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== ÉconomieProduction ==
{{Loupe|Économie du café}}
Avec moins de dix millions de tonnes produites annuellement, le café est un produit agricole nettement moins important en tonnage que ceux dominant le marché mondial (canne à sucre, céréales...) ; toutefois le prix relativement élevé de la matière première donne une valeur importante au marché du café : les échanges mondiaux de café représentent entre 10 et 15 milliards de dollars selon les années<ref name="prod">[http://www.toutsurlecafe.fr/ecconomie/p2.htm La production mondiale de café]</ref>. Plus de 2,25 milliards de tasses de café sont consommées dans le monde chaque jour<ref>{{Article|langue=en|auteur=Stefano Ponte|titre=The ‘Latte Revolution’? Regulation, Markets and Consumption in the Global Coffee Chain|périodique=World Development|date=2002|volume=30|numéro=7|pages=1099|url texte=http://my.ewb.ca/site_media/static/attachments/threadedcomments_threadedcomment/42867/The%20Latte%20Revolution%20-%20Regulation%20markets%20and%20consumption%20in%20the%20global%20coffee%20chain.pdf}}</ref>.
 
=== Production ===
[[Fichier:CoffeeWorldYield.png|thumb|Volumes mondiaux de café vert produits et exportés de 1975 à 2004 (en milliers de tonnes) <br />Sources des données : bases publiques de l'OIC et de la FAO (FAOSTAT)]]
Les données statistiques sur la production agricole mondiale de café diffèrent légèrement selon qu'elles proviennent de la [[:w:Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]] (établies sur un mode évaluatif) ou de l'[[:w:Organisation internationale du café|OIC]] (établies sur un mode déclaratif). Ces données sont cependant suivies mensuellement par l'OIC et recoupées entre elles, ce qui fait de l'Organisation la réelle source de référence reconnue pour les marchés internationaux. Quoi qu'il en soit, au-delà des crises de surproduction ponctuelles et des différences d'inventaire, les volumes produits, échangés et consommés suivent une tendance haussière.
Depuis le début du {{s-|XX|e}}, la production mondiale annuelle croissante dépasse les cent millions de sacs, ce qui correspond à six à sept millions de tonnes, alors qu'en [[1825]], on ne produisait que cent mille tonnes. Plus de 80 % des sacs sont exportés chaque année.
 
Le plus gros producteur est de loin le [[Brésil]], suivi par le [[Production de café au Vietnam|Viêt Nam]] et la Colombie.
 
Les données statistiques sur la production agricole mondiale de café diffèrent légèrement selon qu'elles proviennent de la [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]] (établies sur un mode évaluatif) ou de l'[[Organisation internationale du café|OIC]] (établies sur un mode déclaratif). Ces données sont cependant suivies mensuellement par l'OIC et recoupées entre elles, ce qui fait de l'Organisation la réelle source de référence reconnue pour les marchés internationaux. Quoi qu'il en soit, au-delà des crises de surproduction ponctuelles et des différences d'inventaire, les volumes produits, échangés et consommés suivent une tendance haussière.
 
La production fait vivre environ vingt cinq millions de personnes, essentiellement des petits producteurs alors que l’importation, la transformation et la distribution font vivre environ cent à cent dix millions de personnes<ref name="prod" />.
 
=== Importations ===
 
[[Fichier:Café importé par pays en 2005(USDA).PNG|thumb|upright=1.7|'''Café importé par pays en 2005''' (USDA). Cette carte détaille les importations brutes, quelle que soit l'utilisation faite du café importé. Certains pays réexportent une grande partie du café importé.]]
 
Le café est la culture commerciale par excellence : il est produit exclusivement au Sud mais se consomme essentiellement au Nord. Les pays industrialisés consomment environ 70 % du café produit dans le monde. Les [[États-Unis]] sont les plus gros consommateurs, mais l’[[Europe]] a la consommation par habitant la plus élevée : jusqu’à {{Unité|10|kg}} par habitant et par an dans les pays scandinaves. En comparaison, la majorité des pays du Sud a une consommation annuelle inférieure à {{Unité|4.5|kg}}/{{hab.}} En Amérique centrale, plus de 90 % du café est destiné à l’exportation. Toutefois, la consommation de certains pays du Sud, comme le [[Brésil]], augmente rapidement.
 
Cinq acheteurs acquièrent presque la moitié de la production mondiale : [[Kraft Foods|Kraft]], [[Nestlé]], [[Procter & Gamble]] et [[Sara Lee/DE|Sara Lee]], dont les ventes annuelles génèrent des profits de l'ordre du milliard de [[dollar américain|$ US]], et [[Tchibo]]<ref>{{fr}} [http://www.fsa.ulaval.ca/rdip/cal/lectures/aff_actualites/une_tasse_de_café_au_goût_.htm][[Université Laval]], Québec : Une tasse de café au goût d'injustice</ref>.
 
=== Cours du café ===
 
Le cours du café est fixé dans les [[Bourse (économie)|bourses]] de matières premières : la [[New York Stock Exchange|bourse de New York]] traite essentiellement le café arabica et celle de [[Bourse de Londres|Londres]] le robusta. Les actes d’achat et de vente du café reposent sur des [[Produit dérivé (finance)|contrats à terme]], chaque contrat portant sur 37000 livres d’Arabica (16.78 tonnes) ou 5 tonnes de Robusta<ref>{{Lien web|langue = français|titre = Cours du café|url = http://www.daily-bourse.fr/cours-CAFE-commo.php|site = |date = |consulté le = }}</ref>. Les pays exportateurs ont créé en 1993 l’[[Association des pays producteurs de café]] (ACPC), sur le modèle de l’[[OPEP]], pour tenter de rétablir la politique de restriction des exportations et de faire remonter les cours. L’annonce de son plan de rétention volontaire des exportations a suscité une vive réaction au Nord, notamment de la part des États-Unis, qui ont alors quitté l’OIC.
 
Malgré l’échec des accords, leurs partisans font remarquer que le café et les produits agricoles en général ne sont pas des marchandises ordinaires car les caractéristiques physiques des cultures pérennes limitent la possibilité pour les producteurs d'ajuster l'offre séance tenante, ce qui s’accorde mal avec une logique de marché. Selon certains économistes, en l’absence de mécanisme régulateur de la production, de l'offre ou des prix mondiaux, le mécanisme du marché et de la concurrence entre producteurs et consommateurs donnerait lieu à un phénomène de « réaction excessive », caractérisé par l'apparition d'un cycle de surproductions et de pénuries<ref>{{fr}}S. Calabre, ''Matières premières. Marchés mondiaux, déséquilibres, organisation'', Economica, 1995</ref>.
 
Malgré la volatilité croissante dans le cours du café, {{quand|dans les dernières années}} le prix du café a été généralement élevé par rapport {{lesquels|aux niveaux historiques}}. Cependant, ces prix élevés ne se traduisent pas forcément par de meilleurs revenus des producteurs, à cause de la hausse des coûts de production<ref>[http://agritrade.cta.int/fr/Agriculture/Produits-de-base/Cafe/Note-de-synthese-mise-a-jour-2013-Secteur-du-cafe Agritrade (2013) ''Note de Synthèse: Secteur du café. ''18 Décembre 2013]</ref>.
 
=== Crise des années 1990 ===
 
L'arrivée extrêmement agressive du [[Production de café au Vietnam|Viêt Nam]] sur le marché du café, combinée à l'énorme expansion de la culture au Brésil, sont les deux principales raisons invoquées pour expliquer la chute du cours du milieu des années 1990. Le déclin des prix a cessé depuis [[2004]], probablement grâce à l'augmentation de la consommation en [[République populaire de Chine|Chine]], en [[Russie]] et au Brésil et à une diminution ponctuelle de la production mondiale d'autre part.
 
Les pays les plus dépendants du café pour leurs exportations ont dû faire face durant cette période à un grave déséquilibre de leur balance commerciale, qui a conduit à une augmentation de leur endettement. Cette crise a été une catastrophe pour le développement, dont les effets seront encore ressentis pendant longtemps.
 
=== Commerce équitable ===
Le café est un des produits phares du commerce équitable. Il fut choisi comme un symbole notamment parce qu'il était le produit le plus exporté après le pétrole et que son prix était fixé par les cours de la bourse des [[:w:Mondialisation économique|marchés internationaux]], bien qu'il soit majoritairement produit par de petits paysans et [[:w:entreprise familiale|entreprises familiales]]. Les acheteurs affiliés à ce programme s'engagent à acheter le café à un prix minimum même si les cours mondiaux sont inférieurs à ce seuil. Ce prix minimum, couplé à un préfinancement des récoltes et une garantie d'achat sur plusieurs années a permis à de nombreux petits producteurs d'améliorer leurs conditions de vie et de ne pas plonger dans la misère lors de la ''crise du café'' de 1997. Le programme garantit aussi le versement d'une prime de développement destinée à la mise en place de programmes alimentaires, de santé ou d'éducation.
 
Un autre type de production, considérée comme plus [[éthique]], est l'[[agriculture biologique]], la seule garantie sans utilisation de [[pesticide]]spesticides. Certains produits combinent les standards équitable et biologique.
Le café est un des produits phares du [[commerce équitable]]. Il fut choisi comme un symbole notamment parce qu'il était le produit le plus exporté après le [[pétrole]] et que son prix était fixé par les cours de la bourse des [[Mondialisation économique|marchés internationaux]], bien qu'il soit majoritairement produit par de petits paysans et [[entreprise familiale|entreprises familiales]].
 
Les acheteurs affiliés à ce programme s'engagent à acheter le café à un prix minimum même si les cours mondiaux sont inférieurs à ce seuil. Ce prix minimum, couplé à un préfinancement des récoltes et une garantie d'achat sur plusieurs années a permis à de nombreux petits producteurs d'améliorer leurs conditions de vie et de ne pas plonger dans la misère lors de la ''crise du café'' de 1997.
 
Le programme garantit aussi le versement d'une prime de développement destinée à la mise en place de programmes alimentaires, de santé ou d'éducation.
 
=== Café biologique ===
Un autre type de production, considérée comme plus [[éthique]], est l'[[agriculture biologique]], la seule garantie sans utilisation de [[pesticide]]s.
 
Certains produits combinent les standards équitable et biologique.
 
=== Facteur de développement économique ===
[[Fichier:Brazil Coffee production regions.svg|thumb|Les zones productrices de café au [[Brésil]] (orange foncé) sont situées dans le sud du pays.]]
 
Les cours élevés du marché en [[1830]] incitent les entrepreneurs du Brésil à passer de l’exploitation de l’[[or]] à celle du café, jusque-là réservé à la consommation locale. Cette décision s’accompagne d’importants investissements<ref>{{en}} Maria Teresa Ribeiro de Oliveira ''The Establishment of Railways in the 19th Century Brazil and the British Imperialism.'' In: ''Across The Border. International Railway Investments in the 19th and 20th Centuries'', 2004, Paris : International Railway History Association, 2004. v. 1. {{p.|138-150}}.</ref>.
 
[[Fichier:Brazil Coffee production regions.svg|thumb|Les zones productrices de café au [[Brésil]] (orange foncé) sont situées dans le sud du pays.]]
Entre l’abolition de l’[[esclavage]] en [[1888]] (le Brésil est le dernier pays à le faire) et l’année [[1928]], la force de travail est renforcée par une immigration massive de 3,5 millions de travailleurs<ref name="Bresileco1">{{en}} [http://countrystudies.us/brazil/60.htm Économie du café au Brésil de 1840 à 1930]</ref>. Le café représente alors 63 % des exportations du pays. Les gains engrangés par ce commerce permettent une croissance économique soutenue au pays.
 
== Succédanés ==