« Psychologie cognitive pour l'enseignant/Motivation » : différence entre les versions

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Pareil pour un enfant en échec depuis long temps : il aura associé travail scolaire avec l'échec, lui-même associé à des émotions négatives : pour lui, le travail deviendra une corvée, et l'élève sera démotivé vis à vis du travail scolaire. Bien sûr, cela ne signifie pas qu'il ne faille pas mettre l'élève en situation d'échec, mais si celui-ci se répète durant de longue périodes (plusieurs mois, voire plus), la démotivation finira par s'installer.
 
===La carotte et le bâton===
==Conditionnement opérant==
 
Cette vision du conditionnement fût suivie par une autre, qui cherche non pas à relier un stimulus avec un comportement, mais qui relie un comportement à ses conséquence.
 
===La carotte et le bâton===
 
Tout commença dans les années 1920, Thorndike, un chercheur en psychologie, fi quelques observations sur des chats, qui l’amenèrent à créer une théorie de l'apprentissage que l'on nomme la '''loi de l'effet'''. Cette loi dit simplement que les comportement suivis d'émotions agréables sont renforcées, tandis que les comportements suivis de réponses désagréables ont tendance à s'estomper. Rien de bien neuf: il s'agit de la loi de la carotte et du bâton, bien connue de certains parents plus ou moins déficients. Idéalement, l'effet est maximal quand la réponse intervient juste après le comportement, dans un délai temporel très court.
 
===La punition===
 
Seul problème : expérimentalement, cette loi était partiellement fausse. Dans une de ses expériences, un pris des enfants au collège, et lui fi passer un QCM d'espagnol. Chacun d'entre eux était interrogé séparément. A chaque réponse, il disait si la réponse donnée par l'élève était était vraie fausse, en disant simplement VRAI OU Faux. Il nota les réponses données à chaque passage. Il observa que les réponses positives étaient bien renforcées, tandis que les réponses fausses n'étaient pas vraiment diminuées.
 
En somme, un comportement va être renforcé ou réprimé suivant ses conséquences, par quelque chose que l'on appelle un renforcateur. Les conséquences peuvent renforcer un comportement si elles sont plaisantes, tandis que les conséquences négatives vont mener à l'apparition de comportements d'évitement sans pour autant diminuer la fréquence d’occurrence du comportement. En clair, la punition ne diminue pas trop l'apparition de comportements délétères, mais favorise plutôt l'apparition de comportements d'évitement. La loi de l'effet ainsi révisée s'appelle le '''conditionnement opérant'''.
 
La conséquence, c'est que la source de la motivation serait la recherche de gratifications matérielles ou sociales : l'estime de ses professeurs, de ses parents, des amis, etc. De plus, les behavioristes considèrent que les élèves sont nettement plus motivés quand ils ont un retour sur performance précis et précoce : ils peuvent ainsi associer les conséquences d'un comportement avec celui-ci, augmentant leur motivation à reproduire ce comportement.
 
===Impuissance acquise===
 
Une petite observation vient toutefois gêner l'utilisation de renforcateurs négatifsnégativement chargés en classe : le phénomène d''''impuissance acquise'''. Dans certains cas, si un sujet n'a de cesse de recevoir des conséquences négatives à partir de ses comportements, il finit par ne plus rien faire pour éviter les conséquences négatives du renforcateur. En quelque sorte, l'animal ou l’humain concerné finit par prédire quequ'un cesretour sur performance négaitf, ou les "punitions", arriveront tout le temps, peut importe son comportement.
 
Cela a une conséquence sur les élèves faibles. Ces élèves, qui reçoivent des punitions et des mauvaises notes durant de longues durées, ont tendance à perdre l’intérêt et la motivation de travailler à force de mauvaises notes : ils croient qu'ils ne réussiront jamais, quoiqu'ils fassent. Bilan : ils se désengagent de toute forme de travail scolaire dans la matière concernée et finissent par détester les matières dans lesquels ils sont mauvais.
 
Par exemple, en milieu scolaire, Stéphane Ehrlich et Agnès Florin ont montré que ce phénomène d'impuissance acquise se manifestait pour des enfants soumis à des dictées ou des exercices d'arithmétiques trop difficiles pour eux : ils se décourageaient, et pensaient qu'ils ne pouvaient rien faire. Alain Lieury a aussi observé le même phénomène dans une de ses expérience sur l'apprentissage de cartes et la mémoire à court terme.
 
 
==Conditionnement opérant==
 
Cette loi de l'effet a été généralisée, pour tenir compte du fait que les réponses qui augmentent la fréquence ou l’occurrence d'un comportement ne sont pas forcément des récompenses émotionnelles ou matérielles. Un animal ou un humain ne vont pas forcément juger le coté gratifiant du résultat du comportement, mais son adaptation à la situation. En somme, un comportement va être renforcé ou réprimé suivant ses conséquences : les comportements adaptés deviendront plus fréquents, alors que les comportements inadaptés disparaitront. La loi de l'effet ainsi révisée, plus générale, s'appelle le '''conditionnement opérant'''.
 
Bine sûr, cela ne fonctionne que si quelque chose vient faire prendre conscience au cobaye des conséquences du comportement : il faut bien juger si le comportement est adapté ou non. Ce quelque chose est un retour sur performance, que l'on appelle un '''renforcateur'''. Les behavioristes considèrent que les élèves sont nettement plus motivés quand ils ont un retour sur performance précis et précoce : ils peuvent ainsi associer les conséquences d'un comportement avec celui-ci, augmentant leur motivation à reproduire ce comportement.
 
==Anticipation du renforcement==