« Mémoire/Représentations des connaissances en mémoire sémantique » : différence entre les versions

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La mémoire sémantique peut contenir une grande quantité d'informations, qu'elles soient visuelles, verbales, sémantique, ou autre. De nombreuses théories existent concernant le stockage des informations en mémoire sémantique. Toutefois, presque toutes tombent d’accord sur un point : le mécanisme de stockage évite la redondance au maximum : le cerveau humain est capable de rassembler les informations qu'il perçoit en groupes ayant une signification bien précise. Ce que le cerveau stocke, ce sont des catégories, des groupes d'informations correspondant à un concept, une catégorie, des idées abstraites, etc. En somme, le cerveau est capable de mémoriser le sens de ce qu'il perçoit, il mémorise la signification de ce qu'il rencontre.
 
Ce mécanisme nous permet de classer les informations de l'environnement en '''représentations mentales'''. Lorsque notre cerveau perçoit des choses via la vision ou l’ouïe, il organise sa perception en fonction des catégories qu'il reconnait dans l'image ou le son perçu. Ainsi, le cerveau peut détecter ce qui est nouveau dans l'image, et ne mémoriser que cela. Par exemple, à chaque fois que vous voyez un chat dans la rue, vous ne stockez pas toutes les informations relativerelatives au chat : il peut détecter ce qu'il sait déjà sur ce chat, et ne stocker que ce qui est nouveau. Cela sert à éviter d'enregistrer plusieurs fois la même information en mémoire à long terme. Sans ce mécanisme, la mémoire se remplirait rapidement.
 
Cela permet aussi de faire des prédictions et des déductions : aà chaque fois que je rencontre une situation, un objet, ou un concept déjà connu, je peux accéder à mes connaissances sur cette entité depuis ma mémoire à long terme, et les réutiliser. Par exemple, si je catégorise un ensemble de perceptions comme étant un homme armé, je sais que je dois décamper ou me cacher le plus rapidement possible. Cela permet d'effectuer des inférences, des raisonnements, ou de résoudre des problèmes.
 
==Représentations psychologiques==
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===Prototypes===
 
En 1970, deux psychologues, Eleanor Rosch et George Lakoff, ont effectuéseffectué diverses observations et ont sorti un article nommé "Cognitive Representation of Semantic Categories". Une nouvelle théorie de la catégorisation était née : la théorie cognitive du prototype.
 
Nos deux psychologues qui ont créecréé la théorie du prototype ont demandésdemandé à 200 étudiants de noter un ensemble d'objets sur une échelle de 1 à 5. La question déterminant la note était : est-ce que cet objet est un bon exemple de meuble. Et la liste était presque intégralement remplie de meubles. On pourrait croire que la notation des meubles variait suivant l'étudiant, suivant sa culture (les étudiants étaient de diverses nationalités), son environnement socioprofessionnel, etc. Mais en fait, on trouvait très peu de différences : les réponses étaient presque identiques, et étaient peu corrélées avec les diverses variables mentionnées plus haut.
 
Quelque soit l'étudiant, certains objets étaient plus mis en avant et était considérés par tous comme étant plus des meubles que les autres. Il y a donc un effet de typicalité : certains objets sont considérés comme de meilleurs représentants d'une catégorie. Cela a fait naître l'idée suivante. Nos catégories sont représentées par un objet idéal, le prototype, qui définit à quoi doit ressembler un objet de la catégorie. Ce prototype est une sorte de représentant idéal de la catégorie, l'objet parfait.
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Lorsqu'on veut savoir si un autre objet appartient à cette catégorie, celui-ci est comparé au prototype : plus celui-ci est proche, plus on considérera que l'objet appartient à la catégorie. Cette comparaison peut privilégier certains attributs sur d'autres, ou ne pas mêler d'attributs du tout. Ainsi, une chaise sera un meilleur exemple de meuble qu'un rideau, vu qu'il est plus proche de ce prototype idéal. Une armoire sera assez proche du prototype et sera considérée comme un meuble, mais moins qu'une chaise.
 
===Exemplars Exemplaires ===
 
Certains psychologues pensent toutefois qu'une catégorie est stockée sous la forme d'un rassemblement d'exemplaires. Prenons l'exemple d'un chien. La première fois qu'un enfant voit un chien, le cerveau stocke toutes les informations sur ce chien en mémoire. A chaque fois que cet enfant voit d'autres chiens, il enregistrera encore toutes les informations de ces chiens dans des compartiments séparés en mémoire à long terme. Ces chiens seront associés au mot chien, mais seront stockés indépendamment : ils forment des exemplaires de la catégorie "chien".
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Visiblement, cette théorie prédit que la mémoire finit par se remplir à chaque fois qu'on croise un nouvel exemplaire d'un membre d'une catégorie. De plus, la catégorisation d'un objet prend énormément de temps et nécessite beaucoup de comparaisons.
 
Dans les faits, cette théorie pose quelques problèmes, mais aà quelques confirmations expérimentales. Il semblerait quque l'humain utilise à la fois exemplaires et prototypes. Les catégories ayant beaucoup d’éléments utilisent des prototypes, tandis que les catégories utilisant peu d’éléments se contentent d'une liste d’exemplaires. Il semblerait que l'exemplaire soit le mécanisme de catégorisation principal chez les enfants en bas-age, avant d'être supplanté par la catégorisation par prototypes au cours de la croissance.
 
===Théories hybrides===
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==Catégories dans le cerveau==
 
Chez certains de ces patients, qui ont des lésions au lobe temporal, on observe des troubles de la reconnaissance de certains objets : quand on leur montre un objet, ils sont incapableincapables d'en donner le nom ou de donner la moindre information sémantique sur l'objet en question. Par contre, ils perçoivent l'objet correctement : les zones du cerveau dédiées à la perception ne sont pas touchéetouchées, ce qui fait que le patient peuvent décrire à quoi ressemble l'objet, donner sa couleur, des détails sur sa forme, etc. Seul la signification semble touchée par les lésions cérébrales.
 
Chez certains patients, il semble que l'on observe des troubles sélectifs, qui ne touchent que certaines catégories. Ainsi, certains patients auront des troubles de la reconnaissance pour des objets appartenant à des catégories bien précises, et seulement celles-ci. On a des exemples de patients qui ne peuvent pas reconnaitre des objets animés, alors que les objets inanimés ne leur posent aucun problèmes. Et chez certains patients, c'est l'inverse : les objets inanimés posent problèmes, alors que les objets animés sont reconnaissables.
 
Reste à savoir comment sont stockées ces catégories en mémoire sémantique dans notre cerveau. Si l'on en croit les expériences effectuéseffectuées par les neuro-scientifiques, ainsi que les observations sur des patients ayant des lésions au cerveau, chaque concept est stocké dans le cerveau par un ensemble d'informations élémentaires, que l'on appelle des '''traits sémantiques'''. Chacun d'entre eux stocke une information spécifique. Par exemple, l'information "le chat a des poils", l'image mentale d'un chat, le son miaou, etc : tout cela forme des morceaux irréductibles d'information. Ces traits sémantiques sont des petits morceaux d'informations, qui peuvent être des informations sensorielles (images, sons, odeurs, etc), voire des informations plus évoluées. Par exemple, le concept canari contiendra des traits sémantiques sensoriels : couleur jaune ; et des informations plus élaborées : peut voler.
 
Les traits sémantiques sensoriels sont stockés dans les aires du cerveau concernées : les odeurs dans l'aire du cerveau spécialisée dans la mémorisation des odeurs, les images dans le cortex visuel, les sons dandans le cortex auditif, etc. Au final, touttous ces traits sémantiques sont dispersés dans tout le cortex cérébral. Les catégories sont forméeformées par un point de convergence de ces traits sémantiques, qui sont reliés entre eux dans un région du cortex : on soupçonne que la zone de convergence serait le cortex temporal, situé sous la tempe.
 
De manière générale, les petit enfants construisent les catégories dans leur cerveau en commençant par assembler entre eux des informations sensorielles, visuelles, sonores, etc. Au fur et à mesure du développement, les catégories contiennent de plus en plus de traits sémantiques abstraits.
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Quelques observations semblent supporter cette théorie : toutes les cultures utilisent des hiérarchies de catégories de ce genre. Mieux : ces taxonomies sont presque identiques à travers les cultures. Des comparaisons ont étés faites sur les taxonomies d'animaux sauvages : entre les équipes de taxonomistes envoyés dans la jungle, et les taxonomies des cultures locales, il n'y a pas beaucoup de différences.
 
Les hiérarchies, les taxonomies, peuvent avoir un nombre indéfini de niveaux, regroupés en trois grands sous-ensembles , trois « niveaux d'abstraction » :
*le niveau superordonné, qui correspond aux catégories les plus générales ;
*le niveau basique, qui correspond aux sous-catégories du niveau superordonné ;