« La Grande Chasse aux sorcières, du Moyen Âge aux Temps modernes/L’emprise des laïcs sur les procès de sorcellerie » : différence entre les versions

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== Le déroulement des procédures ==
[[Image:Punishing-witches-Laienspiegel.jpg|thumb|Gravure sur bois montrant des sorciers supliciés, Tengler's Laienspiegel, Mainz, 1508.]]
Les démonologues sont les théoriciens des procédures, mais ils ne s’accordent pas toujours entre eux et avec la pratique. Je m’attacheraism’attacherai à décrire ici uniquement la pratique dans un souci de concision.
 
Une fois la sorcière désignée par l’enquête (déclenchée généralement par la rumeur), il convient de l’arrêter. Son arrestation doit se faire avec prudence et en récitant des prières. Lors de son incarcération, elle est entièrement rasée et ses ongles coupés. Ses habits de prisonnière et sa nourriture sont aspergés d’eau bénite et trempé dans le sel. Si elle ne mange pas, on sera sûr de sa culpabilité. En prison, le régime est sévère, la boisson et la nourriture sont rares. Les interrogatoires se passent d’abord sans violence physique. On pose aux accusés des questions pièges. Les juges poussent les accusés à avouer pour obtenir « une libération » (la mort). Devant l’accusation de maléfice, les chrétiens de cette époque entretiennent une culpabilité sourde et reconnaissent avoir fait de mauvais vœux et voulu du mal à autrui. Cependant, lorsque les accusateurs parlent de Diable, de Sabbat et de complot contre Dieu, les accusés ne comprennent plus et cherchent à se défendre. Interviennent alors les témoignages. Les témoins libres viennent témoigner de maléfices, d’intempéries, de bestiaux malades, mais ne parlent pas du Diable. Or les témoins reconnus coupables ou en jugement pour sorcellerie parlent de pacte avec le Diable et disent avoir croisé les accusés au Sabbat. Ces accusations sont rendues crédibles par le portrait-robot et la peur du Diable. Si l’accusé nie toujours, on cherchera les preuves de sa culpabilité par exemple, son poids qui serait trop léger pour sa corpulence (pesée ou épreuve du bain), son incapacité de réciter une prière complètement ou un signe particulier sur sa peau ou un endroit où il serait insensible. La torture vient ensuite. C’est un facteur essentiel de la Chasse, car là où elle est utilisée, les exécutions sont bien plus nombreuses. Les bourreaux utilisent le plus souvent des étaux pour serrer les membres de l’accusé. L’accusé avoue, puis on lui soutire les noms d’autres sorciers avant de l’exécuter et de commencer la procédure sur les gens qu’il a nommé.