« Psychologie cognitive pour l'enseignant/Motivation » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
mAucun résumé des modifications
Ligne 1 :
Enfin, nous arrivons au dernier passage obligé dans toute pratique pédagogique qui se respecte : la motivation. Il existe diverses théories de la motivation, les premières provenant des expériences sur le conditionnement.
 
==Conditionnement classique==
 
Tout commença dans les années 1890 : un scientifique du nom de Pavlov s'était mis en tête d'étudier la sécrétion de sucs gastriques par les chiens. Dans ses expériences, Pavlov faisait ses études avec l'aide d'un appareil qui recueillait la salive des chiens. Logiquement, les chiens commencent à saliver lorsqu'ils ont leur repas sous les yeux : il s'agit d'un réflexe programmé chez les chiens qu'utilisait Pavlov dans ses expériences. La simple vision de la nourriture suffit à les faire saliver, ce qui est détectable par les appareils dont disposait Pavlov.
 
Mais, chose étonnante, plus l'expérience durait, plus les chiens commençaient à saliver avant leur repas. On pourrait penser que ceux-ci étaient capables d'anticiper leur repas, et que ce n'était pas quelque chose d'important. Mais Pavlov voulu en avoir le cœur net, et il commença à faire quelques expériences.
 
Au final, le résultat était étonnant : les chiens étaient prévenus de leur repas en faisant sonner une petite cloche. Pavlov s’aperçut que c'était le fait d'entendre le son de cette cloche qui faisait saliver les chiens. Si on leur donnait leur repas sans faire sonner cette cloche les chiens ne salivaient pas. Le réflexe de salivation, autrefois spécifique à la vue de la nourriture, s'était généralisé au son de la cloche.
 
Pavlov fit d'autres expériences sur ses chiens et en arriva à une conclusion. Il réussît à décrire un mécanisme d'apprentissage capable de détourner certains réflexes pour les généraliser à d'autres : le '''conditionnement classique'''.
 
===Principe===
 
Généralement, un comportement réflexe est déclenché par ce qu'on appelle un stimulus. Le terme stimulus peut désigner tout et n'importe quoi : c'est un terme général qui signifie "modification de l'environnement que l'organisme peut percevoir d'une manière ou d'une autre". Un flash lumineux, un choc électrique soudain, un jet d'eau dans les paupière, un petit marteau de médecin qui tombe sur votre genou : tout cela, ce sont des stimulus.
 
Le mécanisme du conditionnement classique se base sur des réflexes ou des comportements pré-existants. Par exemple, un animal, ou un être humain, va naitre avec un certain nombre de réflexes pré-existants, génétiquement programmés. De même, il a acquis des comportements avant le conditionnement. Les stimulus qui déclenchent ces réflexes ou ces comportements sont ce qu'on appelle des stimulus inconditionnels : ils déclenchent systématiquement le comportement ou le réflexe. A coté, certains stimulus ne déclenchent pas de réflexes de manière naturellement, sans apprentissage. Ces stimulus sont appelés des stimulus neutres.
 
Avant l'apprentissage, le stimulus inconditionnel était associé à une réponse : un réflexe, un comportement, etc. Le comportement en question peut être un mouvement, ou une réponse émotionnelle : une réaction de peur, par exemple. C'est ce conditionnement émotionnelle qui nous intéressera par la suite.
 
''stimulus inconditionnel-> comportement''
 
Le conditionnement de Pavlov apparait lorsqu'un stimulus neutre est présenté à peu-prêt en même temps qu'un stimulus inconditionnel. Dans ce cas, les deux stimulus seront associés.
 
''stimulus neutre -> stimulus inconditionnel-> comportement''
 
Au final, à force de répéter cette association, le stimulus neutre finira par déclencher le comportement tout seul, sans la présence du stimulus inconditionnel. Le stimulus neutre devient un stimulus conditionné.
 
''stimulus conditionné -> comportement''
 
===Implications pédagogiques===
 
Ces recherches permettent d'expliquer partiellement la motivation, ou au contraire, le dégout, l'aversion, voire la peur que peut ressentir un enfant quand il va à l'école. Généralement, l'élève qui reçoit des stimulus émotionnellement chargés à l'école va progressivement associer ceux-ci à l'école.
 
Si ces signaux sont positifs, comme des encouragements, de bonnes notes, etc ; l'élève aura tendance à associer l'école et le travail scolaire à une réponse émotionnelle positive : il aimera l'école.
 
Mais dans le cas contraire, l'élève aura tendance à associer l'école à un lieu émotionnellement négatif. Par exemple, un élève harcelé à l'école aura tendance à avoir peur d'aller à l'école. De même, un élève qui se fait sans arrêt engueuler par ses parents à propos de son travail scolaire et de ses notes aura tendance à associer celles-ci à des émotions négatives (peur, honte, etc). La conséquence, c'est qu'un environnement calme et agréable est une bonne base pour motiver les élèves : pour eux, aller à l'école ne doit pas être vu comme une contrainte ou une obligation, mais comme un stimulus au mieux positif, au pire neutre.
 
Pareil pour un enfant en échec depuis long temps : il aura associé travail scolaire avec l'échec, lui-même associé à des émotions négatives : pour lui, le travail deviendra une corvée, et l'élève sera démotivé vis à vis du travail scolaire. Bien sûr, cela ne signifie pas qu'il ne faille pas mettre l'élève en situation d'échec, mais si celui-ci se répète durant de longue périodes (plusieurs mois, voire plus), la démotivation finira par s'installer.
 
==Conditionnement opérant==
 
Tout commença dans les années 1920, Thorndike, un chercheur en psychologie, fi quelques observations sur des chats, qui l’amenèrent à créer une théorie de l'apprentissage que l'on nomme la '''loi de l'effet'''. Cette loi dit simplement que les comportement suivis d'émotions agréables sont renforcées, tandis que les comportements suivis de réponses désagréables ont tendance à s'estomper. Rien de bien neuf : il s'agit de la loi de la carotte et du bâton, bien connue de certains parents plus ou moins déficients. La conséquence, c'est que la source de la motivation serait la recherche de gratifications matérielles ou sociales : l'estime de ses professeurs, de ses parents, des amis, etc.
Cette vision du conditionnement fût suivie par une autre, qui cherche non pas à relier un stimulus avec un comportement, mais qui relie un comportement à ses conséquence.
 
Tout commença dans les années 1920, Thorndike, un chercheur en psychologie, fi quelques observations sur des chats, qui l’amenèrent à créer une théorie de l'apprentissage que l'on nomme la '''loi de l'effet'''. Cette loi dit simplement que les comportement suivis d'émotions agréables sont renforcées, tandis que les comportements suivis de réponses désagréables ont tendance à s'estomper. Rien de bien neuf: il s'agit de la loi de la carotte et du bâton, bien connue de certains parents plus ou moins déficients. La conséquence, c'est que la source de la motivation serait la recherche de gratifications matérielles ou sociales : l'estime de ses professeurs, de ses parents, des amis, etc.
 
Seul problème : expérimentalement, cette loi était partiellement fausse. Dans une de ses expériences, un pris des enfants au collège, et luicollégiens fidevaient passer un QCM d'espagnol. Chacun d'entre eux était interrogé séparément. A chaque réponse, ill'expérimentateur disait si la réponse donnée par l'élève était était vraie fausse, en disant simplement VRAIVrai OU Faux. Il nota les réponses données à chaque passage. Il observa que les réponses positives étaient bien renforcées, tandis que les réponses fausses n'étaient pas vraiment diminuées.
 
Les conséquences peuvent renforcer un comportement si elles sont plaisantes, tandis que les conséquences négatives vont mener à l'apparition de comportements d'évitement sans pour autant diminuer la fréquence d’occurrence du comportement. En clair, la punition ne diminue pas trop l'apparition de comportements délétères, mais favorise plutôt l'apparition de comportements d'évitement.
 
Cette loi de l'effet a été généralisée, pour tenir compte du fait que les réponses qui augmentent la fréquence ou l’occurrence d'un comportement ne sont pas forcément des récompenses émotionnelles ou matérielles. Un animal ou un humain ne vont pas forcément juger le coté gratifiant du résultat du comportement, mais son adaptation à la situation. En somme, un comportement va être renforcé ou réprimé suivant ses conséquences : les comportements adaptés deviendront plus fréquents, alors que les comportements inadaptés disparaitront. La loi de l'effet ainsi révisée, plus générale, s'appelle le '''conditionnement opérant'''.