« La ville opportunités ou menaces pour la faune nocturne ? » : différence entre les versions

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Il ne faut pas non plus négliger l’éclairage des automobiles qui entraînent des collisions fréquentes, surtout avec les rapaces nocturnes et les engoulevents.
 
L’éclairage provenant d’édifices tels que les phares, les tours ou les plateformes pétrolières pose également un sérieux problème lors des déplacements migratoires des oiseaux. La majorité des migrateurs et particulièrement ceux allant vers l’Afrique en survolant le Sahara voyagent de nuit en utilisant la position des étoiles pour se repérer. “Cette boussole stellaire n’est pas innée, mais acquise avant le vol migratoire” (Siblet, 2008). Les éclairages sur les constructions entraînent un taux de mortalité très important, que ce soit par collision avec des édifices ou désorientation de l’oiseau qui tournera en rond au-dessus de l’éclairage jusqu’à épuisement. En effet, par mauvais temps et donc mauvaise visibilité, les oiseaux utilisent les étoiles comme repère. Une désorientation peut avoir lieu lorsqu’ils pénètrent dans le dôme lumineux formé au-dessus de la ville. L’éblouissement provoqué les empêche de discerner les étoiles, conduisant à leur égarement. Les oiseaux migrateurs peuvent aussi être très sensibles à une stimulation soudaine de l’œil comme un faisceau lumineux issu d’une lampe de 200 W dirigée vers le haut. Ils peuvent dévier de manière très brutale de leur route initiale, parfois jusqu’à 45°, et l’influence d’un tel faisceau peut être ressentie jusqu’à 1 km de distance par rapport à la source (Siblet, 2008).
Les oiseaux ne sont pas les seuls animaux volants perturbés par la lumière. En effet, les chauves-souris qui s'orientent dans l'obscurité en utilisant les échos de leurs cris ultra-sonores détestent la lumière. “Les chauves-souris sont des espèces lumifuges, explique Josselin Boireau, chargé de mission dans le Groupe mammalogique breton (GMB) à Sizun (Finistère). Elles trouvent généralement refuge sous les charpentes, dans des clochers ou des cavités. Si vous installez un projecteur pour éclairer toute la nuit une église par exemple, vous perturbez le rythme biologique de ces animaux qui ne chassent que dans l'obscurité”. Avec un taux de reproduction déjà très bas (pas plus d'un petit par an), les populations de chiroptères subissent ces pressions anthropiques qui désorganisent totalement leur habitat.