« Psychologie cognitive pour l'enseignant/Développer sa méta-cognition » : différence entre les versions

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==Stratégies méta-cognitives==
 
Les élèves ont souvent à leur disposition diverses stratégies de mémorisation, de compréhension, ou de résolution de problèmeetc. La connaissance de ces stratégies fait partie de la méta-cognition. De telles connaissances sont appelées des '''connaissances stratégiques'''. Celles-ci doivent être enseignées explicitement par le professeur, qui doit les transmettre aux élèves, et faire en sorte que ceux-ci les appliquent convenablement.
 
Les stratégies de mémorisation sont les plus importantes : elles represententreprésentent la '''méta-mémorisation''', la capacité à « apprendre à apprendre ». En gros, plus un élève a une bonne méta-mémorisation, plus il sait quelles sont les méthodes à appliquer pour apprendre facilement. Par exemple, si on lui donne une liste de dates à réviser, sa méta-cognition d'apprentissage lui dira s'il vaut mieux apprendre par cœur de manière massée ou utiliser un leitner system pour distribuer l'apprentissage. Cette compétence se développe assez simplement : il suffit aux professeurs de faire quelques cours sur les méthodes de mémorisation qui permettent aux élèves d'apprendre facilement et de manière efficace, et leur expliquer pourquoi ces techniques fonctionnent.
===Connaissances stratégiques===
 
Le choix des stratégies de mémorisation et de compréhension se fait en fonction de la tache, et en fonction des buts que se fixe l'élève. Savoir quand il est pertinent d'appliquer ces stratégies fait aussi partie de la méta-cognition : il s'agit de '''connaissances conditionnelles''', sur les conditions de réutilisation des connaissances. L'application de ces connaissances conditionnelles permet de choisir au mieux les stratégies à adopter pour mieux apprendre : il s'agit de '''régulation méta-cognitive'''. Or, cette régulation méta-cognitive se fait en rapport avec un objectif : est-ce que j'atteindrais le but, ou est-ce que le but est atteint.
Les stratégies de mémorisation sont les plus importantes : elles representent la '''méta-mémorisation''', la capacité à « apprendre à apprendre ». En gros, plus un élève a une bonne méta-mémorisation, plus il sait quelles sont les méthodes à appliquer pour apprendre facilement. Par exemple, si on lui donne une liste de dates à réviser, sa méta-cognition d'apprentissage lui dira s'il vaut mieux apprendre par cœur de manière massée ou utiliser un leitner system pour distribuer l'apprentissage. Cette compétence se développe assez simplement : il suffit aux professeurs de faire quelques cours sur les méthodes de mémorisation qui permettent aux élèves d'apprendre facilement et de manière efficace, et leur expliquer pourquoi ces techniques fonctionnent.
 
===Implications pédagogiques===
Le choix des stratégies de mémorisation et de compréhension se fait en fonction de la tache, et en fonction des buts que se fixe l'élève. Savoir quand il est pertinent d'appliquer ces stratégies fait aussi partie de la méta-cognition : il s'agit de '''connaissances conditionnelles''', sur les conditions de réutilisation des connaissances.
 
La méta-mémorisation se développe assez simplement : il suffit aux professeurs de faire quelques cours sur les méthodes de mémorisation qui permettent aux élèves d'apprendre facilement et de manière efficace, et leur expliquer pourquoi ces techniques fonctionnent.
De telles connaissances sont appelées des '''connaissances stratégiques'''. Celles-ci doivent être enseignées explicitement par le professeur, qui doit les transmettre aux élèves, et faire en sorte que ceux-ci les appliquent convenablement.
 
Pour que l'élève régule efficacement ses apprentissages, le mieux est de fournir explicitement des '''buts clairs, précis''', afin d'orienter la régulation méta-cognitive : l'élève doit donc savoir ce qu'on attend de lui et ce qu'il doit savoir faire en fin de cours. Pour cela, un professeur doit systématiquement rechercher les buts du cours : qu'est-ce que l'élève doit apprendre. Par exemple, les buts peuvent être : "apprendre à utiliser la loi de la conservation de la quantité de mouvement pour résoudre des problèmes de physique", "apprendre à utiliser l'algorithme de résolution d'une équation du second degré", etc. Ces buts doivent être les plus précis possible : il faut éviter des buts généraux, tels que "apprendre à lire un texte", "apprendre à chercher de l'information", etc. Les buts généraux ont tendance à se baser sur l'idée qu'il existe des compétences générales, qui pourraient s'appliquer à de nombreux domaines. Or, de telles compétences n'existent probablement pas, comme on l'a vu dans le chapitre sur le transfert d'apprentissage.
L'application de ces connaissances conditionnelles permet de choisir au mieux les stratégies à adopter pour mieux apprendre : il s'agit de régulation méta-cognitive. Or, cette régulation méta-cognitive se fait en rapport avec un objectif : est-ce que j'atteindrais le but, ou est-ce que le but est atteint. Pour utiliser au mieux cette méta-cognition, le mieux est donc de fournir explicitement des '''buts clairs, précis''' : l'élève doit donc savoir ce qu'on attend de lui et ce qu'il doit savoir faire en fin de cours.
 
Pour cela, un professeur doit systématiquement rechercher les buts du cours : qu'est-ce que l'élève doit apprendre. Par exemple, les buts peuvent être : "apprendre à utiliser la loi de la conservation de la quantité de mouvement pour résoudre des problèmes de physique", "apprendre à utiliser l'algorithme de résolution d'une équation du second degré", etc. Ces buts doivent être les plus précis possible : il faut éviter des buts généraux, tels que "apprendre à lire un texte", "apprendre à chercher de l'information", etc. Les buts généraux ont tendance à se baser sur l'idée qu'il existe des compétences générales, qui pourraient s'appliquer à de nombreux domaines. Or, de telles compétences n'existent probablement pas, comme on l'a vu dans le chapitre sur le transfert d'apprentissage.
 
De plus, plus les buts sont difficiles, plus l'élève devra bien choisir ses stratégies d'apprentissage. Pour résumer, des buts explicites vont forcer l'utilisation de stratégies de mémorisation plus adaptées ou plus efficaces pour organiser le matériel à apprendre en mémoire à long terme. Cela a été montré dans une expérience faite par Fenouillet, en 2003. Dans son expérience, les élèves devaient apprendre des listes de mots. Un premier groupe recevait un but vague : "faites de votre mieux", le second groupe n'avait pas de but, tandis qu'un troisième groupe devait rappeler la totalité de la liste. Au final, le groupe qui recevait le but précis (rappeler toute la liste) avait des performances nettement meilleures : des études complémentaires ont montré que cela provient du fait que le but forçait les élèves à utiliser des stratégies mnémotechniques au lieu d'apprendre par cœur.