Fleischl continuera à prendre de la morphine, mais il développera une telle dépendance à la cocaïne qu'il sera contacté par le laboratoire [[Merck KGaA|Merck]] qui «{{Citation |avait remarqué son importante consommation de cocaïne et voulait apprendre ce qu'il savait au sujet de la valeur thérapeutique de ce remède »<ref>{{Ouvrage | titre = Der Fall Freud. Die Geburt der Psychoanalyse aus der Lüge |langue=de |auteur = Han Israëls| |année = 1999}}</ref>.}} Fleischl est mort six ans plus tard morphinomane et cocaïnomane.
 
L'[[ophtalmologue]] [[Carl Koller]], qui a essayé la cocaïne sur le conseil de Freud, et le physiologiste Leopold Königstein mettent en application les observations faites sur le produit. Ils pratiquent avec succès une anesthésie locale en chirurgie humaine. Ils présentent leurs travaux à la Société des médecins de Vienne, le {{date|17|octobre|1884}} dans un contexte où l'anesthésie locale est inconnue, la cocaïne est alors présentée comme {{citationCitation |miraculeuse}}<ref name="larousse"/>.}}
 
Dans la fin du {{XIXe siècle}}, elle devient populaire et s'incorpore dans les [[cigare]]s, [[cigarette]]s, [[chewing-gum]] et dans les boissons<ref name="eyrolles"/>.<br />
Dès [[1870]], on voit apparaître la consommation populaire de vin dans lequel sont infusées préalablement des feuilles de coca. En [[1871]], le marché est dominé par une marque restée célèbre : le [[vin Mariani]], du nom du [[pharmacien]] [[Angelo Mariani]] qui eut l'idée de commercialiser ce vin associé à un [[médecin]], Charles Fauvel, ce qui lui confère une légitimité médicale (ce qui autorise l'émission d'un [[brevet]]). Inventé en [[Corse]] en [[1863]], issu du mélange de [[vin de Bordeaux]] et d'extrait de coca, ce vin n’est qu’une des nombreuses productions de Mariani puisqu'en [[1890]] son officine du [[boulevard Haussmann]] à [[Paris]], qui ne désemplit guère, propose des pastilles à la cocaïne, des infusions de cocaïer, du vin, un élixir, des toniques et ce, en vantant la coca et ses applications thérapeutiques. De nombreuses personnalités des arts, de la littérature et de la politique apportent leur appui au vin Mariani. Citons les plus prestigieuses : [[Thomas Alva Edison|Thomas Edison]], [[Jules Verne]], [[Émile Zola]], le [[prince de Galles]], monseigneur [[Louis Duchesne]] et même le pape [[Léon XIII]], qui ne quittait pas sa fiole. <br />
Quant au [[Coca-Cola]], il est créé à l'origine (en [[1886]]) pour satisfaire à la demande du marché américain pour une boisson populaire à base de cocaïne, mais ne donnant pas prise aux critiques des [[ligueLigue de tempérance|ligues de tempérance]] qui s'insurgent précisément contre les produits Mariani. En 1906, la proportion de cocaïne fut considérablement réduite (1/400{{e}} de [[Grain (unité)|grain]] par once de sirop), mais la cocaïne persista dans la composition de la boisson jusqu'en 1929<ref>{{en}} [http://66.165.133.65/cokelore/cocaine.asp Urban Legends Reference Pages: Cocaine in Coca-Cola]</ref>.
 
Pourtant dès [[1885]], la multiplication des cas de ''cocaïnisme'' commence à être dénoncée par d'autres médecins (le psychiatre [[Albrecht Erlenmeyer]], le toxicologue [[Louis Lewin]]) et émeut l'opinion publique allemande<ref name="larousse"/>.
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Dans les pays occidentaux, durant une bonne partie des [[années 1980]] et [[années 1990|1990]], la cocaïne est associée aux classes aisées, notamment aux milieux de la politique, du cinéma et de la chanson qui la consomment dans un but de [[dopage (sport)|dopage]]. Mais l'augmentation exponentielle de sa production – malgré les différentes campagnes mondiales de lutte contre cette drogue – contribue à faire chuter les prix de revente à la dose et la cocaïne est consommée dans tous les milieux depuis le début des [[années 2000]]<ref name="eyrolles"/>.
 
[[Fichier:Folha de coca.jpg|thumb|240pxvignette|[[coca|Une feuille de coca]] en [[Bolivie]].]]
<gallery>
Koeh-204.jpg|''Erythroxylon coca''.
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== Chimie ==
[[FileFichier:Cocaine3Dan.gif|thumbvignette|leftgauche|Représentation tridimentionnelle de la molécule.]]
 
La cocaïne est un [[alcaloïde]] [[Tropane|tropanique]].
Elle est peu soluble dans l'eau mais son [[sel (chimie)|sel]] [[ammonium]] (fonction [[amine]] [[proton]]ée) l'est.
 
=== Stéréochimie ===
 
La cocaïne possède quatre [[atome]]s de [[carbone]] [[chiralité (chimie)|chiraux]] dont deux (C1 et C5) sont les atomes tête de pont du 8-azabicyclo[3.2.1]octane et se trouvent de ce fait obligatoirement dans la conformation (''R'', ''S'') pour des raisons de contraintes géométriques. Ils peuvent néanmoins se présenter sous les deux formes (1''R'', 5''S'') et (1''S'', 5''R'') dans la cocaïne car ses substituants cassent la symétrie du bicycle; les carbones C2 et C3 quant à eux peuvent donner chacun deux formes également. Il y a donc 2{{3}} = 8 formes [[énantiomère]]s/[[diastéréoisomère]]s de la cocaïne, mais la forme naturelle, extraite des feuilles d'une plante nommée ''[[Erythroxylon coca]]'', consiste uniquement en le diastéréoisomère (1''R'', 2''R'', 3''S'', 5''S'').
 
== Pharmacologie ==
 
La cocaïne a des effets [[nooanaleptique]]s majeurs similaires à ceux des [[amphétamines]], notamment à ceux de la [[méthamphétamine]]. C'est un [[stimulant]].<br />
Elle agit sur le [[système nerveux central]], en bloquant la recapture des monoamines dans l'espace [[Synapse|synaptique]].<br />
Son effet est attribué au fait qu'elle bloque la recapture de la [[dopamine]] et entraîne donc une augmentation de la concentration du [[neurotransmetteur]] dans diverses régions du [[cerveau]] notamment le ''{{Lang|la|[[noyauNoyau accumbens|nucleus accumbens]]}}''<ref name="larousse"/>.
Elle bloque aussi le transport de la [[sérotonine]] et de la [[noradrénaline]], mais ces mécanismes ne sont pas considérés comme appartenant aux effets psychostimulants<ref name="larousse"/>.
 
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== Usage détourné et récréatif ==
[[Fichier:Cocaine3.jpg|thumbvignette|Cocaïne en poudre]]
 
La cocaïne (ou ''[[chlorhydrate]] de cocaïne'' de son nom scientifique) se présente le plus souvent sous la forme d'une poudre blanche et floconneuse, plus rarement sous forme de cristaux. Celle qui alimente le trafic clandestin n'est pas pure<ref>{{en}} Évrard I., Legleye S. et Cadet-Taïrou A. (2010) « ''Composition, purity and perceived quality of street cocaine in France'' », ''International Journal of Drug Policy,'' Vol.2010;21, n°(5, pp. ):399-406.</ref>. Elle est la plupart du temps coupée - « allongée » - dans le but d'en augmenter le volume, avec des substances diverses telles que le [[bicarbonate de soude]], le [[sucre]], le [[lactose]] ou des médicaments ou pesticides plus ou moins dangereux. Depuis 2003 on y trouve de plus en plus un antiparasitaire qui développe des synergies dangereuses avec la cocaÏne ; le [[lévamisole]]<ref>Dispositif TREND/SINTES, ''[http://www.ofdt.fr/BDD/sintes/ir_050121_leva.pdf Cocaïne et lévamisole]''. Note d’information du 24 janvier 2005, Saint-Denis, OFDT, 2005, 1{{Nb p.}}</ref>.
[[Fichier:Cocaine3.jpg|thumb|Cocaïne en poudre]]
 
Ces produits de coupe sont susceptibles d'en accroître les dangers par une potentialisation des effets ou par une interaction entre deux produits<ref name="mildt">{{Ouvrage | éditeur = Comité français d'éducation pour la santé et de la [[Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie|mildt]] | titre = Drogues, savoir plus risquer moins| |année =2000 2000| mois =juillet juillet| isbn = 2-908444-65-8}}</ref>.
La cocaïne (ou ''[[chlorhydrate]] de cocaïne'' de son nom scientifique) se présente le plus souvent sous la forme d'une poudre blanche et floconneuse, plus rarement sous forme de cristaux. Celle qui alimente le trafic clandestin n'est pas pure<ref>Évrard I., Legleye S. et Cadet-Taïrou A. (2010) « ''Composition, purity and perceived quality of street cocaine in France'' », International Journal of Drug Policy, Vol.21, n°5, pp. 399-406</ref>. Elle est la plupart du temps coupée - « allongée » - dans le but d'en augmenter le volume, avec des substances diverses telles que le [[bicarbonate de soude]], le [[sucre]], le [[lactose]] ou des médicaments ou pesticides plus ou moins dangereux. Depuis 2003 on y trouve de plus en plus un antiparasitaire qui développe des synergies dangereuses avec la cocaÏne ; le [[lévamisole]]<ref>Dispositif TREND/SINTES, ''[http://www.ofdt.fr/BDD/sintes/ir_050121_leva.pdf Cocaïne et lévamisole]''. Note d’information du 24 janvier 2005, Saint-Denis, OFDT, 2005, 1 p</ref>.
 
Ces produits de coupe sont susceptibles d'en accroître les dangers par une potentialisation des effets ou par une interaction entre deux produits<ref name="mildt">{{Ouvrage| éditeur = Comité français d'éducation pour la santé et de la [[Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie|mildt]]| titre = Drogues, savoir plus risquer moins| année = 2000| mois = juillet| isbn = 2-908444-65-8}}</ref>.
La poudre vendue sur le marché clandestin comme étant de la cocaïne n'en contiendrait en fait que 3 à 35 %<ref name="larousse"/>.
 
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=== Habitudes de consommation ===
{{Article détaillé|mode de consommation des psychotropes}}
[[Fichier:Man sniffing.jpg|vignette|200px|gauche|Homme sniffant de la cocaïne]]
==== Usage le plus répandu ====
Prisée (ou « sniffée » en [[langage courant]]) : méthode consistant à inhaler la cocaïne sous forme de poudre, en général au moyen d'un petit tube appelé « paille ». La cocaïne est alors disposée en petits tas filiformes, appelés « traits », « barres », « rails », « lignes », « tracks », « lichettes », « pointes », « poutres » ou « traces ». L'effet se fait sentir au bout de deux minutes et dure environ une heure<ref name="eyrolles"/>.
Ligne 278 ⟶ 275 :
* fumée en [[joint (argot)|joint]].
* « chasser le dragon » : méthode consistant à inhaler les vapeurs de cocaïne, chauffée la plupart du temps sur une feuille d'aluminium par le dessous.
* ingérée en ''parachutes ('' une dose de cocaïne est enveloppée dans du papier à cigarettes et gobée). L: l'effet se fait sentir au bout de 20 minutes et dure environ 1 heure<ref name="eyrolles"/>.
* injectée en intraveineuse. L'effet se fait sentir au bout de 10 secondes et dure environ 20 minutes. Elle se rencontre généralement chez les [[polytoxicomanie|polytoxicomanes]]<ref name="eyrolles"/>.
 
Ligne 289 ⟶ 286 :
 
=== Effets et conséquences ===
Chez la [[femme enceinte]], la cocaïne traverse la barrière [[placenta]]ire et expose l'[[embryon]] et [[fœtus]] à des risques de retard de croissance, accidents vasculaires, malformation<ref name="schiller2005">Richardson{{en}} G.A.,Schiller Goldschmidt LC. et LarkbyAllen CPJ., « ''EffectsFollow-up of prenatalinfants cocaineprenatally exposureexposed onto growthcocaine'' :» a longitudinal analysis''Pediatric Nursing''», Pediatrics, Vol2005;31(5):427-36.120, n°4, 2007,PMID pp.e1017-e1027.16295162</ref>{{,}}<ref name="richardson2007">Schiller{{en}} CRichardson GA, Goldschmidt L. et AllenLarkby PC.J [http://pediatrics.,aappublications.org/content/120/4/e1017.long « ''Follow-upEffects of infantsprenatal prenatallycocaine exposedexposure toon cocaine''growth: »,a Pediatriclongitudinal Nursing,analysis Vol.31,»] n°5,''Pediatrics'' 2005, pp2007;120(4):e1017-27. 427-436PMID 17893189</ref>. Le comportement maternel peut également être affecté par la prise de cocaïne, au détriment de l'enfant<ref name="">{{en}} Strathearn L. et Mayes LLC.C [http://www.,ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3016156/ « ''Cocaine addiction in mothers: potential effects on maternal care and infant development'' »,] ''Annals of the New York Academy of Sciences,Vol.1187,'' 2010, pp;1187:172-83. 172-183PMID 20201853</ref>.
 
Chez la [[femme enceinte]], la cocaïne traverse la barrière [[placenta]]ire et expose l'[[embryon]] et [[fœtus]] à des risques de retard de croissance, accidents vasculaires, malformation<ref>Richardson G.A., Goldschmidt L. et Larkby C., « ''Effects of prenatal cocaine exposure on growth : a longitudinal analysis ''», Pediatrics, Vol.120, n°4, 2007, pp.e1017-e1027.</ref>{{,}}<ref>Schiller C. et Allen P.J., « ''Follow-up of infants prenatally exposed to cocaine'' », Pediatric Nursing, Vol.31, n°5, 2005, pp. 427-436</ref>. Le comportement maternel peut également être affecté par la prise de cocaïne, au détriment de l'enfant<ref>Strathearn L. et Mayes L.C., « ''Cocaine addiction in mothers: potential effects on maternal care and infant development'' », Annals of the New York Academy of Sciences,Vol.1187, 2010, pp. 172-183</ref>.
 
Des effets dermatologiques sont parfois constatés chez les fumeurs, sur les mains notamment<ref>Feeney C.M. et Briggs S. (1992) « ''Crack hands : a dermatologic effect of smoking crack cocaine ''», Cutis, Vol.50, n°3, , pp. 193-194 ([http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/1526174 résumé])</ref>, plus graves voire très graves chez les consommateurs de cocaïne coupée au [[levamisole]]<ref>Muirhead T.T. et Eide M.J. (2011), « ''Toxic effects of levamisole in a cocaine user images in clinical medicine ''», New England Journal of Medicine, Vol.364, n°24, </ref>.