« Psychologie cognitive pour l'enseignant/L'apprentissage de la lecture » : différence entre les versions

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Contrairement à ce que racontent certains partisans des méthodes alphabétique, le déchiffrage ne s'automatise pas. La voie d'adressage est bel et bien séparée de la voie d'adressage : des observations sur des patients ayant des lésions au cerveau a montré que une des deux voie peut être touchée dans que l'autre ne le soit.
 
De plus, contrairement à ce que peuvent penser ces partisans des méthodes alphabétiques, cette voie ne peut pas percevoir les phonèmes. Pour simplifier, ces phonèmes sont de petits morceaux de sons, produits par la prononciation d'une lettre. Les méthodes alphabétiques demandent de commencer l'apprentissage de la lecture par l'apprentissage de ces phonèmes, pour ensuite les combiner en syllabes, et enfin les combiner pour former des mots. L'idée n'est pas stupide : après tout, on vocalise intérieurement quand on lit un texte, ce qui montre bien que se baser sur la structure du langage oral pour apprendre à écrire est une bonne idée.
 
EnLe réalitéproblème, c'est que les phonèmes ne sont pas l'unité de base du langage. Les premières expériences sur le sujet sont des expériences sur la mémoirephysiologie sensoriellede auditive.l'audition Cesfaites expériencespar ontLiberman. Celui-ci a montré que tous les phonèmes nl'étaientoreille pashumaine perçuspeut etpercevoir stockésque dans7 cetteà mémoire8 :sons seulspar lessecondes. phonèmesOr, associés aux voyellesdans le sont.langage Lacourant, majoritéle desdébit phonèmesusuel correspondantest auxde consonnes10 neà sont20 tout simplement pas perçusphonèmes par le cerveau, et sont donc totalement oubliéssecondes.
 
Des expériences faites par Savin et Becker (1970) ont aussi montré que des élèves reconnaissent plus rapidement les syllabes que les phonèmes. Et c'est sans compter que l'on n'a pas pu observer de capacité à découper le langage en phonémes avant 6 ou 7 ans sur de jeunes enfants : c'est l'age auquel il apprend à lire.
 
On peut enfoncer le clou avec les expériences sur la mémoire sensorielle auditive. Ces expériences ont montré que tous les phonèmes n'étaient pas perçus et stockés dans cette mémoire : seuls les phonèmes associés aux voyelles le sont. La majorité des phonèmes correspondant aux consonnes ne sont tout simplement pas perçus par le cerveau, et sont donc totalement oubliés.
 
Pour comprendre pourquoi, il faut regarder du coté des expériences de subvocalisation. Dans ces expériences, on cherche à voir comment les personnes vocalisent (intérieurement ou non), les sons d'un mot. Cette vocalisation (ou subvocalisation) a tendance a faire bouger les muscles du larynx et d'autres muscles de la gorge. En observant les enregistrements, on peut observer que les phonèmes liés au voyelles sont bien prononcés, tandis que les phonèmes liés aux consonnes ne correspondent qu'à des transitions musculaires entre voyelles : les consonnes n'existent pas en tant qu'unités phonétiques, mais sont simplement des entités motrices. En clair : un paquet de phonèmes n'existent tout simplement pas !