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=== Frottement médiat ===
Par opposition au précédent, les pièces fonctionnent cette fois-ci avec l'interposition d'un produit lubrifiant. Selon la nature et l'abondance du produit lubrifiant, diverses possibilités se présentent.
==== frottement limite ====
Le lubrifiant n'est présent qu'à l'état de couches adsorbées très minces, éventuellement monomoléculaires. La propriété fondamentale du couple lubrifiant-support est ici l'onctuosité, c'est-à-dire la capacité du lubrifiant à s'attacher au substrat. La transmission des efforts se fait grâce au contact des aspérités. Lorsque les couches superficielles sont détruites en raison de conditions locales dépassant les valeurs admissibles, il n'existe ici aucune réserve permettant de les reconstituer.
==== frottement onctueux ====
Cette situation est voisine de la précédente mais le lubrifiant présent en plus grande quantité peut dans une certaine mesure reconstituer les couches superficielles là où elles auraient été détruites. La transmission des charges se fait en majeure partie par le contact des aspérités mais si le lubrifiant est abondant et bien utilisé, il peut participer modestement à cette fonction.
==== frottement mixte ====
Les charges sont transmises en proportions comparables par les contacts d'aspérités et par le fluide mis sous pression par le mouvement des pièces elles-mêmes. En plus de l'onctuosité qui maintient le lubrifiant accroché aux parois, la viscosité commence à intervenir fortement. Ce régime de frottement a la fâcheuse propriété d'être hautement instable, comme nous le verrons par la suite.
==== frottement hydrodynamique ====
 
* '''lubrification limite''' : l'épaisseur du film lubrifiant est insuffisante pour isoler complètement les solides en contact ; si la charge devient trop forte, il ne subsiste qu'une couche adsorbée quasi monomoléculaire. C'est la solidité de cette dernière qui empêche les contacts métal sur métal. L'aptitude du lubrifiant à former une couche adhérente, appelée '''onctuosité''', est ici une qualité primordiale.
 
* '''lubrification onctueuse''' : la couche de lubrifiant est plus épaisse, elle commence à porter une partie des charges mais il subsiste des contacts entre les aspérités des pièces. En général, les pressions sont plutôt importantes et les vitesses relatives plutôt faibles.
 
* '''lubrification « mixte »''' : le fluide supporte une partie importante des charges mais des contacts subsistent entre les aspérités. Le frottement est minimal mais ce régime est très instable et il vaut mieux l'éviter
 
* '''lubrification hydrodynamique''' : le lubrifiant liquide est entraîné et mis sous pression par le mouvement relatif des surfaces. Il sépare totalement ces dernières et supporte l'intégralité des charges, grâce à sa '''viscosité''', qui correspond à sa résistance à l'écoulement. Dans ce cas de figure les vitesses relatives ne sont jamais très faibles mais les pressions restent modérées, de sorte que l'on peut négliger les déformations des pièces et la compressibilité du lubrifiant.
 
* '''lubrification « pseudo-hydrodynamique »''' : l'huile arrive dans le contact par capillarité et forme un film lubrifiant par effet d'entraînement mais ce film ne peut pas véritablement être mis sous pression et supporter les charges. C'est ce qui se passe par exemple dans les coussinets autolubrifiants en bronze poreux.
 
* '''lubrification élastohydrodynamique''' : c'est un cas particulier du précédent, lorsque la pression dans le film liquide est suffisante pour déformer localement les solides en contact, comme c'est le cas lors du fonctionnement des engrenages. Cette déformation change la géométrie du film et la répartition des pressions, mais aussi les caractéristiques des lubrifiants : à 7 000 bars et 100 °C (conditions fréquentes dans les contacts), la viscosité des huiles naphténiques peut être multipliée par 100 000 !
 
* '''lubrification hydrostatique ou aérostatique''' : elle consiste à envoyer, à l'aide d'une pompe ou d'un compresseur, un liquide ou un gaz sous pression pour séparer les surfaces qui peuvent alors être ou non en mouvement relatif. Elle est la garantie d'un frottement extrêmement faible et d'une absence quasi totale d'usure mais il faut une source d'énergie extérieure.
 
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