« La ville opportunités ou menaces pour la faune nocturne ? » : différence entre les versions

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‐ Favoriser autant que possible l’éclairage au sodium à basse pression (le plus économique et le moins polluant) et émettant dans la lumière jaune. Ce type de lumière n’émet pas d’UV et impacte moins la faune nocturne comme les insectes qui sont moins attirés (Shockley Cruz & Linder, 2011; Hori et al., 2014).
 
‐ Diffuser de manière uniforme la lumière pour limiter l’adaptation de nos yeux à différentes intensités lumineuses. La transition entre obscurité et lumière doit être graduelle et non pas directe (Jehin & Demoulin, 2009).
Les éclairages à boule sont parmi les moins adaptés, en effet, près de 65 % des rayons lumineux sont diffusés dans d’autres directions que vers sol, soit une grande inefficacité. La dispersion de la lumière est importante et contribue à perturber le rythme nycthéméral de la faune nocturne comme des Hommes (Duffy & Czeisler, 2009; Kyba et al., 2011). En outre, leur consommation énergétique est élevée car leur fonctionnement se base sur la présence d’une lampe à vapeur de mercure. Leur utilisation sera interdite dès 2015 (AFE, 2010; Arnaud, 2013). Ainsi, il est aujourd’hui conseillé d’utiliser un boîtier contenant le dispositif d’éclairage afin d’éviter toute diffusion dans les zones où la lumière ne serait pas requise. De plus, l’angle de diffusion de lumière doit être inférieur à 10° par rapport à la verticale (cf. Figure 1).
 
Les éclairages à boule sont parmi les moins adaptés, en effet, près de 65 % des rayons lumineux sont diffusés dans d’autres directions que vers sol, soit une grande inefficacité. La dispersion de la lumière est importante et contribue à perturber le rythme nycthéméral de la faune nocturne comme des Hommes (Duffy & Czeisler, 2009; Kyba et al., 2011). En outre, leur consommation énergétique est élevée car leur fonctionnement se base sur la présence d’une lampe à vapeur de mercure. Leur utilisation sera interdite dès 2015 (AFE, 2010; Arnaud, 2013). Ainsi, il est aujourd’hui conseillé d’utiliser un boîtier contenant le dispositif d’éclairage afin d’éviter toute diffusion dans les zones où la lumière ne serait pas requise. De plus, l’angle de diffusion de lumière doit être inférieur à 10° par rapport à la verticale (cf. Figure 1).
Le tableau 1 ci-dessous illustre les différents types d’ampoules. L’efficacité lumineuse (lumens par watt) désigne la capacité de l’ampoule à transformer l’électricité en lumière. Sont également énumérés les couleurs diffusées par la lampe et le rendu de ces dernières lorsque l’œil humain observe son environnement (Architecture et Climat, 2015).
 
OnLa constatelampe grâceconsommant aule tableaumoins 1d'énergie queparmi lacelles lampeexistantes àpour l'éclairage public demeure la sodium basse pression. (laElle moinsn'éclaire polluanteque audans niveauune lumineux)seule estlongueur lad'onde plus: efficaceorange. Cependant, sonSon rendu aude niveau des couleurscouleur est très mauvais mais c'est la moins polluante au niveau lumineux. Cette lampe pourrait être installée dans des endroits où ce rendu n’a pas grande importance (rue de passage, etc.) (Jehin & Demoulin, 2009).
 
Par conséquent, l’éclairage en ville doit être revu aujourd’hui, tant au niveau de sa structuration que de sa nature même. De nombreuses solutions existent, intervenant sur divers paramètres. La modification de l’angle de diffusion ainsi que le choix de lampes est décisif pour la réduction de la pollution lumineuse mais aussi de la consommation énergétique. Elle peut être réduite de manière significative en retirant les lampes obsolètes et en les remplaçant par exemple par des lampes sodium basse pression ou des leds, des capteurs de présence, des régulateurs de puissance, etc. Toutes ces solutions sont à disposition des villes et permettraient de préserver la faune nocturne. De plus, elles concilieraient enjeux environnementaux et intérêts socio-économiques car l’amélioration de l’éclairage entraînerait une économie d’énergie de 60 à 65 % tout en limitant de manière significative la pollution lumineuse (AREHN, 2014).
 
La ville de Lille est un exemple d’application de ces mesures. Au niveau de la Citadelle de la ville, les luminaires ont été modifiés pour des éclairages comportant un bafflage interne. Cette conception permet d’éviter non seulement les pertes de lumière mais également de la diffuser avec plus de précision, restreignant le périmètre d’émanation lumineuse et l’orientant vers la zone d’intérêt. En parallèle, les lampes ont été changées pour de nouvelles à sodium haute pression. Ces dernières ont la caractéristique d’émettre une lumière plus jaune et sans UV. La fonction d’éclairage est ainsi assurée sans toutefois nuire à la faune nocturne par éblouissement ou gêne. Suite à ces modifications, des observations ont commencé à être faites. Moins d’insectes volaient au niveau des lampadaires. Les chiroptères semblent être moins perturbés par la lumière et deux espèces remarquables ont pu être observées: le murin de Daubenton (Myotis daubentonii) et le murin à moustache (Myotis mystacinus) (NORPAC & IDDR, 2000). D’autres modifications ont également été apportées dans la ville, initialement engendrées à des fins de réduction de la facture énergétique. En effet, Lille s’est engagée dans une démarche d’amélioration de l’éclairage public grâce à un plan d’action de 8 ans (2004-2012). Celui-ci était basé sur la diminution des sources d’éclairage, leur remplacement par des dispositifs de haute performance, la diminution de temps d’allumage. En parallèle, la ville a décidé d’éduquer la population à travers des campagnes de sensibilisation, et de mieux adapter l’éclairage via l’emploi de télésurveillance, etc. Entre 2004 et 2008, la consommation électrique annuelle de la ville est passée de 21 715 000 KWh à 13 897 600 KWh, soit une diminution de 36 %. Ces mesures ont également contribué à réduire la pollution lumineuse (Decaillon, 2010). Aucune recherche sur les impacts positifs comme négatifs concernant la faune nocturne de la ville suite à ces changements n’ont été trouvées. Toutefois, au regard des travaux cités précédemment, une amélioration des conditions de vie de la faune nocturne peut être imaginée.
Un autre paramètre à prendre en compte est la répartition de la longueur d’onde des différentes ampoules. D’après la figure 2, ces dernières émettent dans toutes les longueurs d’ondes (excepté celle à base de sodium basse pression). Cela signifie que ces lampes émettent de la lumière invisible pour l’œil humain comme les ultra-violets et l’infrarouge. Ces lumières ne sont donc pas recommandés pour l’éclairage. Elles sont indésirables et peuvent générer de grands troubles pour les espèces nocturnes voyant dans ces longueurs d’ondes (vers-luisants, etc.) (Shockley Cruz & Linder, 2011; Hori et al., 2014). Des filtres doivent être installés pour prévenir toute diffusion éventuelle d’UV ou d’infrarouge (Jehin & Demoulin, 2009).
Par conséquent, l’éclairage en ville doit être revu aujourd’hui, tant au niveau de sa structuration que de sa nature même. De nombreuses solutions existent, intervenant sur divers paramètres. La modification de l’angle de diffusion ainsi que le choix de lampes est décisif pour la réduction de la pollution lumineuse mais aussi de la consommation énergétique. Elle peut être réduite de manière significative en retirant les lampes obsolètes et en les remplaçant par exemple par des lampes sodium basse pression ou des leds, des capteurs de présence, des régulateurs de puissance, etc. Toutes ces solutions sont à disposition des villes et permettraient de préserver la faune nocturne. De plus, elles concilieraient enjeux environnementaux et intérêts socio-économiques car l’amélioration de l’éclairage entraînerait une économie d’énergie de 60 à 65 % tout en limitant de manière significative la pollution lumineuse (AREHN, 2014).
La ville de Lille est un exemple d’application de ces mesures. Au niveau de la Citadelle de la ville, les luminaires ont été modifiés pour des éclairages comportant un bafflage interne. Cette conception permet d’éviter non seulement les pertes de lumière mais également de la diffuser avec plus de précision, restreignant le périmètre d’émanation lumineuse et l’orientant vers la zone d’intérêt. En parallèle, les lampes ont été changées pour de nouvelles à sodium haute pression. Ces dernières ont la caractéristique d’émettre une lumière plus jaune et sans UV. La fonction d’éclairage est ainsi assurée sans toutefois nuire à la faune nocturne par éblouissement ou gêne. Suite à ces modifications, des observations ont commencé à être faites. Moins d’insectes volaient au niveau des lampadaires. Les chiroptères semblent être moins perturbés par la lumière et deux espèces remarquables ont pu être observées: le murin de Daubenton (Myotis daubentonii) et le murin à moustache (Myotis mystacinus) (NORPAC & IDDR, 2000). D’autres modifications ont également été apportées dans la ville, initialement engendrées à des fins de réduction de la facture énergétique. En effet, Lille s’est engagée dans une démarche d’amélioration de l’éclairage public grâce à un plan d’action de 8 ans (2004-2012). Celui-ci était basé sur la diminution des sources d’éclairage, leur remplacement par des dispositifs de haute performance, la diminution de temps d’allumage. En parallèle, la ville a décidé d’éduquer la population à travers des campagnes de sensibilisation, et de mieux adapter l’éclairage via l’emploi de télésurveillance, etc. Entre 2004 et 2008, la consommation électrique annuelle de la ville est passée de 21 715 000 KWh à 13 897 600 KWh, soit une diminution de 36 %. Ces mesures ont également contribué à réduire la pollution lumineuse (Decaillon, 2010). Aucune recherche sur les impacts positifs comme négatifs concernant la faune nocturne de la ville suite à ces changements n’ont été trouvées. Toutefois, au regard des travaux cités précédemment, une amélioration des conditions de vie de la faune nocturne peut être imaginée.
 
=== Trame verte ===