« Photographie/Personnalités/C/Robert Capa » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
Ligne 1 :
{{Ph s Personnalités}}
 
 
[[File:RobertCapabyGerdaTaro.jpg|thumb|300px|Robert Capa photographié par [[Photographie/Personnalités/T/Gerda Taro|Gerda Taro]] pendant la guerre d'Espagne, en mai 1937.]]
 
'''Robert Capa''', né '''Endre Ernő Friedmann''' le 22 octobre 1913 à Budapest et mort le 25 mai 1954 en Indochine, était un photographe et correspondant de guerre états-unien d’origine hongroise. Il a couvert les plus grands conflits de son époque et il fut un des fondateurs de l'Agence Magnum, première coopérative photographique de ce genre à voir le jour.
Ligne 10 ⟶ 12 :
Il fait la connaissance de Simon Gutman, fondateur de l’agence photos Dephot Deutscher Photodienst (Dephot), qui lui donna l’occasion de couvrir son premier sujet, Léon Trotski. Il partit en novembre 1932 pour Copenhague afin de photographier le responsable communiste, alors pourchassé par des assassins aux ordres de Staline.
 
Juif, il quittequitta l’Allemagne en 1933 l’Allemagne lorsqu'Adolf Hitler accèdeaccèda au pouvoir, gagnegagna Vienne mais comme le chancelier chrétien-social Engelbert Dollfuss y établitavait établi une dictature cléricalo-fasciste, aussiil émigre-t-ilémigra finalement à Paris à l’automne 1934. Il rencontrerencontra dans les cafés de Montparnasse [[Henri Cartier-Bresson]] et d'autres juifs émigrés, tels que [[David Seymour]] et [[André Kertész]]. Il décidedécida de franciser son prénom et de se fait désormaisfaire appeler désormais « André Friedmann ». Épais sourcils, yeux et cheveux noirs, lèvres charnues, son charme estétait immense<ref name="Lebrun"/>.
{{En travaux}}
 
Au café ''la Capoulade'' à Paris, il faitfit en septembre 1934 la connaissance de Gerda Taro, une étudiante allemande antifasciste d'origine polonaise, qui, d’assistante, devientétait devenue photographe. Il vitvécutt avec elle une histoire d'amour. Il fréquentefréquenta l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires où elle estétait inscrite, comme ses principaux amis ou collègues photographes<ref name="Barbancey">{{Lien web|url=http://www.humanite.fr/medias/robert-capa-l%E2%80%99homme-qui-aimait-%E2%80%A8les-exces-de-la-vie-502201|titre=Robert Capa. L’homme qui aimait les excès de la vie|auteur=Pierre Barbancey|date=10 août 2012|site=L'Humanité}}</ref>.
Juif, il quitte en 1933 l’Allemagne lorsqu'Adolf Hitler accède au pouvoir, gagne Vienne mais le chancelier chrétien-social Engelbert Dollfuss y établit une dictature cléricalo-fasciste, aussi émigre-t-il finalement à Paris à l’automne 1934. Il rencontre dans les cafés de Montparnasse Henri Cartier-Bresson et d'autres juifs émigrés, tels que David Seymour et André Kertész. Il décide de franciser son prénom et se fait désormais appeler « André Friedmann ». Épais sourcils, yeux et cheveux noirs, lèvres charnues, son charme est immense<ref name="Lebrun"/>.
 
En 1935, il échafauda un subterfuge en sa compagnie en se forgeant la légende d’un photographe états-unien. Ses photos se vendant très mal, il décida de prendre un pseudonyme, ''Robert Capa'', plus facile à prononcer et qui sonnait plus états-unien. Il inventa tout un personnage autour de ce pseudonyme. Capa est américain, Capa est chic, Capa est riche, Capa est mondain. Le nom « Capa » peut avoir été choisi pour sa ressemblance avec celui du réalisateur américain Frank Capra. Mais ''cápa'' signifie aussi « requin » en hongrois, et ce surnom semble avoir été donné au jeune Friedmann. La même année, il participa à la création de l’[[Agence Alliance-Photo]] aux côtés de [[Pierre Boucher]] et de [[Maria Eisner]]. Il immortalisa notamment le Front populaire par sa photo du 14  juillet 1936.
Au café ''la Capoulade'' à Paris, il fait en septembre 1934 la connaissance de Gerda Taro, une étudiante allemande antifasciste d'origine polonaise, qui d’assistante, devient photographe. Il vit avec elle une histoire d'amour. Il fréquente l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires où elle est inscrite, comme ses principaux amis ou collègues photographes<ref name="Barbancey">{{Lien web|url=http://www.humanite.fr/medias/robert-capa-l%E2%80%99homme-qui-aimait-%E2%80%A8les-exces-de-la-vie-502201|titre=Robert Capa. L’homme qui aimait les excès de la vie|auteur=Pierre Barbancey|date=10 août 2012|site=L'Humanité}}</ref>.
 
=== La guerre d’Espagne : Capa faussaire ? ===
En 1935, il échafaude un subterfuge en sa compagnie en se forgeant la légende d’un photographe américain. Ses photos se vendant très mal, il décide de prendre un pseudonyme : « Robert Capa », qui sonne plus américain et est plus facile à prononcer<ref>{{Article|prénom1=Brigitte|nom1=Ollier|titre=Robert Capa prend la parole|périodique=Libération|lien périodique=Libération (journal)|jour=22|mois=octobre|année=2013|url texte=http://www.liberation.fr/culture/2013/10/22/robert-capa-prend-la-parole_941171|consulté le=22 octobre 2013}}</ref>. Il invente tout un personnage autour de ce pseudonyme. Capa est américain, Capa est chic, Capa est riche, Capa est mondain<ref name="Capa"/>.
 
En août 1936, il partit avec Gerda Taro pour couvrir la Guerre civile espagnole aux côtés de troupes républicaines, pour les magazines ''Vu'' et ''Regard''. En Espagne, il devint un fervent antifasciste mais avec pour seule arme son appareil photo. Il alla même jusqu’à monter certaines photos de toutes pièces, notamment une improbable victoire des forces républicaines. C'est pendant ce séjour en Espagne qu'il prit la photographie qui le rendit célèbre et fut à l’origine du mythe Capa. Intitulée ''Mort d'un soldat républicain'', elle représente un soldat des forces républicaines, en chemise blanche, s’effondrant après avoir été frappé par une balle. Cette photo qui symbolise la guerre d’Espagne est restée gravée dans la mémoire collective. Néanmoins, une polémique sur son authenticité est née à partir de 1970. Une enquête a toutefois permis de découvrir l’identité du soldat : le militant anarchiste Federico Borrell Garcia qui a bien été tué le 5 septembre 1936, le jour où Capa a pris la photo ; la polémique s'est arrêtée un temps mais elle a repris quelques décennies plus tard lorsque le journal catalan ''El Periodico'' affirme en juillet 2009, clichés comparatifs à l’appui, que la photo n’a pas été prise près de Cerro Muriano, mais près de la localité d’Espejo à 50 kilomètres de là, un endroit où il n’y avait pas de combats au moment de la prise de vue.
Le nom « Capa » peut avoir été choisi pour sa ressemblance avec celui du réalisateur américain Frank Capra. Mais ''{{lang|hu|cápa}}'' signifie aussi « requin » en hongrois, et ce surnom semble avoir été donné au jeune Friedmann<ref>Notice de l'exposition Capa à la Bibliothèque Nationale de France.|[http://expositions.bnf.fr/capa/arret/1/]consultée le 31 octobre 2014</ref>.
 
{{En travaux}}
La même année, il participe à la création de l’agence Alliance-Photo aux côtés de Pierre Boucher et de Maria Eisner. Il immortalise notamment le Front populaire par sa photo du 14  juillet 1936<ref>[Le 14 juillet 1936 Trois jours de fêtes, le peuple, l'armée, la France]</ref>.
 
=== La guerre d’Espagne : Capa faussaire ? ===
En août 1936, il part avec Gerda Taro pour couvrir la Guerre civile espagnole aux côtés de troupes républicaines, pour les magazines ''Vu'' et ''Regard''<ref name="Lebrun"/>.
 
En Espagne, il devient un fervent antifasciste mais sa seule arme reste son appareil photo. Il va même jusqu’à monter certaines photos de toutes pièces, notamment une improbable victoire des forces républicaines<ref>{{fr}} [http://www.voir.ca/livres/livres.aspx?iIDArticle=25718 ''Robert Capa - Guerre et amour''].</ref>.
 
. Un argument supplémentaire à l'appui de la thèse de la fraude vient du fait que Capa a pris deux photos de soldats républicains différents à cet endroit (une des deux photos étant devenue plus célèbre que l'autre) : aux yeux de {{qui|certains}}, la chute de deux soldats exactement au même point devant un appareil se trouvant dans la même position constituerait un hasard difficilement crédible<ref name="NouveObs"/>.
C'est pendant ce séjour en Espagne qu'il prend la photographie qui lui vaudra sa grande renommée et qui sera à l’origine du mythe Capa. Intitulée ''Mort d'un soldat républicain'', elle représente un soldat des forces républicaines, en chemise blanche, s’effondrant après avoir été touché par une balle<ref>[http://rencontrephotographique.com/2010/10/26/mort-dun-milicien-de-robert-capa/ Mort d’un milicien de Robert Capa]</ref>. Cette photo symbolise la guerre d’Espagne et reste gravée dans la mémoire collective. Néanmoins, une polémique sur l’authenticité de la photo naît à partir de 1970. Une enquête a toutefois permis de découvrir l’identité du soldat : le militant anarchiste Federico Borrell Garcia qui a bien été tué le {{date|5|septembre|1936}}, le jour où Capa a pris la photo<ref>Présentation de la treizième photo de ''Robert Capa'', collection Photo Poche aux édition Nathan (2001), {{ISBN|2097541275}}.</ref> ; la polémique s'arrête un temps mais elle reprend quelques décennies plus tard quand le journal catalan {{lang|ca|''El Periodico''}}<ref>{{ca}}{{lang|ca|''Famosos pillados''}}, de José Manuel Susperregui, {{lang|ca|Espejo de Tinta}}, 2006 {{ISBN|8496280829}}.</ref> affirme en juillet 2009, clichés comparatifs à l’appui, que la photo n’a pas été prise près de Cerro Muriano, mais près de la localité d’Espejo à {{nombre|50|kilomètres}}, endroit où il n’y avait pas de combats à la date de la prise de vue<ref name="NouveObs">[http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/culture/20090717.OBS4518/la_celebre_photo_de_robert_capa_serait_un_montage.html La célèbre photo de Robert Capa serait un montage], Le Nouvel Observateur, 17 juillet 2009, qui fait écho au quotidien catalan ''El Periodico'' du même jour.</ref>. Un argument supplémentaire à l'appui de la thèse de la fraude vient du fait que Capa a pris deux photos de soldats républicains différents à cet endroit (une des deux photos étant devenue plus célèbre que l'autre) : aux yeux de {{qui|certains}}, la chute de deux soldats exactement au même point devant un appareil se trouvant dans la même position constituerait un hasard difficilement crédible<ref name="NouveObs"/>.
 
Alors que Robert Capa est de retour à Paris, Gerda Taro est écrasée accidentellement par un char républicain en Espagne lors des combats de la bataille de Brunete. Elle meurt le {{date|26|juin|1937|}}<ref>Laure Beaumont-Maillet, « Robert Capa », [http://expositions.bnf.fr/capa/arret/1/index.htm site de la Bibliothèque de France].</ref> et, jusqu’à la fin de sa vie, Capa aimera à dire que Gerda et lui étaient unis par le mariage.